Une superbe victoire dans un stade en délire, avec les présences dans son box de sa fille Alexia et de Magnus Norman, le coach «historique» de nouveau de retour aux affaires: Stan Wawrinka a vécu mardi soir à la Halle St-Jacques l'un des moments qui comptera à l'heure de fermer le livre de sa carrière.
Victorieux 6-4 6-4 du no 3 mondial Casper Ruud au terme d'un match parfait, le Vaudois a démontré qu'il demeurait à 37 ans un grand joueur de tennis. La manière avec laquelle il a dominé le double tenant du titre de Genève et de Gstaad a rappelé au public rhénan qu'un deuxième joueur suisse a pu conduire une carrière exceptionnelle.
Une nouvelle statistique vient d'ailleurs conforter cette vérité. Le triple vainqueur de Grand Chelem et ex-no 3 mondial a, ainsi, battu mardi un joueur du top ten pour la 60e fois. Seuls trois joueurs en activité on fait mieux que lui: Novak Djokovic, Rafael Nadal et Andy Murray.
«C'est vrai, mon niveau de jeu est très élevé. Je le répète depuis des semaines, avance sans forfanterie Stan Wawrinka. La difficulté est de transposer le tout en match.» Il l'a réussi avec un rare brio mardi.
Peut-être que son bras était complètement libéré par la fin de cette sorte de servitude qui commandait de le comparer à Bâle avec le maître des lieux. Directeur des Swiss Indoors, Roger Brennwald n'hésite pas, ainsi, à affirmer que «Stan Wawrinka respire mieux à la Halle St-Jacques lorsque Roger Federer n'est pas là».
Un signe fort
Aujourd'hui 194e mondial, Stan Wawrinka n'entrevoit pas encore la fin de sa carrière. «Je n'ai pas envie de partir tout de suite», lâche-t-il. Le retour à ses côtés de Magnus Norman est un signe fort. Le coach suédois est prêt à consentir à certains sacrifices dans sa vie de famille pour accompagner le Vaudois ces prochains mois.
Présent lors de ses sacres à Melbourne en 2014, à Roland-Garros en 2015 et à Flushing Meadows en 2016, Magnus Norman ne serait pas sorti de sa retraite s'il ne pensait pas que le Vaudois n'avait pas encore quelque chose dans le ventre.
Pour Stan Wawrinka et Magnus Norman, le premier défi à relever sera de pouvoir enchaîner dès ce jeudi avec un huitième de finale contre Brendon Nakashima (ATP 44), ce Californien de 21 ans qui avait poussé Nick Kyrgios à la limite des cinq sets en huitièmes de finale à Wimbledon et qui vient de gagner le premier titre de sa carrière le mois dernier à San Diego.
«Battre Ruud 6-4 6-4 ne vous garantit pas de bien jouer deux jours plus tard», lâchait avec raison Stan Wawrinka mardi soir. Mais la rigueur qu'il a affichée face au Norvégien avec seulement un seul jeu de service «compliqué» - il a écarté 3 balles de break qui auraient permis à Ruud de revenir à 4-4 dans le premier set - incite à un certain optimisme.
Pour peser dans les grands rendez-vous
Brendon Nakashima devra ainsi être très costaud pour ravir le service du Vaudois. «Il faut aussi du temps pour retrouver cette discipline dans la conduite des points, indispensable tout au long du match», reconnaît Stan Wawrinka. Il est apparemment sur la bonne voie là aussi.
Après Bâle, Stan Wawrinka disputera le Masters 1000 de Paris pour conclure son année. En 2023, il pourra utiliser son classement protégé, à savoir le rang de 22e mondial, pour quatre derniers tournois.
Le lundi 20 mars, il ne bénéficiera plus d'aucun passe-droit. Mais à cette date, celui qui fut no 3 mondial aura certainement retrouvé un rang conforme à l'ambition qu'il nourrit désormais: être capable de peser vraiment dans les grands rendez-vous.