Transport La SNCF réduit sa perte semestrielle, la pandémie pèse toujours

afp

29.7.2021 - 16:12

Keystone-SDA, afp

Affectée par le troisième confinement, la SNCF est restée dans le rouge au premier semestre avec une perte nette de 780 millions d'euros (environ 841 millions de francs), réduite des deux tiers grâce notamment à la bonne tenue des activités logistiques.

Les activités voyageurs longue distance ont été fortement affectées par les mesures sanitaires qui ont continué à peser sur les déplacements et ne représentent plus que 12% de l'activité globale (archives).
Les activités voyageurs longue distance ont été fortement affectées par les mesures sanitaires qui ont continué à peser sur les déplacements et ne représentent plus que 12% de l'activité globale (archives).
ATS

«La perte a été divisée par trois» par rapport aux 2,4 milliards du premier semestre 2020. «C'est toujours négatif, mais plus du tout dans les mêmes proportions», a indiqué jeudi à l'AFP le président directeur général Jean-Pierre Farandou.

Le chiffre d'affaires semestriel a rebondi avec une hausse de 13,5% sur un an, à 16,1 milliards d'euros, mais il reste en recul de 10% par rapport à son niveau du premier semestre 2019 avant la pandémie.

Les performances sont contrastées avec «de mauvaises nouvelles côté Voyages SNCF (les TGV et Intercités, NDLR) dues au troisième confinement, mais de bonnes nouvelles côté logistique», a relevé M. Farandou.

La croissance des activités de logistique et de transport de marchandises a été soutenue sur les six premiers mois de l'année, le logisticien Geodis faisant même 20% de mieux qu'au premier semestre 2019.

En revanche, les activités voyageurs longue distance ont été fortement affectées par les mesures sanitaires qui ont continué à peser sur les déplacements et ne représentent plus que 12% de l'activité globale. Sur le semestre, la fréquentation des TGV a progressé de 9,4% par rapport à la période correspondante de 2020, mais elle reste en retard de 50% par rapport à celle de 2019.

Le chiffre d'affaires de Voyages SNCF a modestement progressé de 2%, mais il reste en baisse de 57% par rapport à son niveau de 2019. La «marge opérationnelle» -un indicateur prisé par la SNCF, proche de l'excédent brut d'exploitation (Ebitda)- est négative à hauteur de 772 millions d'euros pour les TGV, dont la SNCF tire habituellement ses bénéfices.

Les activités conventionnées -TER, trains de banlieue d'Ile-de-France et l'opérateur de transports publics Keolis- se sont parallèlement redressées.

Plus généralement, la direction évalue l'impact de la crise sanitaire à 2,9 milliards d'euros sur le chiffre d'affaires et 2,6 milliards sur la «marge opérationnelle», dont 80% concernent la grande vitesse.

Pour limiter les dégâts, la direction a lancé un nouveau plan d'économies pour dégager 1,3 milliard d'euros sur l'année (dont 830 millions sur le premier semestre), qui s'ajoutent aux 2,5 milliards économisés l'an dernier.

«On n'oublie pas qu'il y a le plan de relance qui a fait du bien», avec 4,7 milliards d'euros apportés au réseau, au fret et aux trains de nuit, a aussi rappelé le directeur.

Ces résultats permettent à la SNCF de confirmer son objectif, fixé par la réforme ferroviaire de 2018, d'un cash-flow libre à l'équilibre pour l'ensemble du groupe en 2022. Le groupe n'a pas besoin d'un nouveau soutien de l'État, selon M. Farandou.

A plus court terme, la SNCF reste prudente sur ses perspectives de fin d'année compte tenu des incertitudes sur l'évolution de la crise sanitaire.

Sur le front des passagers grandes lignes en France, la direction se félicite du bon accueil de sa nouvelle grille tarifaire et veut mettre l'accent sur la reconquête des clients, de loisirs et professionnels.