Match de folie au Ladies Open de Lausanne ! Simona Waltert (WTA 154) a cueilli la première victoire de sa carrière contre une joueuse du top ten au terme d'une rencontre au scénario improbable.
La Grisone s'est imposée 6-7 (5/7) 6-3 7-6 (8/6) devant l'Américaine Danielle Collins (WTA 7), finaliste du dernier Open d'Australie, après avoir écarté trois balles de match à 6/3 au jeu décisif du troisième set. Même si le tennis est un sport très injuste, Simona Waltert n'aurait jamais mérité de perdre cette rencontre tant les occasions de prendre la main furent légions. On pense à cette balle de premier set à 5-3 sur le service de Collins, à cette «horrible» double faute à 5/5 au jeu décisif de cette même première manche sans laquelle elle aurait pu bénéficier d'une seconde balle de set.
Une «bonne» idée
La troisième manche fut encore plus épique. Simona Waltert a mené 5-3 avant de perdre trois jeux d'affilée. Elle pouvait recoller au score pour obtenir le droit de disputer un second tie-break. A 6/3, Danielle Collins avait, semble-t-il, match gagné. A 6/5, l'Américaine a eu la «bonne» idée de commettre une double-faute pour ouvrir à nouveau la porte à son adversaire. Simona Waltert ne ratait cette fois pas l'aubaine et pouvait conclure sur sa première balle de match après 3h01'de jeu. «Dans le tennis, il y a souvent des montagnes russes. Un tel scénario peut se produire, lâche-t-elle. L'important est pouvoir les maitriser le mieux possible, de rester le plus haut le plus longtemps.»
Lausanne porte décidément bonheur à Simona Waltert, qui a remporté dimanche au Pays-Bas un tournoi ITF 60'000 dollars. En 2019 alors âgée de 18 ans et classée au 562e rang mondial, elle avait déjà éliminé la tête de série no 1 du tableau, l'Allemande Julia Görges. L'an dernier, elle avait cueilli le titre du double avec Susan Bandecchi. «J'adore jouer à Lausanne», sourit la Grisone qui sera à nouveau sur le court ce mercredi aux alentours de 14h00 face à l'Espagnole Cristina Bucsa (WTA 126).
Une expérience cannoise
Depuis son succès face à Julia Görges, Simona Waltert a sans doute un peu trop musardé en route. Elle n'est pas parvenue à réussir le grand saut qui lui aurait permis de se hisser dans le top 100 de la WTA. Consciente de cet état de fait, elle s'apprête à sortir de sa zone de confort pour rejoindre à Cannes l'académie de Jean-René Lisnard, un ancien 84e mondial, qui a été l'un des artisans de l'éclosion du no 1 mondial Daniil Medvedev. «Je vais tenter l'essai», précise Simona Waltert qui côtoiera notamment le Genevois Antoine Bellier dans sous le soleil azuréén.
Elle espère toutefois partir le plus tard possible pour Cannes. Après ce succès contre Danielle Colllins, elle n'a plus le droit de ne pas enchaîner. Il y a trois ans, c'est Jil Teichmann qui lui avait barré la route en huitième de finale. Ce mercredi, la qualifiée Cristina Bucsa, une joueuse de 24 ans d'origine moldave, apparaît, sur le papier, moins redoutable. «Je connais toutefois assez bien cette joueuse, souligne Jean-René Lisnard qui est présent à Lausanne. Je peux vous dire qu'elle est très dure à battre.»