Le robot cosmonaute russe Skybot F-850, alias Fedor, le 26 juillet 2019 au cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan
Fedor, premier robot humanoïde russe à avoir séjourné dans l'espace, ne sera plus utilisé pour de telles opérations mais sera remplacé par un modèle plus approprié aux missions longues et dangereuses
Mission terminée pour le robot de l'espace russe
Mission terminée: le robot humanoïde russe Fedor n'ira plus dans l'espace
Le robot cosmonaute russe Skybot F-850, alias Fedor, le 26 juillet 2019 au cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan
Fedor, premier robot humanoïde russe à avoir séjourné dans l'espace, ne sera plus utilisé pour de telles opérations mais sera remplacé par un modèle plus approprié aux missions longues et dangereuses
Mission terminée pour le robot de l'espace russe
La mission est terminée pour le premier robot humanoïde russe à avoir séjourné dans l'espace, Fedor, qui ne sera plus utilisé pour de telles opérations mais sera remplacé par un modèle plus approprié aux missions longues et dangereuses.
«Il ne s'envolera plus. Il n'y a plus rien à faire pour lui là-bas, il a rempli sa mission», a déclaré à l'agence de presse Ria Novosti Evgueni Doudorov, le responsable de l'équipe ayant conçu Fedor.
«Techniquement, tout a été merveilleux avec le robot et nous sommes donc entièrement satisfaits de son état», a ajouté M. Doudorov, précisant que Fedor n'a rencontré «aucun problème» à bord de l'ISS.
Le robot humanoïde est rentré sur Terre le 6 septembre après avoir passé plus d'une semaine à bord de l'ISS avec pour mission d'assister les cosmonautes russes Alexandre Skvortsov et Alexeï Ovtchinine dans leurs tâches. Au cours de l'expédition, il a réalisé une série de travaux avec les instruments de bord et a recueilli des données techniques.
Selon ses développeurs, le robot anthropomorphe qui mesure 1,80 m de haut et pèse 160 kg n'est toutefois pas en mesure de remplacer les cosmonautes pour des missions plus longues et dangereuses comme les sorties dans l'espace.
Fedor, acronyme de «Final Experimental Demonstration Object Research», est capable de reproduire les mouvements humains et peut être piloté à distance. Mais il est incapable de se déplacer en conditions de gravité zéro et ses longues jambes se révèlent inutiles à bord de l'ISS.
Son voyage avait valeur de premier test pour le développement de modèles plus avancés.
Selon M. Doudorov, les développeurs russes élaborent déjà les plans de son remplaçant, qui «devra répondre aux exigences d'un travail à l'extérieur du vaisseau». L'avenir de Fedor n'a, lui, pas encore été décidé.
– Opérations de sauvetage -
L'agence spatiale russe Roskosmos espère utiliser la robotique pour mener des opérations délicates telles que les sorties hors de l'ISS et éventuellement pour «conquérir l'espace lointain».
Portant le numéro d'identification Skybot F850, Fedor est le premier robot humanoïde à avoir été envoyé dans l'espace par la Russie. Il a été précédé en 2011 par le robot de la Nasa Robonaut 2, finalement revenu sur Terre en 2018 en raison de problèmes techniques, et par le petit robot japonais Kirobo en 2013.
L'envoi de Fedor à bord de l'ISS avait connu un raté avec l'échec de la première tentative d'arrimage de son vaisseau Soyouz en raison de «défaillances de l'équipement radio» à bord du laboratoire orbital. La deuxième tentative d'arrimage avait été la bonne.
Le secteur spatial russe, qui fait historiquement la fierté du pays, tente ces dernières années de retrouver un nouveau souffle avec l'annonce de missions ambitieuses. Mais il reste plombé par une série d'accidents embarrassants et de scandales massifs de corruption.
Le retour du robot sur Terre le 6 septembre était ainsi intervenu le même jour que les remontrances du président russe Vladimir Poutine aux responsables de Roskosmos pour les retards innombrables dans la mise en exploitation du nouveau cosmodrome de Vostotchny, en Extrême-Orient, censé incarner le renouveau de l'industrie spatiale.
La construction de Fedor, à l'origine prévu pour le ministère russe des Situations d'urgence en charge notamment de la lutte anti-incendie et des services de secours, a coûté près de 300 millions de roubles (environ 4,2 millions d'euros au taux actuel), selon les médias russes.
Il devait d'abord être utilisé pour des opérations de sauvetage sur Terre dans des conditions dangereuses pour l'homme. Il a ensuite été adapté pour une opération test en orbite.
En avril 2017, une vidéo diffusée par les médias russes montrait un prototype de Fedor tirer sur des cibles avec un pistolet dans chaque main. Les autorités russes s'étaient alors défendu de vouloir «créer un Terminator», tout en affirmant que la «robotique de combat est la clé vers la création de machines intelligentes».
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