Avis de psychiatre Breivik est tout aussi dangereux aujourd'hui qu'il y a dix ans 

ATS

19.1.2022 - 13:52

Anders Behring Breivik, qui a tué 77 personnes il y a dix ans en Norvège, présente les mêmes risques qu'il y a une décennie, a affirmé mercredi une psychiatre qui l'a observé en détention. Le néonazi demande aujourd'hui sa libération conditionnelle.

Le tueur de masse Anders Behring Breivik pose avec un salut fasciste alors qu'il arrive pour le premier jour de l'audience de libération conditionnelle d'Anders Breivik, à Skien, en Norvège, le 18 janvier 2022.
Le tueur de masse Anders Behring Breivik pose avec un salut fasciste alors qu'il arrive pour le premier jour de l'audience de libération conditionnelle d'Anders Breivik, à Skien, en Norvège, le 18 janvier 2022.
KEYSTONE

19.1.2022 - 13:52

Condamné en 2012 à 21 ans de prison susceptible d'être prolongés, assortis d'une peine minimale de dix ans – le maximum à l'époque -, Breivik plaide cette semaine pour sa remise en liberté, assurant avoir renoncé à la violence.

«J'estime que Breivik a le même diagnostic que celui qu'il a toujours eu», a déclaré la psychiatre Randi Rosenqvist devant le tribunal du Telemark au deuxième jour d'une procédure délocalisée, pour des raisons de sécurité, dans le gymnase de la prison de Skien (sud) où l'extrémiste est incarcéré.

«Le risque de futurs actes violents n'a pas changé par rapport à 2012 et 2013 quand j'ai rédigé ma première évaluation», a-t-elle affirmé. Selon l'experte, le néonazi de 42 ans souffre de troubles de la personnalité qu'elle a décrite comme «asociale, histrionique et narcissique».

Le 22 juillet 2011, l'extrémiste de droite avait fait exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo, faisant huit victimes, puis tué 69 autres personnes, des adolescents pour la plupart, en ouvrant le feu sur un camp d'été de la Jeunesse travailliste sur l'île d'Utøya.

Libération improbable

Le témoignage de Mme Rosenqvist, seule psychiatre appelée à la barre, était considéré comme central pour la question d'une libération anticipée de Breivik, jugée comme extrêmement improbable à ce stade.



Généralement placide, l'extrémiste a à plusieurs reprises secoué la tête pendant son intervention. Il s'est pour sa part plaint de conditions de détention, disant être traité «comme un animal», faute de contacts suffisants avec le monde extérieur.

En prison, il dispose de trois cellules, d'une télévision avec lecteur DVD et console de jeux et d'une machine à écrire. En 2016, il avait réussi à faire condamner l'Etat pour traitement «inhumain» et «dégradant» en raison de son isolement, un jugement qui avait été cassé en appel.

«Donner une chance»

«Quelqu'un qui a été jugé pour un acte criminel ne peut jamais garantir qu'il ne le refera jamais parce que cela dépend de la société, si elle lui donne une chance ou pas», a-t-il dit mardi aux juges, qui lui demandaient de prouver qu'il n'était plus, comme il affirme, un militant violent. «Je peux donner ma parole d'honneur que je quitterai» la Norvège en cas de libération, a-t-il dit.

Sa demande de libération conditionnelle a choqué dans le pays, où familles des victimes, rescapés et experts craignaient qu'il en fasse une tribune politique retransmise en direct par certains médias, des craintes que son comportement – salut hitlérien, écriteaux, tirade idéologique – ont confortées.

ATS