Daniil Medvedev, qui a stoppé le no 1 mondial Jannik Sinner, et le plus inattendu Lorenzo Musetti seront-ils d'attaque vendredi en demi-finales de Wimbledon? Ils auront pour mission d'empêcher le tenant du titre Carlos Alcaraz et le septuple vainqueur Novak Djokovic de se retrouver pour une revanche de la dernière finale.
Daniil Medvedev a déjà empêché, et de façon magistrale, une demi-finale attendue entre Sinner et Alcaraz. Après l'Italien, c'est donc l'Espagnol, l'autre phénomène du tennis actuel, qui se dressera face à lui, pour une revanche de la demie de l'an dernier.
Le Russe de 28 ans a la tactique pour cette année: «Mieux jouer». Car la difficulté, quand on affronte Alcaraz, c'est qu'on sait que «quel que soit le coup que l'on frappe, il est capable de répondre par un coup gagnant».
Alors le no 5 mondial, vainqueur de l'US Open 2021, entend se présenter sur le court comme il l'a fait face à Sinner. «"Peut-être que tu gagneras plus souvent, peut-être que ce sera moi, mais je vais me battre»: voilà l'attitude que j'avais face à Sinner et ce sera pareil face à Alcaraz», promet-il.
Le Russe au jeu atypique a notablement modifié sa position de retour de service en étant moins collé aux bâches. «J'essaie à Wimbledon de me rapprocher de la ligne de fond de façon générale, mais, avec ma technique de frappe, j'ai des limites: je suis obligé de me donner de l'espace», a-t-il souligné.
De son côté, Alcaraz est moins cérébral, plus instinctif, plus jovial. «Je suis très content d'être de retour en demies à Wimbledon. Vraiment très content de mon niveau de jeu. J'ai vraiment hâte d'affronter Daniil en demies», lâche-t-il en rafale. En cinq matchs jusque-là, l'Espagnol qui vise un rare doublé Roland-Garros-Wimbledon la même année, n'a pas encore montré toute la qualité de son jeu, ce qui lui a valu quelques duels accrochés.
Mais pas de quoi l'inquiéter puisque, comme le Big 3, il est capable de s'imposer dans les jours sans: «Dans ces matchs où je n'ai pas été brillant, j'ai quand même réussi à jouer à un niveau suffisant pour m'imposer.» Là, comme il le reconnaît lui-même, il va affronter «un mur». «Il est capable de récupérer toutes les balles. Toutes les balles vous reviennent», insiste Alcaraz.
Mais il se réjouit de la façon dont ses adversaires craignent ses coups à lui. «Le fait qu'ils pensent à mes coups gagnants, c'est très bien», affirme-t-il en y voyant un avantage psychologique.
Musetti, l'autre Italien
Ce ne sera pas Sinner, ni le finaliste 2021 Matteo Berrettini mais, pour sa treizième demi-finale à Wimbledon (record de Federer dans l'ère Open égalé) et sa 49e en Grand Chelem (son propre record amélioré) Djokovic affrontera un autre Italien: Lorenzo Musetti (25e mondial).
A 22 ans, ce dernier n'avait encore jamais dépassé le troisième tour à Wimbledon ni les 8es en Grand Chelem.
Sur le papier, le duel est donc déséquilibré. D'autant que Djokovic, 37 ans, a bénéficié du forfait d'Alex De Minaur, blessé, avant son quart de finale et a donc pu se reposer depuis son huitième de finale remporté tranquillement lundi. Alors que Musetti a livré mercredi un énorme combat physique et psychologique de trois heures et demie pour écarter Taylor Fritz en cinq sets.
Djokovic et Musetti restent sur un drôle d'affrontement à Roland-Garros au troisième tour, qui s'était terminé à 3h du matin par la victoire du Serbe après cinq sets et quatre heures et demie de combat. Mais l'Italien assure en avoir retenu les leçons.
«J'ai très bien analysé ce match. Et ces dernières semaines, je suis plus tenace dans mon attitude», souligne le joueur qui ravit le public depuis dix jours avec un tennis varié, un retour formidable et une main de velours.
Reste que jouer contre Djokovic est toujours «particulièrement stressant», alors «on entre sur le court avec une mentalité différente». Pour autant, Musetti ne part pas battu: «si je joue d'une certaine façon, je peux avoir mes chances».