Techno WhatsApp «ne sera jamais sécurisée», affirme le fondateur russe de Telegram

AFP

16.5.2019 - 12:53

Le cofondateur russe de la messagerie Telegram, qui a fait de la confidentialité des échanges son cheval de bataille, a affirmé que sa concurrente WhatsApp ne serait «jamais sécurisée», de crainte de fâcher les autorités.

«L'histoire de WhatsApp est récurrente: du cryptage inexistant de ses débuts à une succession de problèmes de sécurité étrangement adaptés à la surveillance», écrit Pavel Dourov dans un texte publié sur sa chaîne Telegram, intitulé «Pourquoi WhatsApp ne sera jamais sécurisée». «Il n'y a pas eu un seul jour en dix ans d'existence de WhatsApp où ce service a été sûr».

WhatsApp, détenue par Facebook, a admis mardi avoir été infectée par un logiciel espion donnant accès au contenu des smartphones, une attaque qui semble avoir ciblé particulièrement des militants des droits humains.

Une faille de sécurité – que WhatsApp dit résorbée dans sa dernière mise à jour – a permis à des pirates d'insérer un logiciel malveillant sur des téléphones, simplement en appelant les usagers de l'application, utilisée par 1,5 milliard de personnes dans le monde.

Mais pour Pavel Dourov, dont le service a parfois profité des déboires de WhatsApp, les mises à jour ne résolvent pas le problème.

«Il n'est pas étonnant que les dictateurs semblent adorer WhatsApp. Son manque de sécurité leur permet d'espionner leurs peuples et donc WhatsApp reste disponible dans des endroits comme la Russie ou l'Iran où Telegram est interdit», a estimé M. Dourov.

«Pour que WhatsApp devienne un service attentif à la sécurité, il devrait risquer de perdre des marchés entiers et de se confronter aux autorités de leur pays», affirme Pavel Dourov. «Il ne semble pas y être prêt».

Fondé en 2013 par les frères Pavel et Nikolaï Dourov, créateurs auparavant du très populaire réseau social russe VKontakte, Telegram, qui compte 200 millions d'utilisateurs, a érigé la sécurité en priorité et fait de son refus de collaborer avec les autorités un cheval de bataille.

Ce qui lui a valu d'être critiquée pour avoir été utilisée par des organisations jihadistes et des blocages dans certains pays.

Mi-mars, lorsque Facebook, Instagram et WhatsApp ont connu des difficultés, ce service avait annoncé avoir gagné 3 millions d'utilisateurs en 24 heures.

Dans son texte, Pavel Dourov regrette ne pas avoir «fait assez» pour attirer davantage d'utilisateurs «tenus en otage par l'empire Facebook/WhatsApp/Instagram», tout en disant son intention de «les battre».

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AFP