No 1 mondial juniors en 2015, Taylor Fritz (ATP 50) se dresse sur la route de Roger Federer dans un seizième de finale de l'Open d'Australie qui recèle bien des promesses.
Il opposera, ainsi, le double tenant du titre à un espoir qui est entraîné par l'un de ses anciens coaches, Paul Annacone en l'occurrence, et qui est sorti victorieux d'un sacré bras de fer contre Gaël Monfils. Ce seizième de finale doit permettre surtout à Roger Federer de marquer encore davantage son territoire à Melbourne après son succès en trois sets - 7-6 7-6 6-3 - contre Daniel Evans (ATP 190) dans une rencontre où il ne fut pas loin de perdre la première manche.
"La gagner après avoir été mené 5/3 au tie-break fut bien sûr la clé de cette rencontre. Mais même si j'ai failli perdre ce set, je suis convaincu d'avoir livré un bon match, affirme-t-il. Daniel Evans a été très bon. Lui aussi, il a fait son match. J'entends parfois après avoir livré des rencontres aussi serrées contre des adversaires qui ne sont pas bien classés que je ne suis pas en forme. Mais là, je vous arrête: tous les feux sont au vert !"
Sa 96e victoire à Melbourne
Cette 96e victoire à l'Open d'Australie - désormais le tournoi où il a le plus entendu "Game, set and match Roger Federer" -, a été acquise contre un joueur de la vieille école avec une science consommée du slice, contre un joueur aussi désireux de prouver que l'année de suspension qu'il a purgée après un contrôle positif à la cocaïne ne l'avait pas "détruit". "J'avais parfois l'impression de jouer contre moi-même", glisse le Balois comme pour insister sur le jeu presque atypique aujourd'hui de l'homme de Birmingham.
Il s'est, enfin, félicité d'avoir dû jouer pour une fois l'après-midi. "Après le match contre Istomin lundi soir, je ne me suis pas couché avant 03h00 du matin. Aujourd'hui, je peux quitter le stade à 18h00. Je préfère mille fois jouer la journée, insiste-t-il. Pour une simple question de rythme de vie."
Roger Federer devait attendre jeudi après-midi pour savoir s'il pouvait encore conserver ce rythme du bon père de famille qu'il est. Malgré sa jeunesse - il est âgé de 21 ans -, Taylor Fritz a découvert, lui aussi, les joies de la paternité. "Avoir un enfant me condamne quelque part à monter très vite au classement pour ne plus avoir à courir chaque semaine des tournois dans le but de prendre des points", dit-il.
La leçon de Stuttgart
Vendredi, il croisera le joueur qui a bercé tous ses rêves de jeunesse mais aussi un adversaire qu'il aurait très bien pu battre en juin 2016 sur le gazon de Stuttgart. "Je me rappelle l'avoir entraîné très loin au troisième set et avoir bénéficié de balles de break pour servir pour le match, poursuit-il. Et là, je me suis dit: "c'est dingue tu es peut-être en train de battre Federer" et je n'ai plus fait un jeu. Je crois avoir retenu la leçon pour vendredi. Et j'aurai aussi dans mon box, Paul Annacone, un grand coach qui connaît Roger Federer par coeur."
On rappellera que Paul Annacone, après avoir oeuvré avec Pete Sampras, a accompagné Roger Federer de 2010 à 2013.