Le PDG de Facebook Mark Zuckerberg photographié ici en 2013 expliquant sa vision "pour créer un monde plus ouvert et plus connecté"
Les "j'aime" de Facebook sont une source précieuse de données
Facebook confronté à une campagne de désabonnements et des "class action"
Le PDG de Facebook Mark Zuckerberg photographié ici en 2013 expliquant sa vision "pour créer un monde plus ouvert et plus connecté"
Les "j'aime" de Facebook sont une source précieuse de données
"Quittez Facebook" (#deletefacebook"): mis en cause dans les révélations sur l'utilisation des données de millions d'usagers à leur insu, le réseau social Facebook fait face à une campagne de désabonnements et à la chute de son titre en Bourse.
Son patron-fondateur Mark Zuckerberg a fini par sortir mercredi de son silence pour reconnaître des "erreurs" et promettre des améliorations quant à la protection des données personnelles, en particulier pour les applications tierces auxquelles on se connecte via son compte Facebook.
C'est à travers une application de ce type que des données confidentielles de dizaines de millions de personnes ont fini aux mains de la firme britannique Cambridge Analytica à leur insu.
"Il y a encore à faire, nous devons aller plus vite et le faire", a M. Zuckerberg, sur sa page personnelle, aux plus de 2 milliards d'utilisateurs du réseau social mais aussi aux actionnaires qui encaissent de lourdes pertes depuis plusieurs jours. Il s'est dit "responsable de ce qui se passe" sur le réseau.
Depuis lundi, Facebook a perdu des dizaines de milliards de dollars de valorisation boursière, la chute s'interrompant toutefois mercredi.
La colère contre Facebook était toutefois manifeste.
Brian Acton, cofondateur de l'application de messagerie WhatsApp rachetée à prix d'or en 2014 par Facebook, a joint sa voix à celle de nombreux internautes et appelé à quitter le réseau social.
"Il est temps. #deletefacebook", a écrit sur son compte Twitter M. Acton, qui travaille désormais pour Signal, une application de messagerie rivale de WhatsApp. "Effacer et oublier. Il est temps de se soucier de la vie privée", a-t-il ajouté.
Plusieurs sites internet proposent des astuces pour se désabonner, avertissant toutefois que le processus de désabonnement est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît.
Facebook propose aux utilisateurs une option "désactiver" son compte, qui permet de suspendre temporairement ce dernier. Le journal de l'utilisateur ne sera plus disponible mais certaines informations comme les messages envoyés resteront visibles.
Quant aux utilisateurs qui optent pour "supprimer", ils ne pourront plus réactiver leur compte. Les messages envoyés à des amis resteront accessibles. Les copies de certains éléments tels les historiques de connexion restent également dans la base de données de Facebook.
La suppression définitive du compte peut prendre jusqu’à 90 jours mais, durant cet intervalle, les informations ne sont plus accessibles. Si l'utilisateur se reconnecte, la demande de suppression est annulée, prévient Facebook.
- Pluie de class-action -
Les candidats au désabonnement se servant de Facebook pour se connecter sur d'autres applications ou d'autres sites peuvent par ailleurs connaître des problèmes au moment de s'identifier. Ils devront également penser à leur présence sur d'autres applications rattachées au réseau social comme Instagram, WhatsApp et Messenger.
Mercredi, il était difficile de savoir si les appels aux désabonnements étaient suivis et le nombre de personnes ayant effectivement quitté le réseau.
Pour Roger McNamee, un des investisseurs les plus réputés de la Silicon Valley et un des premiers actionnaires de Facebook, la crise actuelle a fait une victime importante: la confiance placée dans le réseau social par ses utilisateurs. Or, celle-ci est la clé du succès de la société.
"Le problème c'est le mépris insensé pour les droits des utilisateurs à la vie privée et une indifférence vis-à-vis du respect des données qu'ils ont confiées à Facebook", a déploré M. McNamee sur la radio américaine NPR.
"Je ne sais pas exactement ce qui se passe, mais j'ai bien peur qu'il y ait un problème systémique avec les algorithmes et que le modèle économique de Facebook permette à de mauvais acteurs de nuire à des utilisateurs innocents de Facebook", a regretté l'investisseur.
Des utilisateurs et des petits porteurs n'ont pas attendu et ont décidé de porter l'affaire devant des tribunaux pour demander à être dédommagés.
Des cabinets d'avocats américains ont annoncé mercredi avoir déposé des plaintes et recours en nom collectif ("class action") au nom de citoyens et d'actionnaires. Celles-ci doivent toutefois encore être acceptées par un juge pour être instruites.
Toujours sur le plan juridique, plusieurs enquêtes ont été ouvertes aux Etats-Unis par les régulateurs, dont la Commission fédérale du commerce (FTC) et les procureurs de New York et du Massachusetts.
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