Richard Gasquet «On aimerait que ce moment ne vienne jamais»

AFP

29.10.2024

Pour sa 17e et ultime participation au Masters 1000 de Paris, à 38 ans et avant de mettre un terme à sa carrière à Roland-Garros en 2025, Richard Gasquet a chuté dès le premier tour mardi.

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Bénéficiaire d'une invitation pour entrer directement dans le tableau principal malgré son 133e rang mondial du moment, «Richie» s'est incliné 6-3, 6-4 face au repêché belge Zizou Bergs (65e) en 80 minutes pile.

«On aimerait que ce moment ne vienne jamais, on aimerait jouer toute notre vie au tennis», a avoué Gasquet au cours d'une courte cérémonie d'hommage organisée à même le court. «J'ai eu la chance de jouer ici pour la première fois en 2003, on est en 2024, ça fait quelques saisons... C'est beaucoup d'émotion de me retrouver ici encore une fois. Un jour, je sais que je reviendrai en spectateur, avec vous, dans les tribunes», a promis le Biterrois au revers à une main signature.

«Ça fait quelque chose de jouer son dernier Bercy. Le sentiment est particulier : j'ai joué toute ma vie quasiment au tennis ; la moitié de ma vie, je l'ai passée sur des courts à jouer des matches professionnels ; avoir à faire un discours comme ça, ça fait un peu bizarre, a-t-il expliqué en conférence de presse. Je l'ai repoussé le plus possible, il faut bien que ça arrive un jour.»

«J'ai grandi avec»

Au moment de dire adieu au tournoi parisien, Gasquet y partage le record de participations avec Novak Djokovic, absent cette année. «C'est une légende, j'ai grandi avec, l'a salué son adversaire du jour, âgé de 25 ans. Ce sont des gars qui t'inspirent.»

C'est finalement dans une ambiance plutôt discrète, à son image, que «Richie» a tiré sa révérence à Bercy. Il y a bien eu une timide Marseillaise entonnée à son entrée sur le court, quelques «Richard, Richard, Richard» dégringolés des tribunes quand il était déjà distancé après une vingtaine de minutes de jeu, et un clapping lancé quand Bergs a servi pour le gain de la partie après moins d'une heure et demie de match. Mais rien pour cette fois des atmosphères électriques dans lesquelles la salle de l'est parisien a parfois chaviré.

Sans doute parce que ce n'est pas encore la fin pour de bon, puisque Gasquet va continuer à jouer jusqu'au prochain Roland-Garros au printemps.

Peut-être aussi parce qu'à Bercy, il ne faisait en fait que débuter sa tournée d'adieux devant le public français, puisque l'ex-N.7 mondial et triple demi-finaliste en Grand Chelem prévoit de s'aligner à Montpellier et à Marseille début 2025. Et pourquoi pas à Metz dès la semaine prochaine, si une invitation lui est attribuée.

Fils et Mpetshi Perricard, première

En deux décennies de Bercy, Gasquet s'y est, au mieux, invité dans le dernier carré en 2007, l'année où il s'est hissé le plus haut au classement ATP. Il avait éliminé successivement Jo-Wilfried Tsonga, James Blake et Andy Murray, avant d'être stoppé par l'Argentin David Nalbandian.

Il y a plus tard atteint à deux reprises les quarts de finale, en 2013 et en 2015, avant de buter sur Rafael Nadal et Murray. Depuis cette année-là, il n'y a plus jamais gagné deux matches de suite.

Dernière pour «Richie», mais premières pour Arthur Fils et Giovanni Mpetshi Perricard : les deux jeunes promesses du tennis français ont chacun vécu leur toute première victoire dans la salle parisienne. Le premier, nouveau venu dans le top 20, aux dépens du Croate Marin Cilic 7-6 (7/5), 6-4.

Le second, fraîchement sacré à Bâle deux jours plus tôt et grimpé aux portes du top 30, en renversant l'Américain Frances Tiafoe (17e) 6-7 (5/7), 7-6 (7/4), 6-3 mardi.

Sur le court suisse, «dès la balle de match, j'étais déjà concentré sur Paris, raconte le double mètre (2,03 m) au service époustouflant. L'objectif, c'était de bien jouer à Paris aussi.»

«Ça fait bizarre de me retrouver sur le court après Arthur (Fils) et Giovanni (Mpetshi Perricard), deux mecs de 21 ans (Fils en a 20, ndlr). J'en ai 38... J'avais plus l'habitude de Gilles (Simon), Jo (Tsonga), lance Gasquet. Quand tu vois des mecs aussi jeunes dans les vestiaires, ça te fait un petit truc. Tu te dis que la boucle est peut-être bouclée.»