L'Agence internationale pour l'intégrité du tennis (Itia) va proposer un soutien psychologique et financier aux joueurs visés par ses enquêtes. Elle l'a annoncé mercredi dans un communiqué de presse.
«Cette expérimentation débute immédiatement» et ses résultats seront évalués «à la fin de l'année 2026», précise l'instance chargée de la lutte antidopage et anticorruption dans le milieu du tennis.
Cette nouvelle offre de soutien sera proposée «à toute personne impliquée dans une enquête de l'Itia et comprendra une aide financière pour faire tester des produits» dans des laboratoires accrédités par l'Agence mondiale antidopage (AMA).
Ce soutien financier, destiné à faire tester par exemple des compléments alimentaires ou des médicaments qu'un joueur jugerait contaminés par un produit dopant, pourra atteindre jusqu'à 5000 dollars (environ 4300 euros).
En 2024, l'Itia avait condamné l'actuel no 2 mondial Iga Swiatek à un mois de suspension après un contrôle positif à la trimétazidine, une substance interdite. La Polonaise avait soutenu que ce test positif était dû à l'ingestion de médicaments contaminée, une explication acceptée par l'Itia.
Les joueurs affirmant qu'un test positif est dû à la consommation de viande contaminée pourront également bénéficier d'un autre soutien financier de 5000 dollars. Ces deux aides, qui ne sont pas cumulables, «sont accessibles à tous les joueurs», quelles que soient leurs ressources financières, a précisé à l'AFP la directrice générale de l'Itia, Karen Moorhouse.
«Mais notre objectif est vraiment (de soutenir) les joueurs ayant moins de ressources. Nous sommes conscients de l'impact que nos procédures ont pour ces joueurs», a-t-elle poursuivi. «Quoi qu'il se soit passé, nous avons affaire à des êtres humains et nous voulons nous assurer que nous les soutenons pendant la procédure», a insisté Karen Moorhouse.
Six séances
En plus des aides financières, les joueurs visés par des enquêtes de l'Itia auront droit à six séances avec une organisation spécialisée dans la santé psychologique des sportifs, et à des conseils juridiques gratuits pour préparer leur défense.
Après les contrôles positifs de Swiatek et de l'ex-no 1 mondial Jannik Sinner en 2024, plusieurs joueurs avaient critiqué les autorités antidopage, tantôt pour dénoncer leur clémence supposée envers deux figures majeures du tennis mondial, tantôt pour leur reprocher leur sévérité excessive.
«Il existe pour presque chaque produit une possibilité qu'il soit contaminé», soulignait en avril le Norvégien Casper Ruud. «On est très exposés en tant que sportifs, et ça fait un peu peur. On ne peut pas tout contrôler!» avait-il insisté.