Un agent de sécurité regarde un écran relié à un système permettant de détecter la température des usagers de la station de métro Mudanyun à Pékin, le 6 février 2020
Une affiche rappelle les mesures pour se protéger du coronavirus à l'entrée d'un complexe résidentiel à Pékin, le 6 février 2020
Des habitants se tiennent à l'entrée de leur village, à Jiuduhe au nord de Pékin le 7 février 2020. L'entrée est interdite aux automobilistes n'y habitant pas.
Des résidents contrôlent l'entrée d'un complexe résidentiel à Pékin le 6 février 2020
Reconnaissance faciale, données: en Chine, la tech pour traquer les malades du virus
Un agent de sécurité regarde un écran relié à un système permettant de détecter la température des usagers de la station de métro Mudanyun à Pékin, le 6 février 2020
Une affiche rappelle les mesures pour se protéger du coronavirus à l'entrée d'un complexe résidentiel à Pékin, le 6 février 2020
Des habitants se tiennent à l'entrée de leur village, à Jiuduhe au nord de Pékin le 7 février 2020. L'entrée est interdite aux automobilistes n'y habitant pas.
Des résidents contrôlent l'entrée d'un complexe résidentiel à Pékin le 6 février 2020
Ce Chinois n'avait parlé à personne d'un récent voyage à Wuhan, berceau du coronavirus. Cela n'a pas empêché la police de venir toquer à sa porte en pleine nuit pour vérifier sa température: le pays mobilise technologies «intelligentes» et données personnelles pour traquer les malades et endiguer l'épidémie.
L'épisode est narré dans un article posté en ligne par les autorités de Nankin, capitale de la province du Jiangsu (est). L'homme avait voyagé à Wuhan (centre), puis s'était imposé de lui-même une quarantaine par précaution, le tout sans en parler à quiconque. Mais les autorités l'ont identifié en épluchant des bases de données de voyageurs.
Soucieuse de contenir le nouveau coronavirus, qui a déjà contaminé plus de 30.000 personnes, la Chine recourt à un arsenal familier: l'analyse de données à grande échelle et le déploiement tous azimuts de technologies d'intelligence artificielle.
Des applications en ligne permettent aux voyageurs chinois de vérifier s'ils n'ont pas pris le même vol ou avion qu'une personne suspectée d'être contaminée ou malade, faisant usage de listes publiées par la presse d'Etat.
A Pékin, un responsable de quartier en charge d'un complexe résidentiel comptant 2.400 appartements a confié que les données liées aux vols et aux trains permettaient de surveiller les déplacements récents de chaque résident.
«Utilisez les données pour surveiller, identifier (les cas) prioritaires et prévoir efficacement l'évolution de l'épidémie en temps réel», a ordonné mardi la Commission nationale de la santé aux gouvernements locaux.
«Il faut renforcer le partage d'information entre (...) la sécurité publique, les transports, et les autres administrations», a-t-elle enjoint, selon un communiqué.
- Fièvre technologique -
L'objectif est avant tout d'identifier les personnes souffrant de fièvre, symptôme ordinaire de la contamination au coronavirus: partout, des gardiens de quartier ou d'immeubles contrôlent les visiteurs avec un thermomètre.
Des services de transports en commun, eux, mettent à l'essai des systèmes perfectionnés pour détecter dans la foule les passagers présentant une température anormale, en utilisant caméras thermiques et logiciels «intelligents».
A Pékin, un système développé par le géant chinois de l'internet Baidu contrôle les passagers de la gare Qinghe via des technologies de reconnaissance faciale et des capteurs infrarouge, photographiant automatiquement chaque visage.
Si la température d'un corps dépasse 37,3 degrés, l'alarme stridente se déclenche, entraînant un second contrôle (manuel).
Selon Baidu, son système peut contrôler plus de 200 personnes par minute -bien davantage que les étroits portiques de détection thermique des aéroports.
L'expert chinois de la reconnaissance faciale, Megvii, a aussi développé en urgence un système similaire, expérimenté dans une station de métro à Pékin.
«Mobiliser presque 100 personnes pour travailler ensemble à distance, ça n'a pas été facile. Ils ont tous travaillé d'arrache-pied pendant les congés du Nouvel an», a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'entreprise.
Selon lui, l'équipe a optimisé ses modèles «pour détecter efficacement les températures corporelles même quand seul le front est à découvert».
- Code QR -
Les firmes technologiques chinoises rivalisent d'idée pour contribuer à combattre l'épidémie, projetant des livraisons de matériels médicaux par drone ou cartographiant l'expansion du virus.
Mais partout, on s'efforce avant tout d'identifier les voyageurs originaires de la province du Hubei et de Wuhan, que quelque 5 millions de personnes auraient quitté avant qu'un cordon sanitaire ne coupe la métropole du monde le 23 janvier. Une tâche qui requiert d'importantes ressources humaines.
Si de nombreuses municipalités promettent des primes en cas de dénonciation, d'autres mettent en place des systèmes d'enregistrement électroniques.
Dans certains quartiers pékinois, les résidents sont poussés à scanner un code QR avec leur smartphone pour remplir un questionnaire en ligne: ils doivent préciser notamment leur adresse, le détail des moyens de transports récemment empruntés et indiquer s'ils se sont «récemment» rendus dans le Hubei ou ont fréquenté quiconque venant de cette région.
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