Les logos des géants américains du numérique, Google, Apple, Facebook et Amazon visés par la taxe française, dite «Gafa»
Le roquefort, un des produits visés par le doublement des taxes douanières par les Etats-Unis en représailles de la taxe sur le numérique
Le roquefort, un des produits visés par le doublement des taxes douanières par les Etats-Unis en représailles de la taxe sur le numérique
Gafa contre champagne: les hostilités sont relancées entre Washington et Paris
Les logos des géants américains du numérique, Google, Apple, Facebook et Amazon visés par la taxe française, dite «Gafa»
Le roquefort, un des produits visés par le doublement des taxes douanières par les Etats-Unis en représailles de la taxe sur le numérique
Le roquefort, un des produits visés par le doublement des taxes douanières par les Etats-Unis en représailles de la taxe sur le numérique
Le champagne, la maroquinerie et le roquefort bientôt deux fois plus chers aux Etats-Unis? Washington a menacé de surtaxer une ribambelle de produits emblématiques en représailles à la taxe française sur le numérique, relançant les hostilités avec Paris dans cet épineux dossier.
Sur la liste des produits révélée lundi par les Etats-Unis, et qui pèsent l'équivalent de 2,4 milliards de dollars, figurent de nombreux fromages dont le roquefort, les yaourts, le vin pétillant ainsi que des produits cosmétiques comme le savon, le maquillage et les rouges à lèvres, ou encore les sacs à main.
Le représentant américain au Commerce (USTR) estime être en droit d'imposer sur ces produits des tarifs douaniers additionnels pouvant aller jusqu'à 100% si Paris ne renonce pas à sa taxe sur les entreprises du numérique. Pour Washington, celle-ci cible «injustement» les mastodontes américains, les Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon).
L'annonce de l'USTR, qui fait suite à une enquête ouverte en juillet dernier, doit encore recevoir l'aval du président. L'imposition de tarifs douaniers punitifs sur les produits français – qui s'ajouteraient à d'autres surtaxes sur le «made in France» déjà décidées par les Etats-Unis en raison d'un contentieux autour de l'avionneur Airbus – ne pourra pas intervenir avant la mi-janvier, à l'issue d'une période de consultations.
Mais Paris n'a guère attendu pour réagir: «C'est inacceptable», a tonné mardi le ministre français des Finances Bruno Le Maire, qui a souhaité une «riposte forte» de l'Union européenne.
«Jamais»
Cette dernière «agira d'une seule voix», a affirmé mardi un porte-parole de la Commission européenne.
L'exécutif européen laisse la porte ouverte: l'UE – qui jusqu'ici a échoué à serrer les rangs autour d'une taxe européenne sur le numérique – cherchera à engager «immédiatement des discussions avec les États-Unis sur la manière de résoudre cette question à l'amiable».
Lundi, avant l'annonce américaine, Bruno Le Maire avait déjà prévenu que la France ne renoncerait «jamais» à sa taxe, qui impose les géants du numérique à hauteur de 3% du chiffre d'affaires réalisé en France.
Ce dispositif doit rapporter à l'Etat français quelque 400 millions d'euros, une somme qui peut sembler dérisoire – Apple a par exemple annoncé il y a un peu plus d'un mois un bénéfice annuel de plus de 55 milliards de dollars. Mais cela n'empêche pas la taxe française de semer depuis le début la zizanie entre Paris et Washington.
Emmanuel Macron et Donald Trump avaient pourtant semblé enterrer la hache de guerre lors du dernier G7, en donnant à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) le mandat de négocier un vaste accord international sur la question épineuse de la fiscalité du numérique.
Les grands noms de la tech se voient régulièrement reprocher de ne pas payer leur juste part d'impôt, grâce à des montages d'optimisation qui leur permettent de transférer leurs bénéfices vers des Etats à faible fiscalité.
Déjà des conséquences côté français
Après avoir soutenu la quête d'une solution internationale, l'administration Trump, plutôt connue pour critiquer les négociations multilatérales quel que soit leur objet, aurait selon la France et la Commission européenne d'ores et déjà pris ses distances avec le projet mené par l'OCDE.
Le président américain, depuis Londres où il participe à un sommet de l'Otan, et où il doit s'entretenir avec son homologue français, a d'ailleurs exprimé clairement son objectif.
«Je ne suis pas nécessairement amoureux de ces entreprises (du numérique) mais elles sont à nous, ce sont des entreprises américaines, je veux les taxer, ce n'est pas la France qui va les taxer», a-t-il dit.
Ni la France ni un autre pays, d'ailleurs. L'administration Trump a également indiqué lundi qu'elle envisageait d'ouvrir une enquête à l'encontre de l'Autriche, de l'Italie et la Turquie pour déterminer si leurs taxes sur le numérique menacent les entreprises américaines.
Côté français, les menaces américaines faisaient souffrir mardi les valeurs du luxe à la Bourse de Paris. LVMH – qui vient de mettre la main sur le joailler américain Tiffany – ainsi qu'Hermès ou Kering étaient dans le rouge à la mi-journée.
Inquiétude aussi pour le syndicat agricole français FNSEA, qui a demandé à ne pas être «pris en otage» du conflit autour du secteur numérique. Les Etats-Unis sont le premier débouché des vins et spiritueux français.
Voici ce que gagnent les employés de Google, Tesla ou Facebook
Voici ce que gagnent les employés de Google, Tesla ou Facebook
Vous avez envie de décrocher un emploi auprès d'une grosse entreprise américaine et profiter de la vie avec un gros salaire? C'est parti, envoyez vos candidatures aux firmes suivantes:
Google: salaire médian 197'000 francs, salaire du PDG Larry Page: 1.-dollar. Voilà qui explique l'atmosphère détendue sur le lieu de travail. La bonne affaire!
Facebook: salaire médian 240'000 francs, salaire du PDG Mark Zuckerberg: 8,8 millions. Certes, «Zuck» ne touche qu'un salaire de 1 dollar, mais l'entreprise contribue à hauteur de quasiment 9 millions pour ses frais de voyage et de sécurité.
Tesla: salaire médian 54'800 francs, salaire du PDG Elon Musk: 49'920 dollars. Étant donné qu'il faut du travail à la chaîne pour construire les véhicules, le salaire moyen chute. En outre, les salaires des dirigeants ne sont pas excessifs en raison des limitations de budget.
Amazon: salaire médian 28'000 francs, salaire du PDG Jeff Bezos: 1,68 million. De nombreux postes dévolus à l'emballage des produits dans les centres de distribution tirent les salaires vers le bas. Toutefois, les ingénieurs en informatique peuvent exiger un salaire bien meilleur.
McDonald's: salaire médian 7000 francs, salaire du PDG Steve Easterbrook: 21,7 millions (avec bonus). Ici, la différence est énorme. Peu d'entreprises américaines disposent d'une différence si prononcée entre les bas salaires et les émoluments patronaux. Dans ce cas, le PDG gagne 3100 fois plus d'argent que le salaire médian.
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