Un jeu coopératif pour trouver un emploi: des candidats cherchent à résoudre une énigme au siège du groupe informatique marnais JVS le 26 mars 2018
Echecs et résolution d'énigmes servent à évaluer les candidats
Les jeux permettent de "mieux qualifier les aspects humains derrière chaque candidature", pour Edouard Lerouge, adjoint à la direction des ressources humaines de JVS
Recrutement: le "savoir-être" des candidats révélé par le jeu
Un jeu coopératif pour trouver un emploi: des candidats cherchent à résoudre une énigme au siège du groupe informatique marnais JVS le 26 mars 2018
Echecs et résolution d'énigmes servent à évaluer les candidats
Les jeux permettent de "mieux qualifier les aspects humains derrière chaque candidature", pour Edouard Lerouge, adjoint à la direction des ressources humaines de JVS
"Nous avons besoin de vous car un crime terrible a été commis": 16 candidats ont mené l'enquête lundi le temps d'un recrutement sous forme de jeu coopératif au siège du groupe informatique marnais JVS, avec pour objectif de résoudre des énigmes et, peut-être, décrocher un emploi.
"La façon dont vous serez aujourd'hui, c'est aussi comme ça que vous serez demain à votre poste de travail", annonce Edouard Lerouge, adjoint à la direction des ressources humaines du groupe informatique JVS.
Spécialisé dans l'édition de logiciels de gestion pour les collectivités locales, l'entreprise basée à Saint-Martin-sur-le-pré, à côté de Châlons-en-Champagne (Marne), compte environ 330 salariés à travers la France.
Elle a choisi de recruter ses six prochains collaborateurs en CDI - des techniciens informatiques, des développeurs et un formateur - par l'intermédiaire de jeux de cohésion développés par la start-up nantaise Dyna'meet, qui reprennent le concept de "l'escape game".
"Nous travaillons beaucoup en équipe, d'où le recours à l'escape game" pour savoir si le candidat sait "interagir avec ses collègues", "bien communiquer", "est plutôt introverti ou extraverti", explique M. Lerouge, grille d'observation à la main pour annoter les différents profils.
"La tour dorée en B6, son dernier fou en B8, le roi en D6...", distribue Aminda Antures à deux de ses coéquipiers, devant un jeu d'échecs dont certaines pièces ont disparu.
Pendant près de 45 minutes, les candidats répartis par équipe de quatre cherchent à savoir "qui a tué Ernest". Chaque équipe dispose d'une grande boîte thématique avec trappes, tiroirs et messages codés, ou de sacs multipoches verrouillés.
"Les garçons, on a quelque chose qui bouge là ou pas ?", lance Déborah Bagun à deux coéquipiers qu'elle ne connaissait pas avant le début de la partie.
Vouvoiement aux oubliettes, sourires et concentration sur les visages, ambiance détendue: "ils ont oublié qu'ils étaient en entretien", glisse Edouard Lerouge, qui en profite pour remarquer "qui est leader ou qui est accompagnant" dans chaque équipe.
- Casser "les barrières" -
Certains sont organisés, trient les cartes de jeu et prennent des notes, d'autres foncent tête baissée, au risque de passer à côté d'un indice.
"D'entrée de jeu, ça casse les barrières, ça vous met dans le bain si demain on est amené à travailler ensemble", apprécie Nicolas Zaluski, membre de la première équipe à avoir trouvé l'identité du meurtrier fictif.
"J'aime bien l'esprit ludique, on a beaucoup échangé. Mais on n'a pas le choix, on est tous les quatre et il faut qu'on s'en sorte", sourit Déborah Bagun.
Aux yeux de M. Lerouge, l'expérience est "positive" car "elle permet de mieux qualifier les aspects humains derrière chaque candidature".
"Nous voulons aller au-delà du CV, essentiellement basé sur le savoir-faire. Si le candidat ne partage pas les valeurs du groupe, ça ne marchera pas", explique-t-il, soulignant l'importance d'identifier le "savoir-être" en plus des compétences.
Le recours à ce type de jeux "est entré dans la mentalité des entreprises pour renforcer les liens ou créer des souvenirs communs", déclare Julie Lednu, co-fondatrice de Dyna'meet. La start-up réalise 20% de son activité grâce à ces recrutements ludiques.
Toutefois résoudre l'énigme ne signifie pas avoir l'assurance de décrocher un emploi, pour lequel les candidats n'échapperont pas au traditionnel entretien d'embauche.
Mais "il n'y aura plus le même rapport (avec l'employeur), "plus d'effet surprise ou de frein. On va pouvoir se recentrer sur l'essentiel", assure Nicolas Kozlowski, qui attend d'être de nouveau contacté par JVS d'ici deux semaines.
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