Techno Huawei punit des employés... ayant tweeté avec un iPhone

AFP

4.1.2019 - 15:50

Deux employés de Huawei ont été sanctionnés pour avoir publié les voeux de l'entreprise sur Twitter via un iPhone du grand rival, l'américain Apple
Deux employés de Huawei ont été sanctionnés pour avoir publié les voeux de l'entreprise sur Twitter via un iPhone du grand rival, l'américain Apple
Source: AFP/Archives

Le fabricant chinois de smartphones Huawei a sanctionné deux employés qui avaient utilisé un iPhone de son grand rival américain Apple pour publier un message sur le compte Twitter de l'entreprise, révèle une note interne.

L'incident s'est produit le 1er janvier, lorsque l'entreprise a publié des voeux de Nouvel an à destination de ses abonnés sur le réseau social.

Le "Joyeux #2019" tweeté par Huawei était suivi d'une petite mention indiquant que le message avait été envoyé "via Twitter pour iPhone".

Le populaire youtubeur américain Marques Brownlee a alors effectué une copie d'écran et l'a partagée avec ses 3 millions d'abonnés. Suite à la propagation de l'information, la firme chinoise a effacé le message original.

L'employé incriminé et le chef du marketing numérique ont fait l'objet d'une retenue sur leur salaire du mois de 5.000 yuans (640 euros) suite à "l'impact négatif" de l'incident, selon une note interne circulant sur le réseau social Weibo et consultée par l'AFP.

Le deuxième verra par ailleurs son revenu mensuel gelé et toute promotion interdite pendant 12 mois.

Dans la note, Chen Lifang, directeur du conseil d'administration, avance une explication: l'entreprise tierce qui gère les comptes de réseaux sociaux de Huawei aurait utilisé un iPhone avec une carte SIM hongkongaise après des "problèmes de VPN".

Twitter, à l'image d'autres sites internet occidentaux comme Google ou Facebook, sont rendus inaccessibles par Pékin en Chine continentale. Les internautes peuvent cependant utiliser des logiciels appelés "réseaux privés virtuels" (VPN en anglais) pour en débloquer l'accès.

C'est la défaillance de cet outil qui aurait conduit à utiliser un téléphone avec une carte SIM de Hong Kong, territoire chinois semi-autonome qui n'est pas soumis au blocage d'internet.

Huawei n'a pas répondu à une demande de commentaire de l'AFP.

Le géant chinois a ravi l'an passé à Apple la deuxième place mondiale des vendeurs de smartphones, derrière le coréen Samsung. Mais il fait face à une fronde de Washington, qui pousse ses alliés occidentaux à ne pas utiliser ses équipements télécoms.

Meng Wanzhou, la directrice financière de Huawei, a été arrêtée début décembre au Canada à l'instigation des Etats-Unis. Ils la soupçonnent d'être impliquée dans une fraude visant à contourner les sanctions américaines contre l'Iran.

Cet incident a conduit quelques entreprises chinoises à offrir à leur personnel des subventions pour s'équiper d'un appareil Huawei, voire à faire la chasse aux employés utilisateurs d'un iPhone.

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