En SuisseLes grandes plateformes devront être plus transparentes
ATS
29.10.2025 - 12:48
AlgorithmWatch CH salue le projet mis en consultation mercredi par le Conseil fédéral visant à demander davantage de transparence aux grandes plateformes en ligne, y voyant une «étape importante», mais encore incomplète. Les partis de gauche exigent eux aussi une plus large régulation.
La loi se limite aux grandes plateformes de communication et aux grands moteurs de recherche parce qu'ils influencent fortement le débat public et la formation de l'opinion en raison de leur portée (archives).
ATS
Keystone-SDA
29.10.2025, 12:48
29.10.2025, 17:27
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«Au vu de la concentration croissante du pouvoir de marché et d'opinion entre les mains de quelques géants de la technologie, il était grand temps que le Conseil fédéral ouvre enfin la procédure de consultation à ce sujet», souligne mercredi AlgorithmWatch CH, une organisation issue de la société civile. La proposition de loi du gouvernement était initialement annoncée pour mars 2024.
Le projet de loi du Conseil fédéral est un pas important dans la bonne direction, souligne AlgorithmWatch CH. Les mesures prévues constituent des étapes importantes pour faire des réseaux sociaux un lieu davantage propice à un dialogue constructif.
Encore des lacunes
«Cependant, certaines lacunes subsistent, notamment en ce qui concerne les chatbots d'IA générative, qui ne devraient a priori pas être concernés par la loi», indique Estelle Pannatier, chargée de politique chez AlgorithmWatch CH. La réglementation devrait également concerner les plus petites plateformes, plutôt qu'uniquement les plus grandes.
L'organisation, qui s'engage pour que les algorithmes et l'intelligence artificielle renforcent la justice, la démocratie, les droits fondamentaux et la durabilité, souligne également que la réglementation présentée ne suffira pas à créer des espaces de débats publics constructifs, qui ne soient pas marqués par la concentration du pouvoir des entreprises de technologie. Toute une série d'autres actions sont nécessaires, comme par exemple le développement d'alternatives démocratiques aux plateformes actuelles.
La gauche veut davantage
Du côté des partis, le PS estime que le projet ne va pas assez loin et qu'il entre en vigueur trop tard. Après des années de tergiversations par égard pour les intérêts technologiques américains, il faut maintenant urgemment agir, définir des responsabilités claires et mettre en place des règles efficaces pour protéger la population.
Le projet du Conseil fédéral reste bien en deçà des normes en vigueur dans l’Union européenne, relève le parti. Des progrès sont encore à faire en matière de protection des enfants et des jeunes, de règles de concurrence ainsi qu’au niveau des procédures de signalement et de suppression des contenus illégaux, notamment des discours de haine.
Tout en saluant le projet de loi, les Vert-e-s estiment également que le Conseil fédéral devrait l'améliorer et assumer ses responsabilités vis-à-vis de la population. La proposition ne va pas assez loin et laisse toujours trop les mains libres aux oligarques de la technologie.
A droite, la conseillère nationale UDC zurichoise Nina Fehr Düsel juge «juste» le projet du Conseil fédéral, qui vise les grandes plateformes. La procédure de notification est importante, notamment en ce qui concerne la protection de la jeunesse, écrit-elle sur la plateforme X. L'UDC prendra position à la fin de la procédure de consultation en février, a indiqué la porte-parole Andrea Sommer à Keystone-ATS.
Le conseiller national PLR zurichois Andri Silberschmidt a salué sur les ondes de la radio SRF le fait que les plateformes de communication, sur lesquelles se passent beaucoup de choses, soient à l'avenir tenues pour responsables. Il est donc important que la Suisse dispose de ses propres règles en la matière.