Réseaux sociauxPourquoi est-ce devenu tendance de montrer ses boutons?
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14.4.2021
Lassées de devoir exhiber en permanence un minois parfait? Des grandes stars que l’on connaissait le visage lisse dévoilent sans complexes, leur acné et autres boutons. Nouvelle tendance sur Instagram, portée par le hashtag #SkinPositivity: elles invitent leurs fans à faire de même et à assumer ses problèmes cutanés avec fierté!
14.04.2021, 14:20
14.04.2021, 14:36
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Ce n’est plus seulement sans maquillage que s’affichent désormais certaines célébrités sur les réseaux. Leur mantra: n’ayez plus de complexes! Ces dernières années, Instagram a en effet vu émerger de nombreux hashtags lancés par des stars invitant leurs abonnés à assumer leurs défauts. Dans la mouvance du #BodyPositive (assumer son corps tel qu’il est, avec ses kilos, ses poils et sa cellulite), les #SkinPositivity (la peau au positif) ou #AcneIsNormal (l’acné est normale) et #FreeThePimple (libérer le bouton) rencontrent un franc succès.
Arborer une peau constellée de boutons ou de points noirs: réelle tendance de fond ou simple défi d’influenceuses? En février dernier, le hashtag comptabilisait près de 140 000 mentions sur le réseau social, relaie le magazine «Marie Claire». Sans filtres, sans fond de teint et sans Photoshop, les visages sur lesquels bourgeonnent l’acné multiplient les likes.
Tout commence juste après la cérémonie des Golden Globes en 2018, lorsque qu’est publié dans la presse un cliché très surprenant de Kendall Jenner. Sur l’image, on voit le visage de la célébrissime star arborant une acné sévère. S’en suivent alors de vives réactions, et un post de la benjamine du clan Kardashian, profitant de l’occasion pour interpeller ses fans sur Twitter.
«Ne laisse jamais ce truc t’arrêter!», écrit-elle en légende de la photo. Le sujet émerge sur Internet, et des célébrités, comme la chanteuse Alicia Keys notamment, relaient le mouvement. La top international Cara Delevingne avoue, pour sa part, ne pas avoir le cran de dévoiler ses boutons mais soutient l’idée, retrace le magazine «Vanity Fair».
Actrices et influenceuses s’y mettent
Des problèmes de peau, Ruby Rose, l’actrice de la série «Orange Is The New Black», en a aussi et les assume au grand jour. Aussi, lorsque le journal «Daily Mail» publie une photo d’elle retouchée, elle s’insurge. La trentenaire tient à ce que ses imperfections apparaissent et s’interroge sur ce besoin de transformer la réalité.
Autre emblème, Em Ford, la YouTubeuse beauté, suit le mouvement. Déjà habituée au #NoMakeUp (sans maquillage), elle adopte la #SkinPositivity en publiant à son tour une peau loin d’être parfaite. Et elle tient tête quand des commentaires insultants - du type «Tu me dégoûtes» - lui sont lancés par ses internautes lancés à la figure par ses internautes. Dans la foulée, elle met en ligne une vidéo dénonçant ce rejet presqu’incompréhensible.
Miss France, influenceuses, mannequins… Elles sont sublimes, et pourtant: les icônes francophones sont aussi concernées par la #SkinPositivity. Parmi elles, Marine Lorphelin, Miss France 2013, qui explique ses motivations: «Se montrer au naturel sur les réseaux sociaux est très important pour s’assumer tel que l’on est, et aussi inciter les autres à faire de même. Cela a été compliqué pour moi parce que j’ai une peau à problèmes, j’ai pas mal de taches, de l’acné… Cela a été un vrai «process» pour moi de me montrer sans maquillage. Aujourd’hui, je le fais et cela me fait un bien fou. Plusieurs fois par semaine, c’est sans filtres!», confie-t-elle à «Marie Claire».
Sa consœur Miss France et Miss Univers 2016, Iris Mittenaere, mais aussi la très populaire Caroline Receveur ainsi que Enjoy Phoenix n’hésitent pas à se montrer telles qu’elles sont: belles, mais pas pour autant sans imperfections.
Dans la population féminine, la tendance au naturel a aussi pris de l’ampleur. En cause, les longs mois de confinement, les réductions d’interactions sociales et le port obligatoire du masque semblent avoir eu raison du maquillage. En témoignent des chiffres significatifs: -32% de ventes de maquillage dans son ensemble et pas moins de -27% de ventes de produits pour maquiller le visage, selon l’étude française de l’agence «Nielsen Global Media».
Des chiffres corroborés par l’enquête IFOP concernant l’usage récent des cosmétiques en France: deux fois moins de femmes se maquillent quotidiennement par rapport à 2017. Et de manière générale, les moins de 65 ans sont aujourd’hui 45% à ne presque plus se maquiller… Un besoin accru de naturel, le SlowMakeUp, qui permet aussi d’être plus écoresponsables, d’éviter les substances chimiques… et sans doute d’avoir moins de boutons!