TechnoLa levée de boucliers face au projet de Facebook ne bloquera pas les monnaies numériques
AFP
18.7.2019 - 08:09
La monnaie numérique Libra que Facebook compte lancer en 2020 a suscité une levée de boucliers à Washington qui pourrait contrarier son démarrage, mais n'empêchera pas le développement des cryptomonnaies dans le monde, estiment les analystes.
Le projet de Facebook a suscité le scepticisme des législateurs américains comme des ministres des Finances du G7, ainsi que des banques centrales et des régulateurs du monde entier.
Voici en quatre questions, les enjeux réglementaires et concurrentiels auxquels fait face la future Libra.
- Qui a peur de Libra ? -
Si les législateurs ont fait part de leurs inquiétudes par rapport à la mauvaise réputation de Facebook en matière de confidentialité et de protection des données personnelles, d'autres questions financières plus vastes les préoccupent.
La taille de Facebook, premier réseau social du monde avec 2,7 milliards d'utilisateurs si l'on comprend toutes ses applications (WhatsApp, Messenger), implique que la monnaie Libra pourrait perturber le système financier mondial et rendre la tâche plus difficile aux banques centrales comme la Fed.
«Si les gens devaient stocker un grand volume de Libras et les conserver comme un actif, cela pourrait diluer l'efficacité d'une politique monétaire», avertit Martin Chorzempa, du Peterson Institute for International Economics (PIIE).
«La Fed peut influencer le dollar mais elle n'agira pas de la même façon sur la Libra», qui sera appuyée sur un panier de monnaies.
«La plus grande menace concernera les marchés émergents et les pays en développement où les gens veulent se débarrasser de ces devises locales», ajoute ce chercheur.
«Imaginez la demande pour la Libra dans un endroit comme le Venezuela», où la monnaie s'est effondrée suite à une hyperinflation.
Contrairement au bitcoin, une monnaie dématérialisée conçue à partir d'un logiciel et dont la valeur connaît une grande volatilité, Libra sera gérée par un consortium à but non-lucratif et s’appuiera sur des réserves (bons, actifs).
Pour Lamont Back, professeur d'économie à l'Université DePaul, Facebook n'a pas expliqué comment va fonctionner cette association Libra, à laquelle elle veut convier une centaine de partenaires.
«Ce serait vraiment le rôle d'une banque centrale», affirme-t-il. Pour l'instant, quelque 27 compagnies ont rejoint le projet dont PayPal, Visa, Uber, Mastercard et Spotify.
- Quel lancement en 2020 ? -
Pour Lou Kerner, spécialiste des cryptomonnaies, la Libra «est probablement morte dans l'oeuf». «Il y a simplement trop d'instances de régulation, trop d'incertitudes sur ce que va être cette monnaie», ajoute cet expert.
Il rappelle que le gouvernement américain «veut que le dollar soit la monnaie de réserve mondiale et s'oppose à tout ce qui pourrait constituer une menace à cela».
Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a déclaré cette semaine que Facebook serait soumis à «des normes de sécurité très élevées» avant de pouvoir participer au système de paiement.
Les ministres des Finances du G7 ont également exprimé leur inquiétude cette semaine. Le ministre français Bruno Le Maire a affirmé mercredi que les conditions n'étaient «pas réunies pour que le Libra se mette aujourd'hui en place».
- Quelles offres concurrentes ? -
Facebook lui-même le dit: si la Libra échoue, d'autres monnaies numériques vont gagner du terrain.
«Si nous n'agissons pas, nous pourrions bientôt voir une monnaie numérique contrôlée par d'autres nations aux valeurs radicalement différentes des nôtres», a objecté devant le Congrès David Marcus, responsable de l'initiative chez Facebook et ancien président de Paypal.
En Chine, les groupes du secteur de la technologie financière («fintech») opèrent déjà sur de nombreux marchés, de la Grande-Bretagne à l'Asie du Sud-Est, note M. Chorzempa.
«Si les régulateurs américains interdisent des projets tel que la Libra (...), la fintech chinoise pourra accroître sa domination dans le monde», a-t-il mis en garde.
- Quelle marche à suivre ? -
Si les Etats-Unis sont à la traîne en la matière, avancer trop vide présenterait des dangers, souligne Lamont Black. «L'innovation est risquée par nature», ajoute ce professeur.
Pour Timothy Massad, ancien secrétaire adjoint au Trésor, l'incertitude entourant le projet de Facebook met en évidence le besoin de réorganiser la réglementation pour couvrir ces nouveaux actifs numériques.
«Nous devons adopter une loi pour réinitialiser les paramètres réglementaires», affirme-t-il. «L'innovation financière génère des produits et des systèmes qui dépassent le cadre réglementaire existant».
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