Avec Belinda Bencic en cheffe de file et un total de quatre joueuses du top 100 mondial, la Suisse partira mathématiquement avec les faveurs de la cote contre le Canada, au 1er tour de la Fed Cup nouvelle version. Mais le match de ce week-end à Bienne sera probablement plus indécis que ne l'indiquent les chiffres.
«Il y a trop de points d'interrogation pour véritablement savoir ce qui va se passer, alors mieux vaut nous contenter de nous préparer individuellement à être dans les meilleures conditions possibles sur le court», explique Heinz Günthardt, le capitaine de l'équipe de Suisse, interrogé notamment sur la présence ou non, dans le camp d'en face, de Bianca Andreescu.
Car toute la question est là: Bianca Andreescu, 6e à la WTA et, surtout, reine du dernier US Open, sera-t-elle de la partie. «Nous ne sommes pas en mesure de prendre une décision, nous évaluons la situation au jour le jour», répond la capitaine canadienne Heidi El Tabakh. La pépite de 19 ans, blessée au genou lors du Masters en fin de saison dernière, a dû renoncer à l'Open d'Australie faute de se sentir suffisamment remise.
Il est donc bien possible que Belinda Bencic, jamais aussi bien classée dans sa carrière (WTA 5), soit LA star de cette partie, qui aura lieu à Bienne vendredi et samedi. La Saint-Galloise, tombée en 16es à Melbourne et qui s'est arrêtée s'entraîner à Bratislava avant de rejoindre Bienne mardi soir, aimerait sans doute prendre sa revanche sur une Andreescu qui l'avait battue 7-6 7-5 en demi-finale à Flushing Meadows l'été passé avant d'aller cueillir le titre.
Qui en no 2?
Heinz Günthardt peut pour sa part s'appuyer sur ses meilleures joueuses toutes, a priori, en pleine possession de leurs moyens. Tout comme Bencic, Jil Teichmann (WTA 68) et Viktorija Golubic (WTA 93) ont disputé l'Open d'Australie – défaites au 1er tour pour les deux femmes – et Stefanie Vögele sort tout juste d'une finale (perdue) au Challenger de Newport Beach. «Belinda jouera, confirme le capitaine, mais je ne sais pas encore qui sera no 2.»
Plus apparue sur un court depuis septembre et un sec 6-0 6-0 encaissé à Séoul, Timea Bacsinszky, retombée au 269e rang mondial, complète cette sélection mais n'est pas encore en pleine possession de ses moyens. «Etre là et ne pas être ridicule à l'entraînement face à mes coéquipières, c'est déjà une victoire», relève la Vaudoise.
Pour Heidi El Tabakh, qui avait perdu contre Vögele au 3e tour des qualifications de l'US Open 2012, la Suisse est clairement favorite de ce duel. Celle qui revendique une moitié de nationalité helvétique eu égard à son prénom – «ma mère m'a appelée ainsi car elle adorait l'histoire» – a, comme ses protégées, «fait ses devoirs». Si la capitaine maîtrise autant le profil de ses adversaires qu'elle est incollable sur Heidi (son grand-père, Peter, les montagnes, tout y est passé!), Bencic et Cie ont de quoi se méfier.
Bouchard, Fernandez, Dabrowski et... Tauziat
D'autant que le Canada peut aligner une Eugénie Bouchard certes 267e mondiale mais encore capable de mordre de temps à autre. L'ancienne 5e joueuse mondiale (en 2014, quand elle avait atteint la finale de Wimbledon et les demis à l'Open d'Australie et Roland-Garros) a remporté deux matches en début d'année à Auckland, ainsi que deux en qualifications à Melbourne. Elle avait surtout témoigné un certain orgueil en août dernier à Toronto en prenant un set à Andreescu (4-6 6-1 6-4) un mois avant la marche triomphale de la cadette à New York.
Ce Suisse – Canada sera peut-être aussi l'occasion de voir à l'oeuvre la prometteuse Leylah Fernandez (17 ans et WTA 185), qui vient de disputer son tout premier match en Grand Chelem, ainsi qu'une top 10 en double (la 7e mondiale Gabriela Dabrowski). Et de revoir l'ancienne championne française Nathalie Tauziat (no 3 en 2000), coach de l'équipe et assistante d'El Tabakh.