Carlos Alcaraz «Sur gazon, Roger et Andy sont les deux meilleurs»

AFP

30.6.2023

A 20 ans, Carlos Alcaraz est N.1 mondial, il a déjà remporté l'US Open et s'est affirmé comme l'un des meilleurs sur terre battue. Mais si le gazon n'est pas encore sa tasse de thé, son titre au Queen's aiguise ses ambitions pour Wimbledon (3-16 juillet).

Carlos Alcaraz est ambitieux avant le début de Wimbledon.
Carlos Alcaraz est ambitieux avant le début de Wimbledon.
IMAGO/Shutterstock

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«J'ai fini la semaine en jouant à un haut niveau donc, là, tout de suite, je me sens comme un des favoris pour gagner Wimbledon», a affirmé l'Espagnol dimanche juste après avoir soulevé le trophée du Queen's, tout en précisant immédiatement qu'il lui fallait «plus d'expérience sur gazon» pour y atteindre son rendement maximum.

«Savoir se déplacer, c'est la clé sur le gazon. Ça détermine si vous allez bien jouer ou pas», a-t-il expliqué après sa qualification la semaine dernière pour son premier quart de finale sur cette surface.

Sur gazon, «il faut faire énormément de petits pas en approchant de la balle pour freiner progressivement. On ne peut pas faire, comme sur dur, un dernier grand pas et bloquer», explique à l'AFP l'entraîneur Patrick Mouratoglou.

«Ça peut être très inconfortable au début, mais une fois qu'on s'est habitué et qu'on se sent bien, ce n'est plus un problème», ajoute l'ancien entraîneur de Serena Williams (trois victoires avec elle à Wimbledon).

«Assez brutal»

«Carlos Alcaraz va très vite s'habituer, mais il est assez brutal dans ce qu'il fait alors que le gazon n'accepte pas la brutalité et la punit par des pieds qui se dérobent ou, pire, des glissades incontrôlées ou des pertes d'équilibre», assure Mouratoglou.

Effectivement, «Carlitos» s'est vite habitué, au point de s'en étonner lui-même: «Je ne pensais pas que mon jeu et mes déplacements (s'adapteraient) si vite», s'est-il félicité dimanche dernier.

«J'ai l'impression que cela fait dix ans que je joue sur gazon, ce qui est assez dingue pour moi», a-t-il ajouté. Car jusque-là, il n'avait joué que deux tournois sur herbe: Wimbledon en 2021 (défaite au 2e tour) et en 2022 (défaite en 8es de finale).

Alors pour son entrée en lice au Queen's cette année, il a donné de gros signes de faiblesse dans son jeu de jambes et a eu le plus grand mal à écarter le Français Arthur Rinderknech, 83e et repêché des qualifications, 4-6, 7-5, 7-6 (7/3).

Cependant, petit à petit il a trouvé ses marques : «Je regarde jouer les meilleurs sur gazon, comment ils bougent. Et sur gazon, pour moi Roger (Federer) et Andy (Murray) sont les deux meilleurs, les deux qui se déplacent le mieux. Donc je veux faire comme eux», a-t-il suggéré.

Djokovic glisse

Il pourrait prendre pire exemple puisque le Suisse détient le record de huit titres à Wimbledon et que l'Ecossais y a triomphé deux fois, sans compter qu'il y a battu Federer en finale des Jeux olympiques 2012.

Alcaraz laisse à dessein l'exemple du meilleur joueur actuel sur gazon, Novak Djokovic qui est invaincu dans le Majeur londonien depuis sa défaite en quarts en 2017, soit une série en cours de 28 matches gagnés pour quatre titres.

«Je ne parle pas de Djokovic parce que lui, il arrive à glisser comme sur un court en terre», a-t-il souligné en ajoutant ne pas en être lui capable. «Je n'arrive pas à glisser sur gazon comme je le fais sur terre ou même sur dur. Il faut le savoir et s'entraîner afin d'adapter ses déplacements et ses frappes», a-t-il relevé.

Malgré son manque d'expérience et de naturel sur cette surface, Alcaraz s'était hissé en 8es de finale à Wimbledon l'an dernier et il n'avait cédé qu'au terme d'un match d'anthologie face à Jannik Sinner. Ce dernier est le seul joueur à avoir jusque-là «copié» Djokovic en glissant également sur gazon, souligne Mouratoglou.

Les statistiques démontrent que gagner le Queen's n'implique pas forcément un titre à Wimbledon. Mais Alcaraz, lui, fera forcément partie des favoris de Wimbledon 2023.