Wimbledon La défaite de Federer est une véritable aubaine pour Nadal

ATS

12.7.2018

Le numéro 1 mondial ne croisera pas la route de Federer à Wimbledon, ce qui est déjà une bonne chose pour le Majorquin. Et en cas de succès final à Londres, Nadal se rapprocherait au nombre total de Grand Chelem remportés.

En cas de sacre à Wimbledon, Rafael Nadal pourrait revenir à deux longueurs de Roger Federer au nombre de Grand Chelem remportés.
En cas de sacre à Wimbledon, Rafael Nadal pourrait revenir à deux longueurs de Roger Federer au nombre de Grand Chelem remportés.
Keystone

L'élimination surprise de Roger Federer en quart de finale à Wimbledon n'a pas réjoui grand monde. Mais elle pourrait faire le bonheur de Rafael Nadal, qui pourrait bien s'envoler au classement ATP et revenir à deux longueurs du Bâlois au nombre de titres conquis en Grand Chelem.

"Je ne suis pas stupide. Si je parviens en finale, je préférerais y affronter un autre joueur que Roger", avait lâché il y a quelques jours Rafael Nadal, adepte de longue date d'une formule pour le moins honnête. Le souhait du Majorquin est exaucé. S'il atteint pour la sixième fois le stade ultime de la compétition à Church Road, il n'y défiera pas une quatrième fois le Bâlois.

Rafael Nadal est d'ores et déjà assuré de compter 2230 points d'avance sur Roger Federer au classement. Soit plus que ce que rapporte un sacre en Grand Chelem (2000). S'il passe l'obstacle Novak Djokovic vendredi et triomphe dimanche pour la troisième fois sur l'herbe londonienne (après 2008 et 2010), sa marge serait de 3420 unités. La place de no 1 mondial en fin d'année lui serait alors promise, même s'il aura un titre à défendre lors de l'US Open.

Quelques interrogations

La défaite subie face à Kevin Anderson ne constitue pas un drame en soi. Elle n'est pas survenue dans une finale majeure. Mais elle soulève quelques interrogations tout de même: pourquoi Roger Federer s'est-il montré si peu entreprenant mercredi, surtout sur le service - certes très efficace - du Sud-Africain? Et pourquoi n'a-t-il pas pratiqué un tennis plus varié et plus offensif?

L'octuple champion de Wimbledon avait déjà manqué son affaire en finale à Halle face à Borna Coric, où il avait également souffert en fond de court. Mercredi, après la perte du troisième set, il a longtemps pu tenir le choc grâce avant tout à la qualité de sa première balle de service. Et n'a jamais retrouvé le relâchement nécessaire au moment où il aurait pu porter l'estocade.

Rafa peut revenir à deux longueurs

Ce débat n'aurait évidemment pas lieu d'être si Roger Federer avait pu convertir la balle de match dont il a bénéficié dans le troisième set. Il n'y a donc pas de quoi paniquer. Sa motivation comme sa forme physique ne sont aucunement en cause. N'empêche que le Bâlois n'a pas été capable d'élever son niveau de jeu lorsqu'il le devait, contrairement à un Kevin Anderson remarquable de sérénité.

A bientôt 37 ans - il les fêtera le 8 août, pendant le Masters 1000 de Toronto où sa rentrée est prévue -, Roger Federer semble plus que jamais avoir besoin de monter peu à peu en puissance. A Wimbledon, ses quatre premiers tours "tranquilles" ne lui auront pas permis de se tester. Et le gain aisé de la première manche face à Kevin Anderson (6-2) l'a peut-être installé dans une zone de confort dont il n'est pas parvenu à se sortir.

Roger Federer demeure évidemment capable de s'adjuger d'autres titres majeurs. Mais le temps ne joue pas en sa faveur. Rafael Nadal a désormais l'occasion de relancer totalement la course au titre inofficiel de "GOAT" ("greatest of all time", soit le plus grand joueurs de tous les temps). Le taureau de Manacor peut passer à 18 trophées du Grand Chelem, contre 20 pour son rival bâlois, alors qu'il s'était à chaque fois retrouvé à quatre longueurs du Maître après les trois derniers sacres de celui-ci (Open d'Australie 2017, Wimbledon 2017, Open d'Australie 2018). Et il n'a "que" 32 ans...

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