Santé Plusieurs cas de pneumonie au Tessin

ATS

3.6.2019 - 18:19

Les chèvres sont le principal vecteur de la bactérie Coxiella burnetii (image symbolique).
Les chèvres sont le principal vecteur de la bactérie Coxiella burnetii (image symbolique).
Source: KEYSTONE/ALEXANDRA WEY

Plusieurs personnes ont contracté une pneumonie ces dernières semaines au Val Maggia (TI). Les patients souffrant de la fièvre Q ont été infectés par une bactérie transmise par des chèvres. Pour l'Office fédéral de la santé publique, la situation est sous contrôle.

Les autorités sanitaires tessinoises ont ordonné une série de mesures pour réduire au minimum les risques d'infection. Il s'agit en particulier de la vaccination des animaux des exploitations concernées, l'interdiction du transport des animaux vers d'autres exploitations, ainsi qu'une désinfection des étables et des appareils ayant été en contact avec les bêtes malades, a détaillé lundi le Département cantonal de la santé.

En outre, même si les risques de transmission au travers du lait sont jugés très bas, les autorités ont interdit la vente de produits à base de lait cru fabriqués dans les fromageries concernées. Ces dernières ne pourront confectionner que des produits pasteurisés.

La fièvre Q est causée par la bactérie Coxiella burnetii. Elle est généralement transmise à l'homme par des caprins ou des ovins, moins souvent par des bovins ou autres animaux.

La fièvre Q ressemble par ses symptômes à la grippe, mais sans rhume ni maux de gorge. Elle peut entraîner des complications, telles que pneumonie, hépatite ou myocardite dans 1 à 2% des cas. Une infection chronique se déclare chez une personne sur cent touchées.

Dans leur communiqué, les autorités tessinoises parlent de cas de pneumonie «atypique», sans donner un chiffre précis. La pneumonie atypique est une affection pulmonaire dont les manifestations cliniques sont proches de celles d'une broncho-pneumonie. Elle est provoquée par un virus ou par certaines bactéries, dites germes atypiques (mycoplasme, chlamydia, légionnella, mycobactéries).

Pas de transmission interhumaine

L'homme s'infecte principalement en respirant la bactérie incriminée présente dans la poussière ou par contact direct avec des animaux, en particulier lors de la mise bas ou d'un avortement. Les propriétaires des animaux ou les vétérinaires sont ainsi les plus touchés par cette maladie.

Le climat sec et venteux de ces derniers mois a pu favoriser ces infections, selon le communiqué du canton. La transmission interhumaine n'existe pratiquement pas.

La maladie ne faisant pas l'objet d'une déclaration obligatoire pour les médecins, le Département cantonal de la santé a envoyé une note aux praticiens du Val Maggia pour qu'ils soient attentifs à d'éventuels cas suspects. L'intervention rapide des offices concernés et la collaboration des exploitations touchées a permis d'identifier rapidement l'origine de la maladie et d'en limiter la propagation, vers les animaux ainsi que dans la population, assure encore le canton.

«La détection marche»

Depuis le début de l'année, une cinquantaine de cas de personnes malades de la fièvre Q ont été signalés par les laboratoires, dont une vingtaine en provenance du Tessin, a précisé à Keystone-ATS Daniel Koch, responsable de la division Maladies transmissibles à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). L'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) a lui comptabilisé 46 foyers de la bactérie Coxiella depuis le début de l'année, tous au Tessin.

Il y aura donc cette année une augmentation du nombre de cas dans la population par rapport à la quarantaine de cas signalés en moyenne depuis 2012, prévoit Daniel Koch. Cette année-là, l'obligation de déclaration avait été réintroduite pour les laboratoires après le signalement de 17 malades dans le canton de Vaud.

Pour Daniel Koch, la situation reste cependant sous contrôle, malgré la flambée observée au Tessin. Et le système de surveillance mis en place montre son efficacité. La dernière grande flambée de cette maladie chez les humains remonte à 1983. Plus de 400 cas avaient alors été signalés en Valais.

Retour à la page d'accueil

ATS