Des festivaliers prennent des photos du tapis rouge au Festival de Cannes, le 8 mai 2018
Benicio Del Toro, président du jury Un certain regard au Festival de Cannes, pose avec des fans, le 8 mai 2018
Un reporter prend des photos de la conférence de presse de Penelope Cruz pour le film "Everybody knows" avec sa tablette, le 9 mai 2018 au Festival de Cannes
Avec ou sans selfies, la chasse aux images est rouverte à Cannes
Des festivaliers prennent des photos du tapis rouge au Festival de Cannes, le 8 mai 2018
Benicio Del Toro, président du jury Un certain regard au Festival de Cannes, pose avec des fans, le 8 mai 2018
Un reporter prend des photos de la conférence de presse de Penelope Cruz pour le film "Everybody knows" avec sa tablette, le 9 mai 2018 au Festival de Cannes
Entre les paparazzis amateurs sur leurs escabeaux, les photographes professionnels en smoking et les invités armés de leurs téléphones portables, mais privés de selfies cette année, la chasse aux images a démarré autour du tapis rouge au Festival de Cannes.
Dans le "haricot", ce trottoir face aux marches du Palais, entre les deux voies de la Croisette, "Joe chasseur de stars" ou "Sharon Stone c'est moi" sont arrivés les premiers.
Parmi les quelque 200 photographes amateurs qui tentent chaque année de capturer les stars cannoises dans leurs objectifs, ce sont des baroudeurs. Trente-sixième festival pour Joseph Morpelli, 72 ans, ancien restaurateur à Saint-Raphaël. Un de moins pour Martine Santoro -"un nom de mafieux siciliens" sourit-elle-, une Cannoise connue par tous ici sous le nom de la star de Basic Instinct.
Ils sont arrivés dès dimanche, avec leurs escabeaux, qu'ils ont soigneusement cadenassés aux palmiers. Deux jours avant la première montée des marches, avec Pénélope Cruz et Javier Bardem, pour l'ouverture du 71e Festival mardi soir.
Le nom de chaque personne et son emplacement a été matérialisé vers le 20 avril, par un système de scotchs, sur le trottoir. "Nous avons organisé des rondes, la nuit, pour éviter que n'importe qui viennent marquer son nom n'importe où", explique Fabrice, le chef d'un des six groupes qui occupent cet espace très prisé des fans, en accord avec la mairie de Cannes.
Ici, tout est cadré, de façon presque militaire: une simple chaise pour le premier rang, puis les marchepieds et derrière les escabeaux, par ordre de taille: "Je n'aime pas jouer au chef, mais j'exige une certaine organisation", explique Fabrice.
"C'est sûr que ça fait des heures d'attente, c'est sûr que c'est ridicule, mais c'est pour la bonne cause", sourit Malika, auprès de l'AFP. "Ici, il y a 50% d'hystériques", lâche une autre Martine, 70 ans, plus de 20 festivals de Cannes à son palmarès.
- "C'est physique, c'est épuisant" -
Organisation millimétrée aussi pour les photographes professionnels, placés le long du tapis, de part et d'autre, sur des gradins. Chaque photographe a sa place attribuée, les agences de presse au premier rang. Et c'est costume noir et nœud papillon de rigueur pour les deux montées des marches du soir, glamour cannois oblige.
Et quand les stars arrivent, c'est du sport: "Une montée des marches, pour nous, c'est 1h30, à jouer des coudes, à garder sa place. C'est physique, c'est épuisant", témoigne l'un de ces photographes, grand habitué du festival.
La chasse aux images, c'est aussi l'affaire des invités, qui viennent fouler chaque jour le tapis, avant l'équipe du film projeté. Des milliers de quidams, en smoking et robes de soirée, qui profitent pour une minute de la lumière des projecteurs. Avec souvent une seule envie, l'immortaliser sur leur téléphone portable...
Une pratique peu au goût des organisateurs: "Trivialité", "embouteillage sur les marches". Le délégué général Thierry Frémaux a tranché: "A Cannes on ne vient pas pour être vu, on vient pour voir". Les selfies, c'est désormais interdit (sauf pour les stars...), sous peine de ne pas pouvoir assister à la séance.
Pour certains des festivaliers croisés mardi soir, la pilule est difficile à avaler: "Ça m'a démangé sur le tapis rouge. C'est quand même un moment rare qui mérite un petit souvenir, mais j'ai respecté la consigne", a confié Claude à l'AFP.
D'autres ont été plus rebelles. Comme cette invitée qui s'est longuement photographiée, au pied des marches, avant de se faire rabrouer par l'un des six membres de la "brigade anti-selfies" puis de s'étaler de tout son long, sous l'objectif des photographes, en se prenant les pieds dans sa robe.
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