Sofia Kenin (no 4) peut-elle faire redescendre Iga Swiatek (WTA 54) du petit nuage sur lequel la Polonaise se trouve depuis le début des Internationaux de France 2020?
L'Américaine, qui n'aura que 22 ans en novembre, compte sur son expérience pour forcer la décision samedi en finale de Roland-Garros.
«Je me suis déjà retrouvée dans cette situation. Je l'ai fait. J'ai surmonté ça», a rappelé jeudi Sofia Kenin, qui avait créé la surprise en début d'année à l'Open d'Australie en cueillant son premier trophée majeur alors qu'elle n'avait auparavant jamais dépassé le stade du 4e tour dans un «Major».
«Je connais les émotions générées par une première finale de Grand Chelem, je sais à quoi m'attendre. J'espère qu'Iga sera nerveuse et tendue», a même ajouté la native de Moscou, qui avait perdu le premier set de sa finale à Melbourne avant de prendre l'ascendant sur l'expérimentée Garbiñe Muguruza (deux titres majeurs).
Mais Sofia Kenin devra certainement pouvoir s'appuyer sur d'autres atouts pour vaincre l'impressionnante Iga Swiatek (19 ans), qui a remporté leur seul précédent face-à-face chez les juniors en 2016 à... Roland-Garros. L'Américaine sait mieux que quiconque qu'il est possible de maîtriser ses nerfs dans cette situation.
Championne junior de Wimbledon en 2018, Iga Swiatek peut aller au bout de son rêve. Elle n'a montré aucun réel signe de nervosité jusqu'ici, ni au moment de boucler son 8e de finale face à la tenante du titre Simona Halep (6-1 6-2) ni lorsqu'elle a dû enfiler le costume de la favorite en quart puis en demi-finale.
La Polonaise, qui n'a pas perdu le moindre set dans ses six premiers matches, a même réalisé un parcours de patronne: elle a passé en moyenne 1h10' par match sur le court, lâchant 23 jeux au total, sans jamais sembler surjouer. Aucune de ses précédentes adversaires n'a d'ailleurs pu gagner plus de quatre jeux dans un set...
Iga Swiatek, qui devra dicter le jeu face à la contreuse Sofia Kenin, a jusqu'ici fait abstraction de toute pression. «J'aborde chaque match comme un 1er tour», a-t-elle lâché jeudi. Saura-t-elle également évacuer le stress au moment de jouer sa première finale majeure face à une joueuse déjà titrée en Grand Chelem?
L'histoire récente du tennis féminin pousse à le croire. Naomi Osaka (US Open 2018), Bianca Andreescu (US Open 2019) et... Sofia Kenin ont gagné leur première finale de Grand Chelem face à une joueuse s'étant déjà imposée à ce niveau. Et la Canadienne n'avait que 19 ans lorsqu'elle avait battu Serena Williams en finale à New York.