Emploi Le marché du travail reste solide aux Etats-Unis en mai

afp

2.6.2023 - 15:53

Départs en retraite pendant la pandémie, difficultés de garde d'enfants et immigration très basse ont depuis plus de deux ans conduit à une pénurie de travailleurs. Cela a poussé les employeurs à relever les salaires pour attirer les candidats et conserver le personne.
Départs en retraite pendant la pandémie, difficultés de garde d'enfants et immigration très basse ont depuis plus de deux ans conduit à une pénurie de travailleurs. Cela a poussé les employeurs à relever les salaires pour attirer les candidats et conserver le personne.
ATS

Le marché du travail est resté très solide en mai aux Etats-Unis, avec des créations d'emplois bien plus nombreuses qu'attendu et un taux de chômage historiquement bas, tandis que la hausse des salaires ralentit, une bonne nouvelle pour la lutte contre l'inflation.

2.6.2023 - 15:53

En mai, 339'000 emplois ont été créés aux Etats-Unis, a annoncé vendredi le département du Travail, quand 190'000 seulement étaient attendus, selon le consensus de MarketWatch.

Des emplois ont notamment été créés dans les secteurs des services aux professionnels et aux entreprises, dans les emplois liés au gouvernement, les soins de santé, la construction, les transports et la logistique et l'assistance sociale, détaille le département du Travail.

En outre, les créations d'emplois de mars et avril ont été révisées en hausse, respectivement à 217'000 et 294.000, soit sur ces deux mois 93'000 emplois créés de plus que ce qui avait été initialement annoncé.

Le taux de chômage, en revanche, a augmenté un peu plus que ce qui était attendu, s'établissant à 3,7% (+0,3 point), quand les analystes tablaient sur 3,5%. Il est au plus haut depuis octobre 2007 mais reste très bas.

«La croissance de l'emploi se poursuit à un rythme rapide, mais les pressions sur les salaires ne suivent pas», relève Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE, notant que la hausse du salaire horaire moyen «a ralenti».

Cette hausse des salaires, en effet, a conduit la banque centrale américaine (Fed), qui est à la manoeuvre pour faire ralentir la forte inflation aux Etats-Unis, à s'intéresser tout particulièrement à la situation de l'emploi.

Pénurie d'employés et salaires relevés

Départs en retraite pendant la pandémie, difficultés de garde d'enfants, mais aussi immigration très basse, ont, depuis plus de deux ans, conduit à une pénurie de travailleurs.

Cela a poussé les employeurs à relever les salaires pour attirer les candidats et conserver le personnel, ce qui a contribué à faire grimper l'inflation.

Le taux de participation au marché du travail reste toutefois stable, à 62,6%, détaille le département du Travail.

Dans le seul secteur privé, les créations d'emplois ont un peu ralenti en mai, mais restent à un niveau élevé, avec de fortes disparités entre les secteurs, selon l'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab publiée jeudi.

Et ces données ont aussi montré une hausse des salaires beaucoup moins forte: «l'inflation induite par les salaires pourrait être moins préoccupante pour l'économie malgré des embauches robustes», a précisé Nela Richardson, cheffe économiste d'ADP, citée dans le communiqué.

Depuis mars 2022, pour atteindre son objectif, la Fed relève ses taux directeurs. Cela conduit les banques à rehausser le coût des crédits qu'elles proposent aux ménages et aux entreprises, pour faire ralentir la consommation et l'investissement, et, in fine, desserrer la pression sur les prix.

Lors de sa prochaine réunion, les 13 et 14 juin, elle pourrait choisir de faire relever les taux pour une 11e fois d'affilée, ou faire une pause pour observer les effets des relèvements précédents et éviter de faire trop ralentir l'activité économique, afin d'éviter la récession.

Immigration

Le président de la Fed de Philadelphie, Patrick Harker, a ainsi souligné jeudi qu'il «doit également y avoir une politique d'immigration sensée pour amener les personnes dont nous avons besoin dans le pays».

«Nous devons simplement reconnaître qu'il n'y a que deux solutions pour faire entrer plus de gens sur le marché du travail, faire revenir (dans l'emploi) plus de gens qui étaient sur la touche, ou faire entrer plus de gens dans le pays», a-t-il déclaré lors d'une conférence du NABE (National association for business economics).

Le marché de l'emploi semble toutefois montrer des signes de ralentissement.

Ainsi, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont enregistré fin mai une deuxième semaine de hausse d'affilée, selon les chiffres du département du Travail.

Et, si les employeurs ont toujours «des difficultés à trouver des travailleurs dans un large éventail de niveaux de compétence et de secteurs économiques», ils constatent «une embauche plus facile dans la construction, le transport et la finance», selon ce «Beige Book» (Livre Beige), un baromètre d'activité publié mercredi par la Fed.

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