Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 mai 2019
Un ordinateur Huawei en vente dans une boutique à Pékin, le 21 mai 2019
L'offensive de Trump met en péril la survie de Huawei, selon des experts
Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 mai 2019
Un ordinateur Huawei en vente dans une boutique à Pékin, le 21 mai 2019
En bloquant l'accès de Huawei à la technologie américaine, Donald Trump a visé le talon d'Achille du géant chinois des smartphones, dont la survie même pourrait être menacée, selon des experts.
S'il est le leader mondial des équipements de téléphonie mobile et numéro deux des smartphones, Huawei a un point faible: sa dépendance envers la technologie américaine, particulièrement pour les puces électroniques dont il équipe notamment ses téléphones.
Au nom de la sécurité nationale, l'administration Trump a interdit la semaine dernière aux entreprises américaines de vendre des équipements de pointe à Huawei, soupçonné d'espionnage au profit de Pékin.
Le coup est rude pour les groupes américains qui comptaient Huawei parmi leurs gros clients, mais il pourrait être fatal au géant de Shenzhen (sud).
«Le pire serait à terme une coupure totale de l'accès à la technologie américaine», analyse le cabinet de consultants Eurasia Group. Huawei «n'y survivrait probablement pas dans sa forme actuelle».
Conséquence immédiate de la décision de Washington: Google a annoncé dimanche qu'il allait devoir couper les ponts avec Huawei, alors que le groupe chinois dépend du géant américain de l'internet pour le système Android, qui équipe l'immense majorité des smartphones dans le monde.
«Revers considérable»
Sans Android, Huawei risque de peiner à convaincre ses clients d'acheter ses téléphones portables, dépourvus des applications Gmail (courriel), Maps (cartographie) ou YouTube (plateforme de vidéos), pour ne citer que les plus connues.
«Il s'agit d'un revers considérable pour la division smartphones de Huawei», observe le professeur Ryan Whalen, du Centre de droit et de technologie de l'Université de Hong Kong.
Huawei assure préparer son propre système d'exploitation, mais l'actuel duopole formé par Android et iOS, le système concurrent d'Apple, semble impossible à détrôner, comme le montrent les échecs de Nokia, Blackberry et Microsoft en la matière.
Fort de ses équipements de réseaux, Huawei se présente comme le leader incontesté de la 5G, la cinquième génération de téléphonie mobile qui permettra un accès ultra-rapide à l'internet, notamment à l'internet des objets.
Mais, là-aussi, Huawei est vulnérable: il achète chaque année de l'ordre de 67 milliards de dollars d'équipements, dont 11 milliards auprès de fournisseurs américains.
D'après Eurasia, les grands producteurs de puces que sont Qualcomm, Qorvo et Texas Instruments ont d'ores et déjà suspendu leurs livraisons à Huawei en attendant que la poussière retombe, de même que les éditeurs de logiciels Oracle et Microsoft.
Cela risque de «totalement compromettre» les ambitions de Huawei dans la 5G, avertit le cabinet de consultants.
Un pion?
Le fondateur de Huawei, Ren Zhengfei, ancien ingénieur de l'armée chinoise, balaie ces craintes en assurant que le groupe dispose de réserves de puces et peut en produire lui-même.
Mais les experts du secteur n'y croient pas.
Huawei «ne peut pas emmagasiner des logiciels et il n'y a aucune chance que l'entreprise survive durablement (...) sans accès à la chaîne d'approvisionnement mondiale», souligne Eurasia.
Huawei a bien créé sa propre filiale de production de puces électroniques, HiSilicon, mais cette dernière est également visée par les sanctions américaines.
Le groupe chinois, privé mais non coté, peut compter sur le soutien du régime communiste. Mais sa survie dépendra largement des intentions véritables du président américain, qui pourrait se contenter de l'utiliser comme un pion dans sa guerre commerciale contre Pékin.
Pour résister aux assauts de Washington, Huawei mise sur le soutien des Européens, que l'administration Trump tente d'éloigner du groupe chinois.
