L'ex-joueur de tennis professionnel Yves Allegro comparaît mardi devant le tribunal cantonal valaisan pour viol et/ou contrainte sexuelle. Condamné en 2019 à deux ans de prison avec sursis pour contrainte sexuelle par le tribunal d'arrondissement de Sierre, il avait fait recours.
Les faits reprochés au Valaisan remontent à octobre 2014, lors d'une réunion d'entraîneurs de Tennis Europe à Tallinn (Estonie). Selon l'acte d'accusation, les membres des délégations suisse et autrichienne se sont rendus dans un bar. Yves Allegro et la plaignante, tous deux alcoolisés, ont ensuite regagné une chambre de leur hôtel.
Le lendemain, ni l'un ni l'autre ne disent se souvenir de ce qui s'est passé durant la nuit. Ils échangent des SMS dans lesquels le Valaisan s'excuse notamment «pour cette nuit» et son comportement «pas digne d'un gentleman» et la plaignante s'étonne des bleus et autres marques qu'elle a sur le corps. Quelques heures plus tard, elle les prend en photo.
Parole contre parole
Quarante-huit heures après les faits, des souvenirs de la nuit remontent progressivement à sa mémoire. Elle dit notamment s'être retrouvée complètement nue dans une chambre en compagnie de l'accusé, se rappeler les pincements très forts des mamelons, l'introduction d'un doigt ou d'un objet inconnu dans son anus, avoir ressenti de fortes douleurs et avoir été giflée.
Elle se confie à des membres de sa délégation et à sa meilleure amie. Selon l'acte d'accusation, les conclusions des rapports médicaux d'experts montrent en substance que «la répartition et la localisation des blessures constatées sur la plaignante correspondent sans problème aux déclarations de celle-ci».
L'ex-joueur de tennis, accusé de «viol dans l'hypothèse d'un rapport sexuel complet et/ou de contrainte sexuel», dit ne se rappeler de rien. «Mon dernier souvenir, c'est d'avoir bu un shot d'alcool puis de m'être lancé sur la piste de danse», a-t-il indiqué devant le tribunal de première instance. Il estime toute la situation «inconcevable. Je n'ai jamais été violent avec quiconque». La défense avait plaidé l'acquittement.
Recours du ministère public
Le tribunal d'arrondissement de Sierre a reconnu Yves Allegro coupable de contrainte sexuelle mais pas de viol. Il a écopé de 24 mois de prison avec sursis de deux ans. Le Valaisan a fait recours auprès du tribunal cantonal.
Le ministère public avait requis quatre ans de prison ferme pour viol et contrainte sexuelle. «Le seul élément qui plaide en faveur de l'accusé, c'est son absence d'antécédents judiciaires», avait estimé la procureure Corinne Caldelari, qui a également interjeté appel.