Novak Djokovic a publié mercredi sur Twitter une lettre ouverte au public australien pour «clarifier» ses propositions faites à l'Open d'Australie. Elles lui ont attiré des railleries et provoqué du mécontentement.
«Mes bonnes intentions envers mes collègues joueurs à Melbourne ont été mal interprétées et considérées comme égoïstes, ingrates. La réalité ne peut pas être plus éloignée de cela», a écrit le no 1 mondial. Il a été placé, ainsi que les meilleurs joueurs et joueuses inscrits à l'Open d'Australie, dans une bulle sanitaire «VIP» à Adelaïde, visiblement moins stricte que celle de Melbourne où se jouera le premier Majeur de l'année du 8 au 21 février.
«C'est difficile pour moi d'être un simple spectateur en sachant l'importance que la moindre aide et le moindre geste ont eu pour moi quand je ne représentais rien. C'est pourquoi j'utilise ma position privilégiée pour aider de mon mieux quand je peux être utile», poursuit le Serbe qui a créé l'été dernier un syndicat de joueurs, la Professional Tennis Players Association (PTPA).
Huit fois champion à Melbourne, un record, Djokovic (33 ans) a été vertement critiqué pour avoir transmis une liste de propositions à la Fédération australienne de tennis (Tennis Australia, TA) pour tenter d'obtenir une amélioration des conditions de confinement à Melbourne. Il évoquait notamment la mise à disposition de maisons dotées de courts de tennis et des repas de meilleure qualité.
Cette attitude n'a pas plu à une partie de la population australienne qui craint une résurgence du Covid, alors qu'elle a subi un confinement strict de juillet à octobre. Le joueur australien Nick Kyrgios a qualifié Djokovic de «crétin» et le Suisse Stan Wawrinka a ironisé sur des propositions faites «depuis Adélaïde ? Ahahahah».
Mercredi, Djokovic a assuré avoir parlé au nom des joueurs qui n'ont pas été traités aussi bien que lui et avoir relayé «des suggestions et des idées évoquées sur notre groupe de discussion».
Au total, 72 joueurs ont l'interdiction de quitter leur chambre pendant deux semaines, après que des cas de Covid-19 avaient été détectés dans leur avion en direction de l'Australie. Les autres joueurs, à Adelaïde, sont autorisés à quitter leur chambre cinq heures par jour pour s'entraîner dans des conditions sanitaires strictes.
Djokovic assure aussi que sa lettre au directeur du tournoi Craig Tiley n'était pas une liste de demandes mais «une réflexion pour de possibles améliorations des conditions de l'isolement le plus strict.»
«La situation s'est enflammée dans les médias et il y a eu l'impression générale que les joueurs, dont moi-même, ont été ingrats, faibles et égoïstes, à cause de leur mauvais état d'esprit lié à la quarantaine», estime Djokovic.
Avant de conclure par une kyrielle de remerciements : «Je voudrais exprimer ma reconnaissance entière à Tennis Australia, au gouvernement australien et aux citoyens locaux, pour avoir bien voulu prendre le risque de nous accueillir pour l'amour du jeu. Nous en sommes honorés et nous ferons au mieux pour suivre le protocole sanitaire mis en place.»
Suffisant pour atténuer un tant soit peu les nombreuses tensions autour du premier Grand Chelem de la saison ?
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