(Archive) Une fusée Ariane 5 décolle du centre spatial aérien de Kourou le 12 décembre 2017, à Kourou, en Guyane française
Photo fournie par Arianespace du décollage d'Ariane 5, le 25 janvier 2018 à Kourou
Ariane 5 commence mal l'année avec deux satellites mal positionnés
(Archive) Une fusée Ariane 5 décolle du centre spatial aérien de Kourou le 12 décembre 2017, à Kourou, en Guyane française
Photo fournie par Arianespace du décollage d'Ariane 5, le 25 janvier 2018 à Kourou
L'année 2018 démarre mal pour Ariane 5: les deux satellites de télécommunications lancés jeudi n'ont pas été mis sur la bonne orbite, fait très rare pour la fusée européenne, mais ce loupé devrait pouvoir être rattrapé.
Dès vendredi matin, l'opérateur luxembourgeois SES a apporté des nouvelles rassurantes sur son satellite SES-14, qui héberge notamment du matériel scientifique pour le programme d'exploration de la Nasa intitulé GOLD (Global-scale Observation).
SES-14 est "en bonne santé" et devrait pouvoir rejoindre l'orbite visée "dans quelques mois", a annoncé SES. "Nous avons le contrôle sur le satellite, nous pouvons le guider, le gérer", a indiqué à l'AFP un porte-parole de SES.
La propulsion électrique du satellite a été allumée et il est "en route" vers l'orbite géostationnaire visée. Il devrait la rejoindre "avec seulement quatre semaines de retard par rapport à ce qui était prévu" à l'origine (et qui nécessitait de toute façon quelques mois).
SES-14 a été lancé depuis la Guyane française avec un autre satellite de communication Al Yah 3 de l'opérateur Yahsat des Emirats Arabes Unis.
"La mission a rencontré des difficultés pendant la phase de lancement, entraînant l'insertion du satellite Al Yah 3 sur une orbite différente de celle du plan de vol", a déclaré vendredi après-midi Yahsat dans un communiqué.
"Toutefois, le satellite est en bonne santé et fonctionne normalement", a indiqué l'opérateur. "Un plan de vol révisé sera déployé pour lui permettre d'atteindre son orbite opérationnelle et de remplir sa mission", a-t-il ajouté.
La fusée européenne avait décollé jeudi à l'heure prévue à 19H20 locales (23H20 à Paris), du Centre spatial guyanais à Kourou, emportant ces deux satellites.
Mais un peu plus de 9 minutes après le décollage, il y a eu eu une perte de contact avec Ariane 5.
"Les premières investigations montrent que cette situation résulte d’une déviation de la trajectoire", indique Arianespace, société de service de lancement, dans un communiqué.
"A la fin de la mission, le lanceur a séparé les deux satellites sur une orbite stable. SES et Yahsat ont chacun confirmé l'acquisition de leur satellite. SES-14 et Al Yah 3 fonctionnent de façon nominale" (normale), souligne la société.
Le problème, c'est qu'il ne s'agit pas de la bonne orbite de transfert, comme l'a précisé à l'AFP une source proche du dossier. Les deux satellites n'ont "pas été séparés à l'endroit où ils auraient dû l'être".
- Réputation de fiabilité -
Arianespace a annoncé la mise en place d'une commission d'enquête indépendante, en coordination avec l'Agence spatiale européenne (ESA). Elle sera présidée par l'Inspecteur général de l'ESA.
Construit par Airbus Defence and Space à Toulouse, SES-14, d'un peu plus de 4,4 tonnes au décollage, est le 53e satellite de l'opérateur SES (Société Européenne de Satellites) à être lancé par Arianespace depuis 1984.
"Nous avons eu une très longue série de tirs réussis avec la fusée Ariane", a souligné le parole-parole de SES. "Nous sommes très conscients" que les lancements comportent toujours une part de risque.
Pour sa part, Al Yah3, construit par Orbital ATK, est le deuxième satellite à être emporté par Ariane pour l'opérateur Yahsat (Al Yah Satellite Communications Company), après un premier lancement en 2011. Sa masse au décollage est proche de 3,8 tonnes.
Fleuron de l'industrie spatiale européenne, Ariane 5 est réputée pour sa très grande fiabilité. C'est l'un de ses arguments commerciaux majeurs face à la concurrence croissante de l'Américain SpaceX, qui propose des lanceurs moins chers.
Avant ce vol, le lanceur lourd européen avait enchaîné 82 succès d'affilée.
De son côté, SpaceX a aussi connu un problème début janvier: un satellite secret du gouvernement américain n'aurait pas atteint l'orbite prévue, selon le Wall Street Journal, citant des sources gouvernementales et industrielles non identifiées. La société a toutefois affirmé que son lanceur Falcon 9 avait "effectué correctement toutes les manoeuvres".
Arianespace précise vendredi que les campagnes de lancement en cours "se poursuivent comme prévu" depuis le Centre Spatial Guyanais.
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