Il y a 20 ans, Roger Federer décrochait à Milan son premier titre sur le circuit ATP. Battu en finale par le Bâlois, Julien Boutter a évoqué ses souvenirs lors d'un entretien accordé à "RTS Sport".
Le 4 février 2001 est une date à marquer d'une pierre blanche dans l'histoire du tennis. Elle correspond en effet au début d'une longue série, celle des 103 titres remportés par un certain Roger Federer sur le circuit ATP.
Il y a 20 ans presque jour pour jour, le Suisse battait donc Julien Boutter en finale du tournoi de Milan au terme d'un match épique (6-4 6-7 6-4). Une performance de choix qui venait alors couronner une semaine qui avait également vu le Bâlois éliminer des pointures telles que Goran Ivansevic et Evgeny Kafelnikov.
De quoi donner à l'époque des ambitions à l'adolescent rhénan. "Ce n'est peut-être pas la plus belle victoire de ma carrière, mais elle est importante. Pour la première fois, je me rends compte que je peux quitter un tournoi ATP en vainqueur", glissait alors le jeune homme de 19 ans.
Mais il ne se doutait certainement pas qu'une telle carrière l'attendait. Finaliste malheureux en Lombardie, Julien Boutter avait de son côté pu voir certaines prémices...
"Il était de la graine de Sampras"
"On savait que c'était un joueur plein de promesses. On avait tous un regard particulier sur cette génération montante, afin de voir si quelques-uns de ces gars allaient confirmer. Pour moi, c'était donc une jolie occasion que d’affronter Roger pour notre première finale. Et j'ai vu ce que je devais voir…", s'est remémoré le Français lors d'une interview accordée à "RTS Sport".
A l'époque, celui qui deviendra le Maître était d'ailleurs déjà comparé aux plus grands. "On parlait d'un nouveau Sampras. Même s'il avait encore un déchet logique pour son âge, Roger avait clairement quelque chose en plus que Pete. Son revers était d'un autre niveau et il tenait mieux sa balle. Donc oui il était de la graine de Sampras, mais avec un potentiel plus important", a poursuivi le natif de Boulay-Moselle.
Les 20 titres en Grand Chelem et les nombreux records détenus par Roger Federer en sont la preuve. Un palmarès complètement fou qui laisse d'ailleurs le Tricolore de 46 ans pantois.
"Roger et moi sommes par la force des choses liés"
"Ce que Roger a fait depuis est difficilement qualifiable. Il y a presque un degré de non-sens dans tout cela, et je le dis dans le bon sens du terme. Quand on sait déjà ce qu'il faut avoir pour gagner quelque chose… C'est juste admirable. Et monstrueux", s'est émerveillé l'actuel directeur du tournoi de Metz.
Puis de se replonger dans ses souvenirs de ce fameux 4 février 2001. "Avant cette finale, j'étais confiant et dans une bonne dynamique. J'adorais ce tournoi de Milan et, surtout, je savais que Federer allait avoir la pression car il devait théoriquement débloquer son compteur (ndlr : après deux finales perdues)".
Après avoir longtemps cru à l'exploit, l'ancien 46e joueur mondial avait toutefois finalement dû s'avouer vaincu.
"Je l'avais breaké d'entrée et il s'était vite énervé, au point de donner l'impression de pouvoir retomber dans ses travers. Malheureusement, c'est moi ensuite qui me suis tendu et c'est finalement bien moi qui ai été le premier joueur à avoir perdu une finale contre Roger. Je crois qu'il y a plus désagréable dans la vie. Lui et moi sommes par la force des choses liés. Et comme Roger est un chouette personnage, ça me fait presque plaisir de parler de cette défaite", a conclu, hilare, Julien Boutter.