Open d'Australie Open d'Australie : Novak Djokovic libéré par la justice, mais...

ATS

10.1.2022 - 07:45

Novak Djokovic a remporté lundi une victoire dans son duel contre les autorités australiennes, un juge ayant ordonné sa libération du centre de rétention dans lequel il avait été placé à son arrivée dans le pays. Mais le no 1 mondial, qui veut entrer sans être vacciné contre le Covid-19, risque toujours l'expulsion.

Un juge de Melbourne ordonne la libération de Novak Djokovic.
Un juge de Melbourne ordonne la libération de Novak Djokovic.
Keystone

10.1.2022 - 07:45

A une semaine du début d'un Open d'Australie que Novak Djokovic espère toujours disputer, Christopher Tran, un avocat du gouvernement, a prévenu que Canberra pouvait encore décider d'expulser le Serbe. Cela aurait pour conséquence de lui interdire toute entrée sur le territoire australien pendant trois ans.

La décision du juge Anthony Kelly constitue toutefois un revers sans précédent pour l'Australie, qui a notamment imposé de strictes restrictions aux frontières pour lutter contre la pandémie depuis deux ans. Le jugement prévoit en outre que les frais de justice engagés par le joueur de 34 ans seront aux frais du contribuable australien.



«Novak, Novak, Novak», ont scandé des dizaines de fans du champion en défilant devant le tribunal fédéral de Melbourne, qui a tranché lundi l'affaire qui tenait en haleine depuis le 5 janvier l'Australie, la Serbie et le monde entier, autour du sort du joueur placé depuis son arrivée à Melbourne dans un centre de rétention pour migrants.

Djokovic : «Je ne comprend vraiment pas»

«Je ne comprends vraiment pas la raison pour laquelle vous ne me permettez pas d'entrer dans votre pays», avait déclaré Novak Djokovic à un douanier à son arrivée à l'aéroport de Melbourne dans le nuit du 5 au 6 janvier, selon une retranscription de son interrogatoire.



Selon les conclusions du tribunal, le joueur n'a pas eu la possibilité d'opposer ses arguments avant que son visa ne soit invalidé par les autorités. Au lendemain matin de son arrivée, il a été informé du fait qu'il avait jusqu'à 8h30 pour répondre à la possible annulation de son visa. Mais à 07h42, le douanier l'avait déjà annulé.

Pour le juge, si les autorités lui avaient laissé le temps, Novak Djokovic «aurait pu consulter d'autres personnes et présenter des arguments pour expliquer pourquoi son visa ne devrait pas être annulé».

Des conditions «inhumaines»

Novak Djokovic, désormais raillé sous le surnom de «Novax», a été retenu à l'ancien Park Hotel, un bâtiment de cinq étages qui accueille environ 32 migrants piégés dans le système d'immigration australien, dont certains depuis des années.

Présente à un rassemblement à Belgrade, la mère de Djokovic, Dijana, avait de son côté fustigé une nouvelle fois les conditions de détention «inhumaines» de son fils. «Il n'a droit qu'à un déjeuner et un dîner et il n'a pas de fenêtre normale, il regarde un mur», a-t-elle affirmé à la télévision régionale TV N1. Selon ses avocats, une demande de transfert du joueur dans un centre où il pourrait s'entraîner en vue de l'Open d'Australie était également restée lettre morte.

Pas vacciné

Bien que cela n'ait pas d'incidence sur son procès, le fait que Djokovic a été testé positif le 16 décembre a suscité la controverse: il est en effet apparu sans masque à Belgrade le lendemain, pour assister à une cérémonie en l'honneur de jeunes joueurs serbes.

Lundi, le patron de la fédération australienne Craig Tiley a défendu son organisation contre les critiques l'accusant d'avoir induit les joueurs en erreur à propos des obligations pour entrer dans le pays, déclarant que le gouvernement avait «refusé» de vérifier la validité des exemptions médicales avant l'arrivée des joueurs.

Alors qu'une grande partie de l'Australie a renforcé les restrictions sanitaires pour lutter contre une nouvelle vague liée au variant Omicron, l'État de Victoria, dont Melbourne est la capitale, a enregistré 44155 nouveaux cas dimanche.

ATS