Techno Après 10 ans de «League of Legends», Riot joue la carte de la diversification

AFP

22.10.2019 - 08:35

Combat dans «League of Legends» entre les joueurs «Dignitas» et «Evil Genius» lors des championnats nord-américains, en février 2014
Combat dans «League of Legends» entre les joueurs «Dignitas» et «Evil Genius» lors des championnats nord-américains, en février 2014
Source: AFP/Archives

Dix ans après le lancement de son unique production «League of Legends», le studio américain Riot Games compte innover avec de nouveaux titres et une série animée, sans pour autant délaisser l'univers de sa poule aux oeufs d'or, l'une des têtes d'affiche de la scène e-sport.

«League of Legends» («LoL») rassemble encore quelque 100 millions de joueurs chaque mois, avec des pics atteignant les 8 millions de connexions au même moment, malgré l'arrivée de concurrents comme «Fortnite», dans un genre différent.

Si ce jeu pour ordinateurs a évolué depuis ses débuts, ses créateurs entendent désormais changer de braquet. Pour cela, ils viennent d'annoncer plusieurs nouvelles productions: après les batailles en multijoueurs dans des arènes fermées, place entre autres aux jeux de cartes, de combat et de tir en vue subjective (à travers les yeux du protagoniste), également très populaires dans les compétitions de gamers.

Seul le premier a pour le moment été largement dévoilé. Prenant place dans l'univers de «LoL», «Legends of Runeterra» aura pour mission de rivaliser avec le leader de ce marché, «Hearthstone» de l'américain Blizzard.

«Notre équipe adore les jeux de cartes, on joue beaucoup à +Magic+. Cela fait plusieurs années qu'on travaille sur ce projet. On pense pouvoir bousculer le genre, avec des mécaniques différentes et un modèle économique plus juste», explique à l'AFP Nicolo Laurent, PDG de Riot Games.

L'ambition est de rompre avec le principe répandu consistant à proposer aux joueurs de dépenser de l'argent pour espérer obtenir -sans garantie- les cartes les plus puissantes.

«League of Legends» arrivera aussi sur smartphones et consoles, dans une version adaptée.

- Finale à Paris -

«Quand le développement de +LoL+ a démarré, l'iPhone n'existait même pas. On observe les habitudes des joueurs et on essaie de leur proposer une nouvelle expérience», explique le PDG.

Riot Games, détenu par le géant chinois Tencent, n'a donc aucune intention d'oublier le titre qui a fait son succès -et rapporté quelque 20 milliards de dollars de revenus depuis 2009- et qui mobilise encore plus de la moitié de ses équipes de développement, fortes d'environ 1.000 personnes.

Pour conquérir de nouveaux adeptes, le groupe basé en Californie va aussi adapter son univers dans une série animée, «Arcane», qui sera réalisée par le studio parisien Fortiche Productions.

Le projet devrait voir le jour en 2020. Il est intégralement financé par le studio car ce dernier voulait en garder le contrôle créatif mais des discussions avec d'éventuels diffuseurs (plateformes de streaming, chaînes de télévision...) sont prévues.

Avant cela, c'est vers Paris que les yeux des joueurs de «LoL» se tourneront, avec la finale des championnats du monde du jeu organisée le 10 novembre à l'AccorHotels Arena.

Alors que des polémiques ont récemment éclaboussé l'univers de l'e-sport, après que des joueurs ont été sanctionnés par Blizzard pour avoir publiquement pris position en faveur du mouvement contestataire à Hong Kong, Riot Games a cherché à prendre les devants en rappelant ses règles de bonne conduite.

«Nous sommes tous passionnés par la politique. En revanche, nous demandons aux joueurs de ne pas mettre en avant leurs opinions pendant les retransmissions des compétitions. Ce n'est pas une question d'être d'accord avec eux ou non mais nous pensons que ce n'est pas le lieu pour le faire. Ils ont les réseaux sociaux pour cela», prévient Nicolo Laurent.

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