Modération des forums InternetQui surveille le Net? La question se repose après le massacre d'El Paso
AFP
6.8.2019 - 07:59
Le forum de 8Chan, où le tueur d'El Paso a déversé sa haine des immigrés avant de passer à l'acte, a été bloqué pour un temps parce qu'un fournisseur de services pour sites internet a décidé qu'il en avait eu assez. Une décision qui illustre les difficultés légales et éthiques pour policer ces espaces du net.
Matthew Prince, le patron de Cloudflare, dont les services sont utilisés par 8Chan, a qualifié dimanche le forum, prisé des extrémistes de tout genre car il ne modère pas les contenus, de «cloaque rempli de haine».
Sa décision a rendu 8Chan inaccessible, le temps de trouver un autre fournisseur, BitMitigate, moins regardant -- pour les détracteurs -- ou plus respectueux de la liberté d'expression -- pour ses défenseurs.
La liberté de parole revendiquée par 8Chan ou d'autres forums du même genre les rends très différents des réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter qui ont des règles beaucoup plus strictes, même si de nombreuses zones d'ombres et d'arbitraire subsistent également sur ces réseaux.
Mark Potok, du centre de réflexion Centre for Analysis of the Radical Right, qui étudie les mouvements d'extrême-droite, juge tout à fait normal que les fournisseurs de service d'hébergement ou de protection informatique forcent des sites comme 8Chan à fermer.
«Ces entreprises privées ont une obligation morale de forcer ces sites à fermer», affirme-t-il.
«Les forces de l'ordre devraient avoir le droit de surveiller 8Chan et d'autres forums de ce type sans que cela ne viole le droit», ajoute-t-il.
Donald Trump, lui-même critiqué pour ses déclarations et prises de positions ambiguës envers les suprémacistes blancs, a dénoncé cet internet qui serait un «moyen de radicaliser des esprits dérangés et exécuter ces actes démentiels».
«Nous devons jeter la lumière sur ces recoins sombres de l'internet et empêcher les tueries de masse avant qu'elles ne se produisent», a-t-il insisté lundi lors d'une allocution solennelle, soulignant qu'internet servait aussi à organiser le trafic d'êtres humains, la distribution illégale de drogue et «tant d'autres crimes haineux».
La tuerie d'El Paso, qui a fait 22 morts après la publication d'un manifeste dénonçant «l'invasion hispanique» du Texas, ont ravivé le débat sur la responsabilité des sociétés en ligne.
«Ces plateformes technologiques ont la responsabilité d'écarter les groupes extrémistes qui incitent à la violence», affirme Darrell West, directeur en charge de l'innovation technologique au prestigieux Brookings Institution.
«Cela ne relève pas de la liberté d'expression (...) parce que les gens n'ont pas le droit d'inciter à la violence. Cela fait beaucoup de mal à la société de permettre à des gens d'être violents, de prononcer des discours de haine et de mettre en danger d'autres personnes», insiste t-il.
Un constat à nuancer pour Karen Kornbluh, qui s'occupe des question d'innovation numérique au sein du German Marshall Fund.
«Ces décisions sont très difficiles à prendre pour des entreprises. Elles ont de la réticence -- et à juste titre -- de s'attaquer à la liberté d'expression», souligne-t-elle.
Pour Mme Kornbluh, un moyen de lutter contre l'incitation à la violence serait de dénoncer auprès des autorités toute activité soupçonnée d'être criminelle, à «l'instar de ce qu'elles font pour la pédopornographie».
Kate Klonick, professeure à St. John's University, et spécialiste du droit du web, estime que des sociétés comme Cloudflare ne sont peut-être pas les mieux équipées pour prendre ce genre de «décisions sur la gestion des contenus», qui donnent tant de fil à retordre aux réseaux sociaux.
Mme Klonick a publié en 2017 un article sur le sujet dans lequel elle évoquait le problème.
«Et si Cloudfare commençait à suspendre ses services pour un politicien que son PDG n'aimerait pas?«, s'interroge t-elle.
