Alexa, Siri et Google ont de beaux jours devant eux alors que les entreprises et consommateurs tentent de réduire les risques de contagion
Les personnes confinées chez elles passent beaucoup plus de temps sur leurs téléphones et autres objets connectés, et développent le réflexe d'utiliser les commandes vocales
Les robots sont déjà utilisés dans les hôpitaux pour limiter les contacts mais leur développement n'en est qu'au début.
Sans les mains: l'essor des assistants vocaux en temps de pandémie
Alexa, Siri et Google ont de beaux jours devant eux alors que les entreprises et consommateurs tentent de réduire les risques de contagion
Les personnes confinées chez elles passent beaucoup plus de temps sur leurs téléphones et autres objets connectés, et développent le réflexe d'utiliser les commandes vocales
Les robots sont déjà utilisés dans les hôpitaux pour limiter les contacts mais leur développement n'en est qu'au début.
Dans un monde soudain rétif au toucher, synonyme de risque de contagion, la possibilité de commander les objets à distance suscite un regain d'intérêt.
Les assistants vocaux, comme Alexa (Amazon), Siri (Apple) ou Google connaissent déjà une forte croissance depuis quelques années. Et la pandémie de Covid-19 devrait encourager leur essor.
Les ventes de serrures et sonnettes connectées, et d'autres technologies qui permettent d'éviter les interactions en face-à-face, ont ainsi des chances de décoller à la faveur du déconfinement.
Les données sur le sujet ne sont pas encore disponibles, mais «d'après des estimations empiriques, le recours aux assistants vocaux est déjà en forte augmentation», selon Avi Greengart, spécialiste des technologies chez Techsponential.
De nouveaux gadgets vont certainement être mis au point pour répondre aux inquiétudes sur la santé dans les entreprises.
«Les bureaux vont avoir besoin de boutons et de commandes sans toucher. La voix fait partie des solutions, même si pour la lumière, par exemple, des détecteurs de mouvement sont souvent plus simples d'utilisation», remarque le consultant.
«En revanche je pense que les enceintes connectées vont devenir des installations de base dans les hôtels et locations. Moins il y aura de points de contacts, mieux ce sera».
- Prise de conscience -
Pour l'instant les technologies à commande vocale sont surtout utilisées à la maison, pour demander la météo, les infos ou faire des courses. Elles trouvent aussi leur place dans les services de santé, toujours dans le but de limiter les contacts rapprochés.
«La voix s'est déjà bien installée au sein du foyer connecté», note l'analyste Jonathan Collins de ABI Research. «Les commandes vocales permettent d'éviter de toucher de nombreuses surfaces, comme les smartphones, télécommandes, interrupteurs, thermostats, poignées de portes, etc.«.
La crise sanitaire a des chances «de susciter une prise de conscience et l'adoption d'appareils et d'applications connectés supplémentaires», ajoute-t-il.
ABI estime que les ventes d'équipements à commande vocale pour la maison vont bondir de 30% dans le monde en 2020, à 141 millions d'appareils.
Quant aux assistants vocaux en général, ils sont utilisés sur environ 4,2 milliards d'appareils, d'après Juniper Research, qui prévoit un doublement de chiffre d'ici 2024.
Les interactions vocales avec les smartphones, notamment, devraient beaucoup progresser.
- Humanoïde dévoué -
«Le fait de vouloir éviter de toucher les surfaces ne joue qu'un petit rôle dans la progression des assistants vocaux depuis le début de la pandémie», commente Julian Issa de Futuresource Consulting.
«C'est surtout parce que les consommateurs passent beaucoup plus de temps chez eux sur leurs différents appareils», et développent le réflexe de s'adresser aux assistants vocaux, précise-t-elle.
L'adoption pourrait se généraliser dans les institutions de santé, les commerces et les lieux de divertissement.
Un outil développé par Mayo Clinic permet ainsi aux patients d'utiliser Alexa pour évaluer leurs symptômes et accéder à des informations sur le virus.
Veton Kepuska, un professeur de sciences de l'ingénierie de l'université Florida Tech, cherche à développer des robots médicaux à commandes vocales, qui peuvent aider à limiter les contacts physiques et la contamination.
«Si nous avions déjà une infrastructure de ce genre en place, on s'en sortirait mieux aujourd'hui», affirme-t-il.
Une fois mis au point, son «humanoïde» pourrait effectuer de nombreuses tâches d'ordinaire effectuées par les médecins et infirmiers, qui le dirigeraient à l'oral.
«La pandémie a créé une situation où nous devons repenser notre façon de nous occuper de ceux qui ont besoin de notre aide sans nous mettre en danger», résume Veton Kepuska.
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