La fusée Falcon 9 de SpaceX avec à son bord les 60 premiers satellites de la future constellation Starlink, le 14 mai 2019 à Cap Canaveral
Elon Musk au Centre spatial Kennedy le 2 mars 2019
SpaceX reporte encore son premier lancement de satellites internet
La fusée Falcon 9 de SpaceX avec à son bord les 60 premiers satellites de la future constellation Starlink, le 14 mai 2019 à Cap Canaveral
Elon Musk au Centre spatial Kennedy le 2 mars 2019
La société spatiale californienne SpaceX a reporté, pour la deuxième fois, le lancement prévu dans la nuit de jeudi à vendredi des 60 premiers satellites de sa future constellation «Starlink», destinée à fournir internet à la planète entière depuis l'espace.
«Maintien au sol pour mettre à jour le logiciel du satellite et faire encore des triples vérifications», a écrit sur Twitter la société créée par Elon Musk. «Volonté de toujours faire tout ce qu'on peut au sol pour maximiser le succès de la mission, prochaine fenêtre de tir dans environ une semaine».
Le lancement était initialement prévu mercredi soir mais avait déjà été reporté, en raison des vents.
La fusée Falcon 9 devait ensuite décoller de Cap Canaveral en Floride jeudi à 22H30 (02H30 GMT vendredi), avec à son sommet une coiffe entièrement remplie par les 60 satellites.
SpaceX, leader du marché des lancements, veut saisir une part du futur marché de l'internet de l'espace, que convoitent de nombreuses rivales, comme la start-up OneWeb, ou le géant Amazon, qui est bien moins avancé (projet Kuiper).
Elon Musk espère à terme gagner 3 à 5% du marché mondial de l'internet, une part qu'il a évaluée mercredi, lors d'une conférence téléphonique avec la presse, à 30 milliards de dollars par an, soit dix fois plus que ce qu'il gagne avec ses lanceurs. Le but: financer le développement de ses fusées et vaisseaux spatiaux. Le patron a pour rêve de coloniser Mars.
Chaque satellite de Starlink pèse seulement 227 kilogrammes et a été fabriqué en interne à Redmond, près de Seattle.
Le second étage de la fusée commencera à les libérer une heure après le lancement, à 440 km d'altitude, puis ils se propulseront chacun jusqu'à une orbite relativement basse, de 550 km d'altitude, soit au-dessus de la Station spatiale internationale (environ 400 km) mais bien en-dessous de la plupart des autres satellites en orbite terrestre, notamment ceux en orbite géostationnaire à 36.000 km.
L'intérêt d'être aussi bas est que le temps de réponse des satellites sera très court pour les utilisateurs au sol, puisque la distance le sera tout autant. L'inconvénient est qu'il faut beaucoup de satellites pour mailler le globe, et qu'ils «retombent» plus vite dans l'atmosphère, au bout de quelques années. SpaceX devra les remplacer régulièrement.
C'est devenu possible récemment avec la baisse rapide du coût de fabrication des satellites et le développement des mini-satellites.
- Petite antenne plate -
SpaceX a obtenu l'autorisation par les autorités américaines de lancer 12.000 satellites, répartis sur plusieurs orbites, mais Elon Musk a expliqué mercredi qu'un millier suffirait à rendre le système «économiquement viable».
Le patron a dit que le système commencerait à être réellement opérationnel avec environ 800 satellites, ce qui nécessiterait encore une douzaine de lancements.
«Je pense que d'ici un an et demi ou deux ans, SpaceX aura probablement plus de satellites en orbite que l'ensemble des autres satellites», a dit Elon Musk.
Il y a aujourd'hui environ 2.100 satellites actifs en orbite terrestre (des milliers d'autres restent en orbite mais ne sont plus opérationnels).
Pour recevoir l'internet de SpaceX, une antenne plate de la taille d'une «boîte moyenne de pizza» sera nécessaire, selon lui. La société s'associera sans doute avec des opérateurs de télécommunications, mais n'a pas encore commencé à prospecter de clients, a-t-il dit.
Enfin, pour minimiser le risque de collision entre satellites, chaque élément de la constellation intègre une technologie anti-collision, selon SpaceX. Les satellites seront conçus pour retomber et brûler à 95% dans l'atmosphère au bout de quelques années. Le reste tombera dans le Pacifique.
Mais Elon Musk a tenu à préciser: «Nous prenons cela très au sérieux, mais il n'y a pas foule là-haut, c'est très clairsemé».
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