«Les gens qui dirigent ces entreprises ne sont pas des élus et pourtant nous attendons d'eux qu'ils protègent nos libertés fondamentales», souligne t-elle.
Mark Zuckerberg, le fondateur et patron du premier réseau social au monde, Facebook, ne dit pas autre chose, même s'il a des moyens financiers et humains infiniment plus importants pour prendre ce genre de décisions.
«Je suis convaincu que les gouvernements et les régulateurs doivent jouer un rôle plus actif», écrivait-il dans une tribune publiée le 31 mars dans de nombreux journaux aux Etats-Unis et en Europe
Il juge qu'il faut de nouvelles règlementations dans quatre domaines: les contenus violents et haineux, l'intégrité des élections, la protection de la vie privée et la portabilité des données.
Vol de données NFC: protégez vos cartes de crédit sans contact
Vol de données NFC: protégez vos cartes de crédit sans contact
Le paiement sans contact via carte de crédit fait des émules: des millions de consommateurs utilisent déjà cette technologie pour payer de petits montants en quelques secondes.
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Les distributeurs de cartes de crédit en font activement la promotion: la plupart des nouvelles cartes de crédit sont équipées d'une puce NFC (Near Field Communication, ou Communication dans un champ proche).
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Il suffit de chercher le symbole WLAN/Wi-fi pour déterminer si la carte est équipée de la fonctionnalité de paiement sans contact. Il ne reste plus qu'à apposer la carte sur le terminal pour envoyer le paiement. Cependant, ce confort a un prix.
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Les fraudeurs ont désormais développé de nouvelles méthodes leur permettant d'accéder aux données stockées sur ces cartes équipées de la puce NFC. Ils peuvent ainsi s'enrichir au détriment de la victime.
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Nous vivons à une époque où l'argent n'est plus dérobé de façon conventionnelle. Il est beaucoup plus lucratif de mettre directement la main sur les informations de la carte de crédit de la victime.
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Aujourd'hui, grâce aux cartes de crédit équipées du paiement sans contact, cette manipulation dure à peine quelques secondes. Les fraudeurs ont simplement besoin d'un scanner RFID, qu'il est possible de se procurer en ligne pour environ 40 francs.
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Les données de la carte de crédit de la victime sont captées à travers la poche, le sac à dos ou le porte-monnaie. C'est ainsi que le numéro de carte et la date d'expiration sont transmis au fraudeur.
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Ces informations sont amplement suffisantes pour passer de petites commandes dans certains magasins en ligne. Ainsi, le criminel peut faire ses emplettes avec les données volées.
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En outre, il se peut que ce piratage ne nécessite même plus de scanner, étant donné que toujours plus de Smartphones disposent d'une puce NFC intégrée pour pouvoir utiliser le paiement sans contact.
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On peut imaginer que les fraudeurs utilisent un logiciel malveillant pour déclencher le lecteur NFC, activer la carte de la victime et transférer les données récupérées sur Internet.
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Si vous remarquez des transactions suspectes sur votre relevé bancaire, contactez immédiatement votre banque ou votre fournisseur de carte afin, si nécessaire, de faire opposition.
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Néanmoins, comment réagir avant qu'il ne soit trop tard? Au final, le vol de données ne se remarque même pas sur le moment.
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On peut douter de l'efficacité des coques en aluminium censées protéger des «ondes manipulatrices». Toutefois, dans ce cas de figure, l'aluminium est une bonne solution. Si la carte a été fabriquée en cette matière, le fraudeur n'a aucune chance.
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Entre-temps, de nouveaux porte-monnaie avec «protection-RFID» intégrée ont vu le jour (Alpine Swiss en a produit un modèle). Le contenu de ces porte-monnaie est protégé du vol de données.
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D'autres documents équipés de la technologie NFC sont vulnérables, tels que le SwissPass émis par les CFF. En revanche, les éventuels fraudeurs ne peuvent rien faire de ces données, vu qu'elles sont sauvegardées par les CFF sur des serveurs sécurisés.
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