Henri Laaksonen (ATP 119) fait-il partie aujourd'hui de cette centaine de joueurs qui peut vivre du tennis ? Après les 100'000 dollars qu'il a gagnés mardi soir à New York, on serait tenté de répondre par l'affirmative.
Ce chèque acquis à la faveur de sa victoire 7-6 7-6 2-6 3-6 7-6 devant l'Italien Marco Cecchinato (ATP 66) qui n'est, il est vrai, plus que l'ombre du joueur qui avait disputé les demi-finales de Roland-Garros en juin 2018, lui permet de faire la bascule. «Riche» d'un prize monney de 250'664 dollars avant l'entame de la quinzaine new-yorkaise, Henri Laaksonen peut désormais entrevoir l'avenir avec une réelle sérénité. Ce grand voyageur de 27 ans est l'un des grands bénéficiaires de l'augmentation de la planche des prix des tournois du Grand Chelem. Cette année, ses deuxièmes tours à Melbourne et à Paris, où il s'était les deux fois, contrairement à New York, extrait des qualifications, lui avaient déjà rapporté respectivement 105'000 dollars australiens et 87'000 euros.
Pour une plus juste répartition des bénéfices
Le Conseil des joueurs, que viennent de rejoindre à nouveau Roger Federer et Rafael Nadal, estime, par la voix se son représentant le plus virulent Vasek Pospisil, que «trop peu de joueurs gagnent leur vie». Dans les colonnes de «L'Equipe», le Canadien demande une plus juste répartition des bénéfices des tournois du Grand Chelem. Aujourd'hui, les joueurs ne touchent que 14 % – 7 % pour les hommes et 7 % pour les femmes – de ce jackpot.
«Les Grands Chelems et les Masters 1000 se font tant d'argent qu'il n'est pas possible pour moi que seulement cent joueurs puissent vivre de leur métier après tous les sacrifices pour y arriver et toutes les dépenses auxquelles ils doivent faire face», explique-t-il avant d'ajouter que son «but ultime, c'est que trois cents gars arrivent à vivre du tennis, pas seulement 100.»
Place à Shapovalov
Malgré un poignet et une hanche douloureux, Henri Laaksonen n'a pas raté «le» rendez-vous de cette seconde partie de la saison. Son relâchement dans les trois jeux décisifs contre un homme qui n'a plus gagné une balle de match depuis le lundi... 13 mai lui offre jeudi une chance de gagner 63'000 dollars et 45 points ATP de plus qui lui permettraient de figurer à nouveau dans le top 100 du classement.
Il devra toutefois considérablement élever le niveau de son jeu pour avoir une «vraie» chance contre Denis Shapovalov (ATP 33). Même si sa feuille de résultats n'a rien d'extraordinaire, le gaucher canadien a retrouvé une certaine confiance avec une demi-finale à Winston Salem et, surtout, une victoire probante 6-1 6-1 6-4 mardi dans le derby qui l'a opposé à Félix Augier-Aliassime (no 18).
La finale tend les bras à Nadal
Félix Augier-Aliassime est l'une des six têtes de série du bas du tableau tombées mardi. Victorieux 6-3 6-2 6-2 de John Millman (ATP 60), l'homme qui avait été le «bourreau» de Roger Federer l'an dernier, Rafael Nadal se retrouve comme en 2017 – où il avait cueilli le titre sans battre un seul top 20 – devant un véritable boulevard.
Il peut déjà préparer une demi-finale qui doit, théoriquement, l'opposer à Gaël Monfils (no 13). Le «Mousquetaire» est désormais le joueur le mieux classé du troisième quart du tableau. A lui de garder la tête froide en se préservant des échos parvenant d'une France toujours prompte à s'emballer.
