Fake News Fake News - voilà pourquoi nous nous laissons séduire

De Michael In Albon

11.3.2021

Le concept de fake news est relativement nouveau. L’ancien président américain Donald Trump est notamment souvent associé à ce genre de désinformation. Comment et pourquoi les fake news fonctionnent-elles ?
Le concept de fake news est relativement nouveau. L’ancien président américain Donald Trump est notamment souvent associé à ce genre de désinformation. Comment et pourquoi les fake news fonctionnent-elles ?
Keystone

Sur Internet, les mensonges peuvent aller très loin. Une fausse information est plus frappante, plus croustillante, plus populaire, et circule plus rapidement. En anglais, on parle de « fake news ». Comment et pourquoi cette désinformation fonctionne-t-elle ?

De Michael In Albon

11.3.2021

L’origine de la diffusion d’une fausse information peut être variée. Elle peut être par exemple être involontaire, par exemple si une nouvelle est mal comprise ou mal restituée. Nous en avons tous déjà fait l’expérience.

Mais il arrive également que nous mentions délibérément. Pour ne pas blesser notre interlocuteur par exemple. En anglais, on appelle ce type de mensonges « white lies ». Soyons honnêtes, ils facilitent parfois notre vie en communauté.

La finalité des fake news est cependant toute autre : leur objectif est souvent de détourner sciemment l’attention, de mener une propagande masquée dans un but précis ou encore, pratique actuellement très répandue sur les réseaux sociaux, de diffuser délibérément de fausses informations.

On déforme alors les faits, on leur prête une attention (trop) soutenue, ou on dénonce son adversaire en diffusant des insinuations.

L’interprétation rend « la vérité » extensible

Parler du mensonge implique également de parler de la vérité. Car ce qui est vrai, les faits objectifs, ne sont pas toujours clairs. Les faits ne sont pas toujours univoques et peuvent donner lieu à des interprétations différentes (autrement dit individuelles).

Le Conseil fédéral a ordonné la fermeture des restaurants : c’est un fait. Mais la manière dont les cantons doivent appliquer cette décision, notamment en ce qui concerne les restaurants des stations de ski, semble toutefois être une question d’interprétation.

Le vrai est ce qui nous utile

Il y a près d’un siècle, le philosophe William James a donné cette définition de la vérité : le vrai est ce qui nous est utile. Il entendait par là que nous considérons qu’une affirmation est exacte tant qu’elle confirme ou explique notre supposition. Edda Humprecht, spécialiste en sciences de la communication à l’université de Zurich, déclare pour sa part :

« Les gens ont tendance à croire les informations qui vont dans le sens de leur vision du monde et de leurs valeurs, même si elles sont fausses. En psychologie, ce phénomène est appelé biais de confirmation. Il apparaît souvent dans le cadre de sujets controversés tels que des élections ou des votes, car les avis sont alors généralement tranchés et définitifs. Vous êtes dans un camp ou dans l’autre. La question n’est alors pas tant de savoir si une information est exacte, mais plutôt de signaler sur les réseaux sociaux un article qui confirme sa propre opinion, ou tout simplement de partager ses propres convictions.

Edda Humprecht mène des travaux de recherche dans à l’institut des sciences de la communication et de la recherche sur les médias de l’université de Zurich. Depuis 2019, elle dirige un projet de recherche international qui étudie pourquoi et comment les fake news se diffusent sur les réseaux sociaux et quelles sont les différences entre les pays.
Edda Humprecht mène des travaux de recherche dans à l’institut des sciences de la communication et de la recherche sur les médias de l’université de Zurich. Depuis 2019, elle dirige un projet de recherche international qui étudie pourquoi et comment les fake news se diffusent sur les réseaux sociaux et quelles sont les différences entre les pays.
John Flury

Comment tombons-nous dans le piège des fake news ?

C’est précisément ce biais de confirmation qui assure le succès des fake news. Ces dernières nous affirment « ce que nous voulons entendre ». Explication d’Edda Humprecht :

Les fausses informations sont généralement bien conçues et consistent en des images chocs ou des messages simples plutôt qu’en des contenus complexes », Beaucoup de gens y sont très réceptifs. Lorsque le contexte est incertain, comme c’est le cas en cette période de pandémie, nous cherchons tout particulièrement des explications qui simplifient un environnement complexe. C’est exactement ce que font les fausses informations : elles présentent un monde binaire où tout est soit blanc ou noir, ou encore bien ou mal. Cette approche est toutefois rarement conforme à la réalité. »

Lire l'interview complète

Retrouvez l’interview complète d’Edda Humprecht dans le magazine « enter », le guide de Swisscom sur les médias numériques destiné aux parents. Le dernier numéro aborde divers sujets en lien avec le thème des fake news.

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Michael In Albon leitet «Schulen ans Internet» und ist Jugendmedienschutz-Beauftragter sowie Medienkompetenz-Experte.
Michael In Albon leitet «Schulen ans Internet» und ist Jugendmedienschutz-Beauftragter sowie Medienkompetenz-Experte.
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