La lauréate du prix Nobel de la paix Tawakkol Karman à Munich, dans le sud de l'Allemagne, le 17 février 2019
L'ancienne Première ministre danoise Helle Thorning-Schmidt à Bruxelles le 26 juin 2015
Le journaliste d'origine zambienne Alan Rusbridger, ancien rédacteur en chef du quotidien britannique The Guardian à Londres le 17 janvier 2012
Des personnalités de tous horizons pour le conseil des sages de Facebook
La lauréate du prix Nobel de la paix Tawakkol Karman à Munich, dans le sud de l'Allemagne, le 17 février 2019
L'ancienne Première ministre danoise Helle Thorning-Schmidt à Bruxelles le 26 juin 2015
Le journaliste d'origine zambienne Alan Rusbridger, ancien rédacteur en chef du quotidien britannique The Guardian à Londres le 17 janvier 2012
Une lauréate yéménite du Nobel de la Paix, une ancienne Première ministre danoise... Facebook a choisi des personnalités représentant un large éventail de pays, de langues et d'horizons pour composer son conseil des sages qui tranchera à l'avenir les contenus litigieux.
C'est «le commencement d'un changement fondamental dans la façon dont certaines des décisions sur les contenus les plus difficiles sur Facebook seront prises», a réagi le directeur des politiques publiques du réseau social, Brent Harris.
Le projet d'une sorte de «Cour suprême», ayant le dernier mot sur le maintien ou non des contenus controversés sur les réseaux Facebook et Instagram, avait été dévoilé fin janvier après avoir été annoncé fin 2019 par le PDG Mark Zuckerberg.
Pour l'heure, elle sera composée de 20 membres à parité égale entre hommes et femmes.
Leur nombre sera porté à 40 «au fil du temps», a précisé mercredi le réseau social, soulignant que ceux-ci «possédaient une grande expertise dans plusieurs domaines clés», notamment la liberté d'expression, les droits numériques, la liberté religieuse, la modération de contenu, les droits d'auteur numériques ou encore la sécurité en ligne, la censure sur internet et la transparence.
Côté femmes, elle compte Helle Thorning-Schmidt, l'ancienne Première ministre danoise et ancienne présidente de l'ONG Save the Children, ainsi que la lauréate yéménite du Nobel de la Paix 2011 Kolkata Abdel-Salam Karman par ailleurs journaliste, militante et femme politique engagée dans la défense des droits des femmes.
Parmi les hommes, Andras Sajo, ancien juge hongrois et vice-président de la Cour européenne des droits de l'Homme, et Alan Rusbridger, ancien rédacteur en chef du quotidien britannique The Guardian, qui a donné une visibilité mondiale au groupe après les révélations du lanceur d'alerte Edward Snowden.
Ces dernières années, Facebook a essuyé de nombreuses critiques, accusé de toutes parts de ne pas agir énergiquement pour supprimer des messages haineux. Il avait notamment tardé à réagir à la propagande, sur son site, de l'armée birmane contre la minorité rohingya.
Définitives
Attaqué en justice, Facebook a dû se résoudre à agir en créant ce conseil des sages.
«Le conseil prendra des décisions définitives et Facebook devra s'y conformer», a expliqué le réseau social.
«Aujourd'hui, l'impact des médias sociaux sur la vie des gens est difficile à saisir. Cela peut souvent être positif», ont estimé mercredi les membres de ce conseil dans un post de blog.
Au moment où le monde entier est confronté à la pandémie du coronavirus, «les médias sociaux sont devenus une bouée de sauvetage pour aider les gens et les communautés à rester connectés», relèvent-ils.
Mais ils peuvent aussi diffuser «des discours haineux, nuisibles et trompeurs», soulignent-ils, relevant que la question de maintenir ou non certains contenus «est devenue de plus en plus urgente pour la société».
Facebook s'engage à rendre publiques toutes les décisions prises par son conseil de surveillance «tout en protégeant l'identité et la vie privée des personnes impliquées».
Le puissant réseau ne pourra en revanche pas révoquer les membres ou le personnel du conseil, qui s'appuiera sur un fonds de 130 millions de dollars.
«Pas la police d'internet»
De son côté, le conseil des sages prendra ses décisions en tenant compte des spécificités culturelles et des sensibilités régionales. A titre d'exemple, un sein nu qui peut choquer dans une société conservatrice n'aura pas le même effet dans un autre environnement.
«Nous construisons essentiellement un nouveau modèle de gouvernance de la plateforme», a estimé Helle Thorning-Schmidt, coprésidente avec trois autres membres dont Catalina Botero Marino, avocate colombienne et ancienne rapporteure spéciale pour la liberté d'expression à la Commission interaméricaine des droits de l'Homme.
