Masters
"Je n'ai jamais dit que je n'aimais pas Medvedev"

Chris Geiger, à Londres.

11.11.2019

A l'occasion de son tout premier match au Masters, Stefanos Tsitsipas (6) a battu un autre néophyte, Daniil Medvedev (4), en deux manches serrées (7-6 6-4). A l'issue de cette victoire, le Grec est notamment revenu sur les tensions qui existent avec le joueur russe. 

Stefanos Tsitsipas, est-ce que ce succès face à Daniil Medvedev à une saveur particulière, notamment suite aux tensions qu'il y a pu avoir entre vous deux récemment?

"C'est une victoire que j'attendais depuis longtemps et c'est super qu'elle arrive à ce moment. Daniil est un bon joueur et c'est très compliqué de l'affronter. Sur le court, il ne va jamais te donner un moment facile. Ce succès signifie donc beaucoup pour moi. Je savais que j'allais devoir travailler très fort, être complètement concentré et focalisé à chaque instant. Je suis donc fier d'avoir réussi à le faire et d'avoir prouvé que j'étais le meilleur aujourd'hui (ndlr: lundi). Ce sera aussi un challenge de le refaire la prochaine fois que je l'affronterai. Je sais qu'il sera bien mieux préparé et bien plus conscient de ce qu'il devra faire face à moi la prochaine fois. Car je suis persuadé que nous allons encore nous affronter très souvent."

Et concernant les tensions? Pourquoi n'aimez-vous pas Daniil Medvedev?

"C'est une forte déclaration que vous faites (rires)! Je n'ai jamais dit que je ne l'aimais pas... La raison de nos tensions? Cela remonte au troisième set du tournoi de Miami. J'avais alors frappé le let du filet durant un échange et ce dernier s'était prolongé. Il est vrai que j'avais complètement oublié de m'excuser pour le let. J'étais très concentré sur mon jeu et sur ce point très important. Puis nous étions retournés à nos bancs. Nous nous étions alors croisés au filet. Daniil avait alors commencé à me regarder, à me demander des excuses et à dire que ce n'était pas fair-play... J'avais essayé de ne pas y accorder trop d'importance car je savais qu'il voulait amener intentionnellement des émotions dans cette rencontre. Après cet incident, je n'avais plus gagné un seul jeu. J'étais très frustré car il avait réussi à entrer dans ma tête et à me déstabiliser. J'étais donc très en colère. J'avais alors dit des choses que je regrette aujourd'hui. Mais c'est désormais oublié. L'alchimie entre nous deux n'est définitivement pas la meilleure que l'on puisse trouver sur le Tour, mais c'est normal. Il n'est pas possible d'apprécier tout le monde. Je ne le déteste pas, mais nous n'irons pas dîner ensemble non plus. Je le respecte toutefois, tout comme je respecte son parcours et sa place de finaliste à l'US Open."

Vous sembliez avoir particulièrement envie de gagner aujourd'hui (lundi). Est-ce justement car c'était face à Daniil Medvedev?

"Si je n'avais pas gagné aujourd'hui, ce serait probablement arrivé lors de notre prochaine confrontation. Je savais qu'il serait en confiance suite à nos derniers affrontements. Je savais aussi qu'il était en très bonne forme. De mon côté, j'ai appris de mes erreurs commises à Shanghai. En Chine, j'étais alors sorti de mon match et j'avais dit à mon coach que les choses se passeraient différemment la prochaine fois. Je suis donc heureux d'avoir réussi à faire ce que j'avais dit."

Vous avez dit avoir regardé pour la première fois le Masters en 2009. Dix ans plus tard, vous y avez joué votre premier match. Un rêve?

"C'était même mieux que ce dont j'ai pu rêver. Je savais que ce serait compliqué et que je n'allais pas gagner mon match 6-2 6-1. Les choses ont bien évolué depuis dix ans, comme durant cette partie d'ailleurs. Je suis resté très calme et je ne me suis jamais plaint. Je n'avais non plus pas à avoir peur. Je me suis même senti très relax. J'ai su jouer de manière agressive. J'aurais d'ailleurs pu le breaker plusieurs autres fois, mais j'ai été un peu malchanceux. Globalement, ce Masters débute bien pour moi. Finalement, me retrouver sur ce court était une grande excitation et une grande joie. C'était quelque chose dont j'ai toujours rêvé."

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