Un ouragan de fraîcheur souffle chez les dames à l'US Open. Insouciantes et irrésistibles, la Britannique Emma Raducanu (18 ans) et la Canadienne Leylah Fernandez (19 ans) ont accédé à leur première finale de Grand Chelem jeudi.
Emma Raducanu (WTA 150) a étrillé 6-1 6-4 la Grecque Maria Sakkari (no 17) dans la deuxième demi-finale. Tombeuse de Belinda Bencic (no 11) en quart, elle est devenue la première joueuse de l'histoire issue des qualifications à se hisser à ce stade d'un Majeur.
«Je suis en finale et je n'arrive pas à y croire», a réagi, radieuse, la Londonienne, après sa nouvelle démonstration encore pleine de maîtrise. Elle est aussi la plus jeune finaliste d'un Grand Chelem depuis la Russe Maria Sharapova, qui avait 17 ans en 2004 à Wimbledon.
Fernandez à nouveau en trois sets
Leylah Fernandez (WTA 73), qui s'était révélée au public suisse en battant Belinda Bencic en FedCup à Bienne en février 2020, a quant à elle lutté bien plus longtemps face à Aryna Sabalenka (no 2). Elle s'est imposée 7-6 (7/3) 4-6 6-4 en 2h21' contre la Bélarusse.
Comme au 3e tour lorsqu'elle a fait sensation en éliminant la tenante du titre Naomi Osaka (no 3), pourtant à deux points d'une victoire que tout le monde attendait, comme en 8e et en quart pour se débarrasser d'Angelique Kerber (no 16) et d'Elina Svitolina (no 5), elle a ainsi passé l'épaule au troisième set.
«Je ne sais absolument pas comment j'ai fait! Je dirais que c'est grâce au public new-yorkais. Il m'a aidée aujourd'hui. Il m'a soutenue. Ce sont des années et des années de travail, de larmes, de sang et de sacrifices. Je suis tellement contente d'être en finale», s'est-elle exclamée de joie.
Une première depuis Hingis-Williams
Raducanu contre Fernandez, c'est la première finale entre «teenagers» dans un Majeur depuis celle de l'US Open 1999. Serena Williams, alors âgée de 17 ans, avait alors pris le meilleur sur la St-Galloise Martina Hingis pour cueillir son premier titre du Grand Chelem. On leur souhaite de connaître la même glorieuse carrière.
En attendant, il faudra bien qu'une nouvelle championne ajoute son nom au palmarès du tournoi samedi. Et si Emma Raducanu paraît la plus impressionnante, en étant partie de si loin pour franchir chaque tour avec une facilité et une autorité déconcertantes, Leylah Fernandez a elle fait preuve d'une force de caractère hors du commun dans des situations compromises qui interdit de la sous-estimer.
Sabalenka craque
Leylah Fernandez, qui n'avait jusque-là jamais dépassé le 3e tour en six tournois du Grand Chelem, a fait d'Aryna Sabalenka sa troisième victime parmi les cinq meilleures joueuses mondiales. Personne n'avait réussi pareils scalps en Grand Chelem depuis Serena Williams à Wimbledon en 2012...
Favorite, Aryna Sabalenka a d'abord craqué dans le jeu décisif du premier set, commettant cinq fautes directes consécutives. La Bélarusse a parfaitement réagi dans la deuxième manche mais s'est à nouveau effondrée sur son service dans le dernier jeu du match, avec notamment deux doubles fautes consécutives.
Contre qui Leylah Fernandez aurait-elle préféré jouer sa finale ? «Je m'en fiche! Je veux juste la jouer», s'est esclaffée la gauchère canadienne. «Y a-t-il une attente ? Je suis issue des qualifications, donc sans pression», a pour sa part ri Emma Raducanu, qui n'a pas encore lâché le moindre set dans ce tournoi.
ATS