Enseignes lausannoises Pétition pour la création d'un poste de délégué aux commerces

nt, ats

19.6.2023 - 14:53

Les commerçants lausannois souhaitent un délégué aux commerces pour remonter les demandes du terrain auprès de la Ville (photo d'illustration).
Les commerçants lausannois souhaitent un délégué aux commerces pour remonter les demandes du terrain auprès de la Ville (photo d'illustration).
ATS

Une pétition signée par 400 enseignes a été remise lundi matin à la Ville de Lausanne. Elle demande la création d'un poste de délégué aux commerces afin d'apaiser les relations entre la Ville et ses commerçants. Un postulat en ce sens sera également déposé mardi au Conseil communal.

19.6.2023 - 14:53

Lancée il y a dix jours, la pétition réunit les paraphes de 400 enseignes, provenant de tous les quartiers de Lausanne, presque toutes indépendantes: magasins de détail, d’habits, de jeux, de cycles, de décoration, décrit l'initiatrice du texte Muriel Testuz, ex-tenancière du P'tit Bar, dans un communiqué.

Dans le collimateur des commerçants, les nouvelles directives sur les terrasses et les procédés réclames. Editées en 2019, elles ont été mises en application dès la sortie de la période Covid, rappellent-ils.

Importantes dépenses

Les pétitionnaires estiment qu'elles vont à l’encontre de leur vocation première et les contraignent à d’importantes dépenses. Selon le principe formulé par un inspecteur, le souci d’esthétisme de la Ville revient à dire que tout ce qui est visible de la rue est soumis à autorisation, rapportent-ils.

Et de dénoncer les pratiques tatillonnes du Service de l’économie qu'ils qualifient de mobbing. Tout changement de mobilier de terrasse doit être soumis au Service de l'économie. La peinture décorant les vitrines d’un établissement a même été considérée comme un sticker, donc décrétée illégale, citent-ils entre autres exemples.

Réalité du terrain

Force est de constater que Lausanne n’a pas d’instance à laquelle les commerçants peuvent s’adresser pour se faire entendre de l’administration. La Ville n’a manifestement pas conscience des conséquences économiques, écologiques, humaines et sociales engendrées par sa politique de gestion du commerce, déplorent les pétitionnaires.

Les commerçants signataires souhaitent que la Ville prenne conscience de ces effets délétères. Un délégué au commerce, à l'instar de ce qui se fait dans d'autres villes (Morges, Nyon, Montreux, notamment), serait à même de la renseigner sur les différentes réalités du terrain etde servir d’interlocuteur aux commerçants face à l’administration. Il devra disposer d’une position dans l’organigramme, ainsi que d’un cahier des charges tenant compte du caractère transversal de sa fonction.

Problème de fond

C'est la deuxième pétition lancée par les commerçants de la Ville après celle visant à abolir le city management – une taxe que la Municipalité avait imposée pour dynamiser le commerce au centre – et qui avait récolté 12'000 signatures, a rappelé Muriel Testuz. En vigueur entre 2007 et 2009, elle avait été abrogée en 2010.

Il y a une semaine, une autre pétition signée de l’association lausannoise «Les 101 Terrasses» a également été déposée au secrétariat du Conseil communal. Elle a récolté 2200 signatures auprès de la population dans le but de faire régulariser les terrasses pour les petits lieux de consommation.

Du fait de l’absence de licence café-restaurant, ces derniers n’ont pas le droit de servir plus de neuf clients assis ni de disposer d’une terrasse. Mais, selon la Ville, ces terrasses ne sont pas en règle.

La somme de ces histoires montre le mal-être des commerçants, selon Muriel Testuz. «Il s'agit d'un problème de fond et on ne peut pas continuer comme ça», conclut-elle.

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