Jannik Sinner suspendu Le no 1 mondial «responsable de la négligence de son entourage»

ats

15.2.2025 - 11:11

Trois mois de suspension plutôt que les «un à deux ans» initialement réclamés: l'Agence mondiale antidopage a annoncé samedi avoir conclu un «accord de règlement» avec le no 1 mondial Jannik Sinner après un contrôle positif en mars 2024.

Jannik Sinner a accepté une suspension de trois mois.
Jannik Sinner a accepté une suspension de trois mois.
ATS

Keystone-SDA, ats

«Selon les termes de l'accord, M. Sinner purge sa période d'inéligibilité du 9 février 2025 à 23h59 au 4 mai 2025 (ce qui inclut un crédit pour quatre jours précédemment purgés par le sportif alors qu'il était sous le coup d'une suspension provisoire)», a détaillé l'agence, qui a abandonné la procédure d'appel lancée en septembre auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS) après une décision de première instance jugée insatisfaisante.

Sinner (23 ans), triple lauréat en Grand Chelem et récent vainqueur de l'Open d'Australie, manquera donc les Masters 1000 d'Indian Wells et Miami en mars, et de Monte-Carlo et Madrid en avril, mais aucun tournoi du Grand Chelem, le prochain, Roland-Garros, débutant à la fin mai. Il reprendra très probablement la compétition à domicile, au Masters 1000 de Rome (7-18 mai).

Contamination

Testé positif au clostebol (un anabolisant) en mars 2024, un contrôle révélé à l'été par l'Agence internationale pour l'intégrité du tennis (Itia) qui ne lui avait infligé aucune suspension – et s'était contentée de lui retirer les points de sa demi-finale à Indian Wells, Jannik Sinner plaide depuis le début de l'affaire la contamination accidentelle.

Selon lui, un membre de son entourage se serait appliqué sur la main un produit en vente libre contenant cette substance interdite avant de la faire involontairement pénétrer dans l'organisme de l'Italien au cours d'un massage.

«L'AMA accepte que M. Sinner n'avait pas l'intention de tricher, que son exposition au clostebol ne lui a procuré aucun avantage en termes d'amélioration des performances et qu'elle s'est produite à son insu en raison de la négligence des membres de son entourage», a affirmé l'instance dans son communiqué.

«Cependant, selon le Code (mondial antidopage) et en vertu de la jurisprudence du TAS, un sportif est responsable de la négligence de son entourage. Sur la base des faits uniques de cette affaire, une suspension de trois mois est considérée comme un résultat approprié», développe l'AMA, soulignant que le joueur «pourra reprendre son entraînement officiel le 13 avril».

«L'équité n'existe pas»

L'accord trouvé avec Sinner intervient moins d'un mois après la décision de l'AMA de ne pas faire appel de la suspension d'un mois infligée par l'Itia au no 2 mondial du tennis féminin Iga Swiatek après un contrôle positif à la trimétazidine, une autre substance interdite.

La révélation tardive des contrôles positifs de Sinner et Swiatek, ainsi que la légèreté des sanctions infligées, a suscité ces derniers mois la colère de plusieurs joueurs estimant que l'Italien et la Polonaise bénéficiaient d'un traitement de faveur. «Jour triste pour le tennis», a ainsi commenté samedi Nick Kyrgios sur le réseau social X, jugeant que «l'équité n'existe pas dans» son sport.

Concernant le cas de Sinner, Novak Djokovic avait assuré fin 2024 avoir «été très frustré, comme la plupart des autres joueurs, d'avoir été tenu dans l'ignorance pendant cinq mois» – le délai entre le contrôle positif et sa révélation par l'Itia. Le patron du circuit ATP, l'Italien Andrea Gaudenzi, a répliqué en janvier que l'affaire Sinner avait été gérée «dans les règles de l'art».

Dans un communiqué, l'Itia a une nouvelle fois défendu samedi sa décision de première instance. «La procédure a été menée dans le respect du Code mondial antidopage et du programme antidopage du tennis», a argumenté l'instance. «Après une enquête en profondeur de l'Itia (basée notamment sur les conseils de laboratoires accrédités par l'AMA), nous étions satisfaits» par les explications du joueur quant à l'origine de sa contamination et convaincus que «l'infraction n'était pas intentionnelle». L'accord annoncé samedi par l'AMA «soutient ces conclusions», a estimé l'Itia.