Naomi Osaka s'est longuement couchée sur le court après sa victoire samedi en finale de l'US Open. «J'ai toujours voulu voir ce qu'ils voyaient», a expliqué la Japonaise, victorieuse 1-6 6-3 6-3 de Victoria Azarenka en finale, en référence aux joueurs qui s'allongent ainsi après une victoire.
A quoi pensiez-vous lorsque vous étiez allongée sur le dos sur le court ?
«Je pensais à toutes les fois où j'ai vu de grands joueurs s'effondrer sur le court et regarder dans le ciel. J'ai toujours voulu voir ce qu'ils voyaient. C'était vraiment un moment incroyable. Je suis très heureuse de l'avoir fait.»
Comment vivez-vous cette victoire par rapport à celle de 2018 ?
«C'est différent, avant tout à cause des conditions dans lesquelles j'étais. Je n'étais pas dans une bulle la dernière fois. Il y avait beaucoup de fans. Mais en fait, je ne me concentre que sur ce que je peux contrôler sur le court de tennis. C'est ce que j'ai fait la dernière fois, et c'est ce que je pense avoir fait cette fois.»
Avec le recul, que pensez-vous de ces mois de confinement et de suspension du circuit ?
«Sans aucun doute, ces mois ont été importants. Ma vie a toujours été sur les chapeaux de roue et centrée sur le tennis, surtout depuis que j'avais gagné l'US Open (réd: son premier titre du Grand Chelem en 2018). Les choses se sont clairement accélérées et je n'ai jamais pu les ralentir. Le confinement m'a donc donné une chance de beaucoup réfléchir à certaines choses, à ce que je veux réaliser, à ce que je veux que les gens retiennent de moi. Et je suis arrivée à ces tournois (Cincinnati et US Open organisés dans la bulle sanitaire de Flushing Meadows l'un à la suite de l'autre), dans cet état d'esprit. Ca m'a certainement aidée.»
Estimez-vous avoir mûri ?
«Absolument. Je pense qu'un excellent et récent exemple est la façon dont j'ai joué les deux premiers sets aujourd'hui (samedi). J'aurais très facilement pu m'éteindre, mais je voulais vraiment me battre, simplement pour la compétition. Je ne pensais pas vraiment à la victoire, je pensais juste à la compétition. Et d'une façon ou d'une autre, j'ai fini avec le trophée. Oui, j'ai sans aucun doute essayé de mûrir. Je ne savais pas exactement comment j'allais devoir m'y prendre. Mais j'ai l'impression que les leçons de vie que j'ai apprises m'ont permis de mieux me développer en tant que personne.»
Quel message de félicitations vous a fait le plus plaisir ?
«C'est toujours celui de ma mère ou de mon père. Aujourd'hui, c'est ma mère parce que manifestement mon père est allé faire du vélo juste après ma victoire. J'ai dû le rendre un peu nerveux... A chaque fois que je gagne, j'espère les rendre heureux. En particulier ici à New York où j'ai tellement de souvenirs de ma mère se levant à 4h du matin pour prendre le bus, prendre le train. Je sais tous les sacrifices qu'elle a faits. J'espère pouvoir le lui rendre un jour.»