Bencic "Etonnée d'avoir découvert la nouvelle dans les médias"

ATS

24.7.2020

Revenue en Suisse pour la première fois depuis février dernier – «elle m'a manquée», avoue-t-elle -, Belinda Bencic sera la tête d'affiche de la Pro Cup organisée par Swiss Tennis ce week-end à Bienne.

Belinda Bencic: "J'ai adoré... ne plus devoir voyager."
Belinda Bencic: "J'ai adoré... ne plus devoir voyager."
Keystone

Comme toutes les joueuses et joueurs en ce temps de pandémie, la Saint-Galloise navigue à vue.

«J'ai un plan A, un plan B, un plan C et un plan D», s'amuse la no 8 mondiale. Elle s'interroge surtout sur la pertinence de disputer l'US Open dont les trois coups seront donnés le 31 août à New-York. «Je crois savoir qu'une décision tombera avant la fin du mois sur la tenue ou non du tournoi, dit-elle. A mes yeux, il y a deux réponses que j'attends de la part des instances avant d'arrêter mon choix: est-ce que notre sécurité sera garantie sur le plan sanitaire et est-ce que nous échapperons à une éventuelle quarantaine à notre retour en Europe ?»

Pas de points à défendre à New York

Le nouveau système de classement élaboré pour tenir compte de la pandémie ne place pas la Saint-Galloise le dos au mur. Demi-finaliste l'an dernier à New York – elle ne s'était inclinée que sur le fil face à la future gagnante Bianca Andreescu -, Belinda Bencic n'aura, ainsi, aucun point à défendre. «Le classement retient désormais le meilleur résultat si l'on joue deux fois le même tournoi, précise-t-elle. Je ne marquerai des points à Flushing Meadows que si je me hisse en finale... Je peux donc prendre la décision de me rendre ou non aux Etats-Unis sans la pression du résultat qui vous obsède dans un coin de la tête.»

Elle l'avoue sans détour: voyager aux Etats-Unis aujourd'hui ne la fait pas rêver. «Pour y jouer un US Open sans public et sans Manhattan», glisse-t-elle. On l'a appris ces dernières heures: les joueuses et les joueurs seront confinés dans un hôtel à Long Island juste à côté du Nassau Coliseum qui fut jusqu'en 2015 l'antre des New York Islanders. Avec l'interdiction d'en sortir à la seule exception bien sûr de se rendre à Flushing Meadows.

Si l'US Open est son plan A, Belinda Bencic a depuis longtemps basculé dans le plan B, c'est-à-dire privilégier la saison sur terre battue qui doit la conduire jusqu'à Roland-Garros. Inscrite au tournoi de Prague qui débutera le 10 août, la Saint-Galloise avoue s'être beaucoup entraînée sur terre battue lors de son confinement en Slovaquie. «La terre battue reste la surface sur laquelle je me sens le moins à l'aise, explique-t-elle. Y avoir beaucoup joué m'a fait vraiment du bien.»

Samedi à Bienne, elle retrouvera toutefois les conditions de l'indoor et un revêtement rapide avant de rejouer très vite sur terre battue. Elle est, en effet, l'une des têtes d'affiche des prochains interclubs sous les couleurs du TC Chiasso, le détenteur du trophée. «Je me fais une joie de rejouer les interclubs en Suisse, glisse-t-elle. Je devais avoir 17 ans la dernière fois que je les ai disputés.»

Sa présence dans ces interclubs illustre bien les particularités de cette année 2020. Ainsi, le Circuit WTA vient d'encaisser une bien mauvaise nouvelle avec l'annulation des tournois en Chine, dont le Masters de Shenzhen, qui devaient offrir au total un «prize money» de 30 millions de dollars aux joueuses. «Je suis étonnée d'avoir découvert la nouvelle dans les médias seulement», glisse-t-elle pour fustiger la communication de la WTA qu'elle juge, sans doute à juste titre, un brin défaillante.

Rien ne sera équitable

«Heureuse» qu'une chaîne de solidarité ait pu voir le jour pour les joueuses moins nanties – «dommage seulement que d'avoir attendu une pandémie pour la réaliser», glisse-t-elle toutefois -, Belinda Bencic sait parfaitement que rien ne sera équitable cette année dans le monde sans merci du tennis. «Entre celles qui ne pourront pas se rendre aux Etats-Unis et celles qui ne pourront pas les quitter sans parler des joueuses chinoises pour lesquelles voyager sera bien aléatoire, la situation est terriblement complexe, souligne-t-elle. De plus, elle bouge de jour en jour.»

Si elle a appris, comme toutes ses consoeurs, a être encore plus flexible dans l'approche de son métier, les presque quatre mois de confinement passés en Slovaquie aux côtés de son fiancé qui n'est autre que son préparateur physique Martin Hromkovic ont rappelé à Belinda Bencic une vérité. «Le tennis demeure ma grande passion, lance-t-elle. Ne pas jouer des tournois fut extrêmement dur. En revanche, j'ai adoré... ne plus devoir voyager.»

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