L'un des objectifs de la mise au ban technologique de Huawei est de forcer les Européens à abandonner le groupe pour l'installation de la 5G, selon Eurasia. Huawei a de gros contrats avec des opérateurs européens, pour lesquels changer d'équipementier serait coûteux compte tenu des tarifs très compétitifs du chinois.
Plusieurs pays, comme l'Allemagne, la France et les Pays-Bas résistent jusqu'à présent à l'offensive américaine.
Mais en cas de pression accrue de la part de Washington, «il sera très difficile pour l'UE de continuer à travailler avec Huawei», avertit Guntram Wolff, directeur du centre de réflexion bruxellois Bruegel.
Le clan Trump en images
Le clan Trump (de gauche à droite): Eric Trump et son épouse Lara, Donald Trump derrière son fils cadet Barron, Melania Trump, Vanessa Trump avec son mari Donald Trump Jr. et leurs enfants Kai et Donald Trump III, Ivanka Trump et son mari Jared Kushner, ainsi que Tiffany Trump. Qui sont donc les membres de la nouvelle famille présidentielle américaine? Voici une brève présentation des différents membres de la famille Trump.
Melania (*1970), la troisième épouse de Donald Trump (*1946), a grandi en Slovénie. À l'âge de 16 ou 17 ans, elle s'est lancée dans le mannequinat et est partie pour les États-Unis. Elle a rencontré Donald Trump en 1998, à l'occasion d'une fête. Les deux tourtereaux se sont mariés en 2005. Melania Trump a déjà déclaré qu'en sa qualité de First Lady, elle se ferait «l'avocate des femmes et des enfants.»
Donald Trump Jr. (*1977) est le fils aîné de Donald Trump, issu de son premier mariage avec Ivana Trump. Donald Jr. a suivi des études d'économie à l'Université de Pennsylvanie et est vice-président de la Trump Organisation, aux côtés d'Ivanka et Eric.
L'ancien mannequin Vanessa Trump (*1977) est marié à Donald Jr. depuis 2005. Le couple a cinq enfants. Elle a demandé le divorce en 2018.
Ivanka Trump (*1981) est considérée comme la chouchoute de Donald Trump. Ivanka, qui est titulaire d'une licence en sciences économiques, aurait joué un rôle déterminant dans la réussite de la campagne de son père. Il se murmure qu'elle pourrait à l'avenir se voir confier des missions dignes d'une First Lady. Avant de rejoindre la Trump Organisation, Ivanka travaillait dans le mannequinat et avait créé sa propre marque de mode.
Ivanka Trump est mariée à l'entrepreneur immobilier et éditeur de presse milliardaire Jared Kushner (*1981), avec qui elle a trois enfants. Jared Kushner est issu d'une famille juive aisée, qui soutenait essentiellement le parti démocrate par le passé. Jared a été l'un des principaux conseillers de Trump durant la campagne présidentielle.
Eric Trump (*1984) est le plus jeune fils de Donald Trump et de sa première femme Ivana Trump. Eric a étudié la gestion et les finances à l'Université de Georgetown, à Washington, et travaille au sein de la Trump Organisation depuis 2006. Eric possède également le plus grand domaine viticole de Virginie, la «Trump Winery».
Eric Trump est marié à Lara Yunaska (*1982). Lara a étudié les sciences de la communication et le français. Elle a travaillé en tant que coach fitness et journaliste.
Donald Trump est resté marié avec sa première femme Ivana (*1949) de 1977 à 1992. Ils ont eu trois enfants ensemble: Donald Jr., Ivanka et Eric.
Tiffany Trump (*1993) est considérée comme la grande inconnue du clan Trump. Elle est née du second mariage de Donald Trump avec l'actrice Marla Maples. Tiffany a obtenu son diplôme en sociologie et développement urbain à l'Université de Pennsylvanie.
Barron (*2006) est le plus jeune fils de Donald Trump et le seul qu'il a eu avec Melania. Barron s'est fait connaître durant le discours de victoire de Donald Trump. Il était trois heures du matin, et le garçonnet piquait constamment du nez.
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