Dans une interview accordée à "L'Equipe", Dominic Thiem est revenu sur les propos qu'il avait tenus et qui avaient fait polémiques. Même s'il a maintenu son point de vue concernant le fonds de soutien créé pour les joueurs de tennis moins bien classés, l'Autrichien a tenu à se défendre.
"Je ne vois pas pourquoi je devrais leur donner de l'argent." Fin avril, Dominic Thiem (ATP 3) secouait le monde du tennis en s'opposant au fonds de soutien créé pour venir en aide aux joueurs du circuit moins bien classés et donc moins fortunés. Des propos qui avaient provoqué l'indignation chez certains de ses homologues, à commercer par Nick Kyrgios (ATP 40) et la jeune Inès Ibbou (WTA 620).
Face à cette polémique, l'Autrichien de 26 ans a tenu à se défendre et à expliquer son point de vue dans une interview accordée mardi au journal "L'Equipe". "Personne n'a lu en entier l'interview que j'ai donnée (en avril au 'Kronen Zeitung')", a ainsi regretté l'actuel numéro 3 mondial. "Tous les journaux et magazines ont titré là-dessus, ce qui était injuste. Si les gens avaient tout lu, ça n'aurait pas pris ces proportions. C'est la première chose."
"La deuxième, c'est que je n'ai pas dit que je ne voulais pas aider tout le monde", s'est défendu le finaliste du dernier Open d'Australie. "Il y a évidemment beaucoup de joueurs qui méritent d'être soutenus, qui donnent vraiment leur maximum. Je pense aussi qu'il y a des gens et des organisations qui ont davantage besoin de soutien que des joueurs de tennis."
"Je ne veux pas qu'on me force à donner de l'argent"
Pour Dominic Thiem - mais également pour Yannick Noah ou Reilly Opelka (ATP 39) - , c'est l'obligation de donner aux autres qui dérange. "Je veux choisir moi-même qui j'aide et je ne veux pas qu'on me force à donner de l'argent à qui que ce soit", a-t-il alors avancé. Avant de révéler qu'il soutient déjà la relève de son pays. "J'aide déjà des jeunes joueurs en Autriche, des juniors. Je n'en avais jamais parlé publiquement parce que je ne fais pas ça pour mon image. Je le fais parce qu'ils le méritent et que j'en ai envie."
Le double finaliste de Roland-Garros (en 2018 et 2019) a justifié son choix en expliquant que certains acteurs du circuit ne méritaient pas forcément d'être aider et que ils n'agissaient pas en "professionnels". "Si tu veux réussir à percer, tu dois vraiment te donner à 100 %. Quand j'étais plus jeune, j'ai passé deux ans et demi à disputer des Futures (entre 2010 et 2013). Il y a des joueurs qui sont là depuis, je ne sais pas, sept ou dix ans, et qui ne se comportent pas comme des professionnels", s'est-il souvenu.
"C'est pour ça que je sais qu'il y a des joueurs qui n'ont pas une attitude professionnelle. Encore une fois, ce n'est pas tout le monde, mais certains. C'est pour ça que je trouve mieux de choisir qui tu veux aider", a précisé le natif de Wiener Neustadt. Avant de finalement proposer aux instances tennistiques une meilleur répartition du "prize money" lors des tournois.
Gageons que cette mise au point permette à "Dominator" de faire redescendre les tensions qui l'entourent depuis quelques semaines.