Afique australe «Catastrophe nationale» dans trois pays: El Niño sème la désolation

ATS

18.4.2024 - 07:35

La grave sécheresse en Afrique australe, qui a durement frappé les récoltes et plongé des millions de personnes dans la faim, est principalement due au phénomène El Niño plutôt qu'aux effets du changement climatique, selon une étude jeudi du World Weather Attribution (WWA).

HARARE, 3 avril 2024 -- Un agriculteur vérifie son maïs dans la banlieue de Harare, capitale du Zimbabwe, le 3 avril 2024. Le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa a déclaré mercredi l'état de catastrophe en raison d'une sécheresse induite par El Nino qui menace la sécurité alimentaire dans le pays.
HARARE, 3 avril 2024 -- Un agriculteur vérifie son maïs dans la banlieue de Harare, capitale du Zimbabwe, le 3 avril 2024. Le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa a déclaré mercredi l'état de catastrophe en raison d'une sécheresse induite par El Nino qui menace la sécurité alimentaire dans le pays.
IMAGO/Xinhua

18.4.2024 - 07:35

Des études à travers le monde ont démontré que nombre de phénomènes météorologiques extrêmes sont dus à une combinaison du changement climatique et d'El Niño, explique Joyce Kimutai, chercheur à l'institut Grantham sur le changement climatique et l'environnement de l'Imperial College de Londres, cité dans l'étude.

«La sécheresse en Afrique australe semble être un exemple plus rare d'un événement alimenté principalement par El Niño», souligne-t-il. L'étude de WWA, réseau international de scientifiques qui évalue le lien entre événements météorologiques extrêmes et dérèglement climatique, inclut le Zimbabwe, le Botswana, la Zambie et le Mozambique.

État de catastrophe nationale

Les chercheurs ont analysé les données météorologiques pour la période allant de décembre 2023 à février 2024, au pic de la saison humide dans la région, constatant que les pluies ont augmenté malgré le réchauffement.

Mais le niveau de précipitations effectives, qui contribuent notamment à recharger les nappes souterraines, est resté au même niveau vraisemblablement à cause de températures plus élevées entraînant une plus grande évaporation.

Par ailleurs, El Niño, qui a débuté à la mi-2023 et pourrait durer jusqu'au mois de mai, a accentué la probabilité de sécheresses sévères. «L'ensemble des résultats indique qu'El Niño, plutôt que le changement climatique d'origine humaine, a été le principal moteur de la sécheresse en Afrique australe cette année», selon l'étude.

Ces derniers mois, le Malawi, la Zambie et le Zimbabwe ont successivement déclaré l'état de catastrophe nationale à cause de la sécheresse, qui a fait resurgir le spectre de la faim.

L'ONG Oxfam a récemment affirmé que plus de 20 millions de personnes sont confrontées à la faim et la malnutrition en Afrique australe en raison de la sécheresse.

ATS