«L'espoir ne m'a jamais quitté», a martelé Dominic Thiem, qui a remporté dimanche à l'US Open son premier tournoi du Grand Chelem après avoir remonté deux sets à Alexander Zverev. L'Autrichien affirme avoir «atteint l'objectif de toute une vie».
Que représente cette victoire ?
«J'ai atteint l'objectif de toute une vie. Ce rêve m'a accompagné pendant de très nombreuses années, depuis mon enfance. J'y ai consacré beaucoup de travail, essentiellement toute ma vie. Voilà, c'est fait. C'est un grand accomplissement, pas seulement pour moi, pour toute mon équipe, ma famille. Je suppose que c'est aussi aujourd'hui que je leur rends tout ce qu'ils m'ont donné.»
A quoi avez-vous pensé en vous écroulant au sol ?
«C'était un si grand soulagement. Il y avait une énorme pression, une grosse émotion. Physiquement, c'était super dur. Les quatre dernières semaines n'ont pas toujours été faciles non plus. C'était un tout.»
Votre expérience de trois finales jouées auparavant vous a-t-elle aidé ?
«Je ne pense pas. J'étais si tendu au début... Je voulais tellement ce titre, et indubitablement j'avais en tête le fait que si je perdais, ce serait mon quatrième échec. Toutes ces pensées m'ont traversé et ce n'est pas génial pour jouer son meilleur tennis. Heureusement, les choses ont changé dans le troisième set et ensuite c'est devenu du 50/50.»
Comment expliquez-vous cet afflux de stress autant chez Zverev que chez vous ?
«Pour lui, c'était sa première grande finale, ensuite ni lui ni moi n'avions à nous mesurer à un joueur du Big 3. Nous savions qu'une grosse opportunité se présentait à nous. A la fin, nous savions que dans un tie-break du cinquième set, l'un comme l'autre pouvaient gagner. Ca explique qu'on n'ait pas joué notre meilleur tennis.»
Mais vous étiez dans la peau du favori...
«Les médias ont fait de moi le favori. Mais pas moi. Je sais ce dont Sascha est capable. Je m'attendais à un match difficile.»
Y a-t-il eu un moment où vous n'y avez plus cru ?
«C'était dur d'y croire, mais j'y ai cru. Une finale de Grand Chelem... Je me disais 'je joue mal, je suis trop tendu, mes jambes sont lourdes, mes bras sont lourds'. Mais l'espoir ne m'a jamais quitté. Il n'était pas trop tard quand je suis revenu dans le troisième set. Là, j'y ai cru de plus en plus. Mais Sascha, il y croyait aussi à 100%. Cela ne pouvait que se terminer au jeu décisif du cinquième set.»
On vous a vu souffrir physiquement. Comment avez-vous surmonté cela ?
«J'ai commencé à avoir des crampes. C'était la première fois depuis des années et des années. Mais le problème était surtout mental. J'ai été super tendu toute la journée. D'une certaine façon, ma foi aujourd'hui a été plus forte que mon corps.»
Vous le spécialiste de terre battue, pensiez-vous pouvoir gagner votre premier majeur à New York ?
«J'ai réalisé pour la première fois que je pourrais peut-être un jour remporter un Majeur quand j'ai atteint pour la première fois les demi-finales à Roland-Garros (2016), quand j'ai atteint le top 10. A l'époque, je pensais que mes meilleures chances étaient sur terre battue. Mais en fin d'année dernière, ça a changé quand j'ai gagné à Pékin, à Vienne et que j'ai très bien joué au Masters. Là, j'ai réalisé que mon jeu s'adaptait très bien au dur. Donc ce n'est pas vraiment une surprise pour moi que ce ne se soit pas produit à Paris.»
Roland Garros va justement vite arriver. Comment gérer une telle transition ?
«Je pense que physiquement je serai très bien, à 100%. Je vais avoir assez de temps pour me remettre. Mais la question est de savoir comment je vais gérer cela émotionnellement, mentalement. Je n'ai jamais été dans cette situation où je viens d'atteindre un très grand objectif. J'espère que désormais je jouerai un peu plus libéré dans les autres grands tournois.»