«Contenus nocifs»Démanteler Facebook n'est pas la solution
ATS
24.5.2019 - 05:16
Le patron de Facebook a rejeté jeudi toute idée de démantèlement du groupe. Cela «ne réglerait pas les problèmes» liés aux contenus ou à la vie privée contre lesquels il dit lutter ardemment. Mais Mark Zuckerberg a redit être favorable «à une régulation d'internet».
Oter les «contenus nocifs», «empêcher les ingérences dans les élections, nous assurer que nous avons les bons outils de confidentialité», entre autres, sont «selon moi, les sujets de société les plus importants à l'heure actuelle», a affirmé le jeune chef d'entreprise, lors d'une conférence téléphonique consacrée au sujet.
Or démanteler Facebook, qui alloue un budget important au contrôle de contenu, l'empêcherait précisément de lutter efficacement contre ces problèmes. «Nous pouvons faire des choses que les autres (entreprises) ne peuvent juste pas faire».
Mark Zuckerberg répondait ainsi aux voix qui dénoncent un monopole comme Chris Hughes, un cofondateur de Facebook, ou encore la sénatrice Elizabeth Warren, une candidate démocrate à la présidentielle de 2020. Ces derniers ont récemment appelé au démantèlement du groupe et d'autres colosses technologiques qu'ils jugent trop puissants.
En revanche, le patron du réseau social a répété jeudi être favorable «à une régulation d'internet»: «Je ne pense pas que les entreprises seules doivent prendre toutes les décisions sur ce qu'on peut voir ou non sur internet.»
Chiffres à l'appui
Le groupe a dit avoir désactivé immédiatement, c'est-à-dire avant même qu'ils ne deviennent actifs, 1,2 milliard de comptes au dernier trimestre 2018 et 2,2 milliards sur les trois premiers mois de 2019. Cette hausse est «due aux attaques automatisées d'acteurs malveillants (cherchant à) créer de larges volumes de comptes en même temps».
Selon Facebook, ces comptes-là sont faciles à repérer par ses systèmes automatisés et il parvient à presque tous les supprimer avant qu'ils ne créent de «tort». Il peut s'agir de comptes destinés à envoyer des courriers indésirables par exemple.
Toutefois, le réseau social estime que 5% des comptes actuellement comptabilisés comme actifs sur la plateforme sont «faux» – c'est-à-dire par exemple qu'ils ne représentent pas une vraie personne ou une organisation – sur un total de quelque 2,4 milliards d'usagers mensuels actifs.
Plus difficiles à repérer, ils peuvent servir à relayer des campagnes de désinformation à des fins de manipulation politique, l'un des sujets qui empoisonnent Facebook. Le groupe annonce régulièrement des vagues de suppressions de comptes actifs jugés «inauthentiques».
Harcèlement difficile à détecter
Dans son rapport publié jeudi, le réseau social détaille aussi les contenus qui enfreignent ses règles d'utilisation. Pour la nudité, la violence, le sexe, les spams, l'exploitation sexuelle des enfants ou la «propagande terroriste», Facebook affirme détecter plus de 95% des contenus avant qu'un usager ne les lui signale.
En revanche, cette proportion tombe à 65% pour les propos «haineux» (racisme, antisémitisme par exemple) et même à 14% pour le harcèlement, plus difficiles à détecter. Le groupe souligne néanmoins qu'il ne repérait que 38% des discours de haine au premier trimestre 2018.
Faites attention lorsque vous parlez de vous sur Facebook.
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Recevoir des messages d’anniversaire met toujours du baume au cœur même lorsque ceux-ci sont écrits par des personnes qu’on a croisées il y a quatre ans dans un train. Mais en révélant votre date d’anniversaire publiquement, vous servez sur un plateau aux voleurs d’identité l’une des informations les plus importantes vous concernant.
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C’est simple, toute information concernant votre vie privée ne doit pas figurer sur Facebook. Ainsi, il n’est pas nécessaire de divulguer votre statut conjugal par exemple. Surtout que, si votre statut se trouve être "célibataire", vous risquez de recevoir des messages romantiques de personnes qui vous énervaient déjà à l’école alors, à quoi bon?
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Partager ses photos de famille, même si ce sont de bons moments, est plutôt déconseillé. Tout comme les photos au bord de la piscine, à première vue innocentes, qui peuvent ressurgir dans les recoins les plus sombres d’Internet. Au sujet de vos enfants, ils devraient décider par eux-mêmes dans quelle mesure ils tiennent à se mettre en scène sur les réseaux sociaux. Mais aussi longtemps qu’ils ne sont pas en âge de décider, postez aussi peu de photos d’eux que possible.
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Vous avez passé une mauvaise journée au travail? Un conseil, gardez-le pour vous. On ne compte plus le nombre de personnes licenciées parce qu’elles avaient posté des messages à l’encontre de leur employeur sur Facebook.
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Bien évidemment que vous pouvez être fier de votre jolie maison! Evitez seulement de mettre votre adresse sur Facebook. Surtout lorsque…
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...vous dites que vous partez bientôt en vacances.
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De même, évitez de donner la position exacte du lieu où vous vous trouvez actuellement. Les voleurs se feront un plaisir de sauter sur l’occasion et d’aller visiter votre domicile.
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Alors, il est vrai que vous ne posteriez jamais votre mot de passe sur Facebook. Mais qu’en est-il des réponses aux questions "Quel est le nom de jeune fille de votre mère?" ou "Comment s’appelait votre premier professeur?". Votre mot de passe peut être retrouvé ainsi. Votre profil Facebook ne doit en aucun cas fournir un quelconque renseignement pour les réponses à ces questions.
Marc Atallah présente son «Digital Dreams Festival»
Le nouveau festival dédié à la créativité numérique «Digital Dreams Festival» a été présenté lundi par Marc Atallah et son équipe. Co-produit par l’Université de Lausanne (UNIL), l’événement se tiendra du 6 au 8 septembre sur le site de l’université, entre concerts, performances, ateliers ou encore videomapping monumental. «Ce qui fait la particularité de ce festival, c’est qu’il est bâti avec des acteurs complètement différents les uns des autres» a relevé Marc Atallah, directeur du festival. «On a à la fois une dimension artistique, musicale, de méditation, de débat citoyen ou encore d’expérience de réalité virtuelle.»
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