Karolina Muchova (WTA 43) en est bien consciente. Elle devra «jouer le match parfait» pour espérer battre la tenante du trophée Iga Swiatek (no 1) samedi en finale à Roland-Garros.
La Tchèque est une miraculée. Freinée par diverses blessures après qu'elle s'était hissée en demi-finale de l'Open d'Australie et à la 19e place mondiale en 2021, elle revient doublement de loin: elle a en effet écarté une balle de match en demi-finale face au no 2 mondial Aryna Sabalenka, qui a craqué dans le «money time» jeudi.
Son parcours dans ce «French Open» n'est pas sans rappeler celui de sa compatriote Barbora Krejcikova en 2021 à Paris. Celle-ci était également passée à un point de la défaite en demi-finale, face à Maria Sakkari, une joueuse que Karolina Muchova a battue au 1er tour cette année. Et Krejcikova avait battu en finale Anastasia Pavlyuchenkova, que Muchova a sortie au stade des quarts de finale!
Iga Swiatek (22 ans) constitue toutefois certainement un défi bien supérieur à celui proposé par Anastasia Pavlyuchenkova il y a deux ans. Elle n'affiche certes pas le même niveau stratosphérique qu'un an plus tôt, lorsqu'elle avait remporté 37 matches de suite entre février et juin en cueillant au passage six titres dont son deuxième Roland-Garros.
27-2 à Roland-Garros
La Polonaise demeure néanmoins la meilleure joueuse du monde. Assurée d'ailleurs de rester au sommet de la hiérarchie lundi à la suite de l'élimination d'Aryna Sabalenka, elle a tout de même cueilli un titre sur terre battue ce printemps (Stuttgart) avant d'échouer en finale à Madrid face à sa grande rivale bélarusse.
La lauréate du dernier US Open semble, surtout, quasiment invincible à Roland-Garros. Egalement sacrée en 2020 Porte d'Auteuil, elle y affiche un impressionnant bilan de 27 victoires pour 2 défaites, subies en 8e de finale en 2019 face à Simona Halep et en quart de finale en 2021 face à Maria Sakkari.
Pour le reste, Iga Swiatek n'a perdu qu'un seul set en 20 matches disputés lors des éditions 2020, 2022 et 2023, en 8e de finale l'an passé. Le coup n'est pas passé loin jeudi en demi-finale, Beatriz Haddad Maia ayant bénéficié d'une balle d'égalisation à une manche partout. Mais la Polonaise a fait parler sa confiance pour s'éviter une troisième manche de tous les dangers.
Confiance
Karolina Muchova sait à quoi s'attendre. La Tchèque de 26 ans sait également que seul un jeu offensif et varié lui permettra de faire douter une Iga Swiatek jamais autant à l'aise que lorsqu'elle parvient à dicter l'échange. «Pour gagner un tournoi du Grand Chelem, il faut jouer le match parfait», a-t-elle souligné après sa demi-finale.
Elle en est probablement capable. A un point de l'élimination jeudi, Karolina Muchova a de quoi se sentir invincible. A 26 ans, elle possède par ailleurs suffisamment d'expérience pour ne pas se laisser étouffer par l'enjeu. «J'ai eu des moments difficiles par le passé. Alors je n'en apprécie que plus ce moment», a-t-elle lâché.
«Etre en finale d'un tournoi du Grand Chelem, c'était un rêve», a encore glissé la Tchèque, qui peut s'accrocher à une statistique: elle a gagné les cinq matches qu'elle a livrés face à une membre du top 3 du classement mondial. «Ca prouve que je suis capable de jouer contre les meilleures. Et le fait d'avoir battu les meilleures me donne énormément de confiance», a-t-elle assuré.
ats