«Néonazie dans l'âme» Un historien renvoyé en justice pour diffamation envers Meloni

ATS

17.4.2024 - 00:42

Un historien italien connu a été renvoyé mardi en justice pour diffamation envers la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, qui avait porté plainte. L'intellectuel de 81 ans l'avait traitée de «néonazie dans l'âme».

La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni réclame 20'000 euros de dommages et intérêts (archives).
La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni réclame 20'000 euros de dommages et intérêts (archives).
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Keystone-SDA

Le procès s'ouvrira le 8 octobre à Bari, dans le sud de l'Italie. Ex-professeur de philologie grecque et latine à l'université de Bari, Luciano Canfora avait déclaré lors d'un débat dans un lycée de cette ville, en avril 2022, avant l'accession au pouvoir de Mme Meloni, qu'elle était «néonazie dans l'âme».

«Quand on dit néonazi, on ne pense pas à quelqu'un qui commet des crimes, des assassinats, on pense à quelqu'un qui a encore des idées, des approches morales qui se réfèrent à ce passé», a déclaré M. Canfora à l'AFP.

Il rappelle que dans son autobiographie «Io sono Giorgia» ("Giorgia Meloni – Mon itinéraire» en français), publié en 2021, la cheffe de Fratelli d'Italia (FDI, extrême droite) revendique avoir «pris le relai de Giorgio Almirante».

«La vérité m'est encore plus chère»

Giorgio Almirante (1914-1988) était, pendant la période fasciste, éditeur du journal «Défense de la race», dont les premiers numéros coïncident avec les lois raciales contre les juifs votées en 1938.

«M. Almirane était sous-secrétaire à la culture populaire de la République sociale italienne (RSI). La RSI était un Etat satellite du troisième Reich», précise M. Canfora pour expliquer l'expression «néonazi dans l'âme».

L'historien, soutenu par de nombreux intellectuels italiens et étrangers, ne regrette pas ses propos, utilisant un dicton latin pour expliquer sa position: «Platon m'est cher, mais la vérité m'est encore plus chère».

La cheffe du gouvernement italien réclame dans ce procès 20'000 euros de dommages et intérêts.

Mme Meloni a déjà gagné en octobre un procès pour diffamation contre l'écrivain et journaliste Roberto Saviano, condamné à 1000 euros d'amende avec sursis pour avoir traité de «salauds» Mme Meloni et Matteo Salvini, le chef de la Ligue anti-immigration aujourd'hui vice-premier ministre, en commentant le décès d'un nourrisson de six mois lors d'un naufrage.