L'ancien juge fédéral américain, Michael McConnell, également coprésident, a d'ores et déjà indiqué que le conseil ne serait pas en mesure de traiter tous les litiges tant le volume est important.
La priorité sera donnée aux cas qui pourraient créer des précédents, ceux qui affectent un grand nombre d'utilisateurs ou qui peuvent avoir un effet sur les discours publics.
«Nous allons devoir sélectionner peut-être quelques fleurs, ou peut-être que ce sont des mauvaises herbes, dans un champ de possibilités», a-t-il décrit de manière imagée.
«Nous ne sommes pas la police d'internet», a-t-il en revanche insisté. «Il ne faut pas nous voir comme une équipe d'intervention rapide (...) Notre travail consiste à examiner les appels, à fournir un second regard délibératif après coup», a-t-il ajouté.
Les applications majeures de la décennie
Les applications majeures de la décennie
Les applications régissent notre existence. Voici celles qui ont marqué la décennie précédente.
10e place: TikTok (2016). TikTok est la première application chinoise de réseautage social ayant également rencontré un vif succès en Occident. Cela a valu quelques critiques à l’application sur laquelle de très jeunes utilisateurs surtout postent de brèves vidéos très souvent amusantes. Les médias ont fait état de la censure sur les questions politiques sensibles pour la Chine, ce qui a été démenti par la société
9e place: Flappy Bird (2014): Ce jeu très simple dans lequel il faut faire avancer un oiseau en évitant de heurter des tuyaux a agité le monde entier pendant quelques semaines au début de l’année 2014. Son concepteur a ensuite agi de manière très désintéressée. Il a supprimé son application de tous les App Stores car Flappy Bird était trop addictif. Les jeux actuels pour smartphones fonctionnent naturellement exactement sur ce même modèle économique.
8e place: Google Photos (2015): dès le début, il était possible de stocker gratuitement et en illimité ses photos dans le cloud de Google Photos. C’est ainsi que l’application s’est nettement démarquée de ses concurrents sur le marché du cloud qui se faisaient payer d’ordinaire une jolie somme pour chaque méga-octet d’espace de stockage.
7e place: Slack (2013). Slack a apporté les fonctions connues des tchats privés dans le monde de l’entreprise. Il est désormais également possible de s’envoyer très officiellement des émojis au travail. Cette nouvelle vision de la communication en entreprise sert toutefois aussi à s’assurer que les collaborateurs soient toujours atteignables, souvent également en dehors des heures de travail.
6e place: Candy Crush (2012). Le concept des créateurs de Candy Crush était à l’opposé de celui de Flappy Bird. Ils n'ont en fait que rendu leur jeu toujours plus addictif et ont réalisé des milliards de chiffre d'affaires grâce aux achats in-app (ou achats intégrés).
5e place: Snapchat (2011.: Durant un certain temps, le réseau social Snapchat semblait pouvoir supplanter Facebook, surtout auprès des jeunes utilisateurs. Il possédait de nombreuses fonctionnalités innovantes, comme ses messages à durée limitée et ses filtres amusants. Mais Facebook ne s’est pas gêné pour les copier sur Instagram. Snapchat continue toutefois d’être très présent sur le marché.
4e place: Pokémon GO (2016). Si des personnes courent sans raison apparente dans des parcs sombres avec leur smartphone en main, c’est probablement parce qu’ils chassent les Pokémons. L’application sortie en 2016 a été l'un des premiers jeux de réalité augmentée et elle reste aujourd’hui encore la seule à avoir vraiment du succès.
3e place: Tinder (2012). Avant Tinder, les rencontres en ligne jouissaient d’une réputation plutôt douteuse. Cela signifiait que les utilisateurs qui y avaient recours ne parvenaient pas à trouver quelqu’un de «manière classique». Le fonctionnement très simple et très superficiel de Tinder, où l’on balaie l'écran vers la droite ou vers la gauche afin de témoigner de son intérêt ou désintérêt à de potentiels partenaires, a transformé les rencontres en ligne en un phénomène de masse.
Uber (2011). Uber a révolutionné la mobilité urbaine. Commander une voiture simplement à l’aide d’un smartphone était une nouveauté. L’entreprise a considéré comme facultatives les lois en vigueur relatives au droit du travail et au transport de personnes dans bien des pays et a évincé de nombreuses sociétés de taxis implantées en recourant à des méthodes agressives.
Instagram (2010). Instagram a créé une esthétique complètement nouvelle. Des restaurants changent leur décoration afin d’apparaître sous leur meilleur jour sur l’application. Des personnes se rendent chez un chirurgien esthétique pour une opération du visage leur conférant un «visage Instagram». Et les fonctionnalités copiées à partir de Snapchat permettent aussi à Instagram de devenir l’appli toujours plus populaire pour la communication de personne à personne.
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